Le mot par excellence, le doux mot Amour, n'a point d'égal sur la terre, sauf le mot... Patrie !
Quand les flots de l'inondation battent le seuil des maisons il est bien tard pour songer à élever des digues.
L'opinion de tels ou tels individus, de toute une génération, ce n'est pas l'opinion de la nation. Un homme ne doit avoir aujourd'hui d'autre mobile d'action, ni chercher d'autre récompense que dans sa conscience ; et il doit croire que la Providence appuiera des efforts purs. Malheur à quiconque se soucie de l'opinion, du jugement des hommes, de n'importe quelles circonstances extérieures. Les événements contraindront chacun à chercher son point d'appui au-delà de cette terre.
Les livres ne contiennent rien de vraiment vital. Le plus petit progrès accompli est plus important qu'un vaste ouvrage littéraire. Il est plus difficile de pénétrer d'une seule idée un ami que de donner tout un volume au public.
Il est plus facile d'apprendre ce qui est écrit dans des centaines de volumes que de faire un seul jour ce qu'exige le devoir.
L'instruction est une bonne chose quand elle est jointe par surcroît au courage, mais elle ne saurait le suppléer.
Plus malheureux que tous est celui qui n'aime plus.
Le flatteur et le médisant sont de la même espèce ; tous deux courent après la faveur. Ayez plus de dégoût pour le premier que pour le second. La calomnie renferme toujours une leçon pour le sage ; l'adulation trompe souvent le sage et confirme l'idiot dans sa turpitude.
Connaître les actes d'un homme, c'est connaître l'homme lui-même.
Le témoignage est plus terrible pour le crime que l'accusation ; le criminel injurie l'accusateur, mais il se jette sur le témoin. La foule a quelquefois outragé les sages, mais elle a toujours lapidé les apôtres.
Mourir n'est rien, c'est vivre qui est difficile.
On reconnaît l'homme supérieur dans la foule, parce qu'il fait toujours ce qu'il sait faire.
La sagesse mondaine est comme un feu follet : quand vous êtes dans le droit chemin, elle brille pour vous en faire dévier ; et quand vous êtes à côté, elle disparaît.
Un arbre afin de fleurir et fructifier, doit gravir dans les airs sur ses feuilles comme sur des échelons : il puise dans le sein de la terre les sucs dont il se nourrit ; mais il ne produit de fruits que dans une zone supérieure.
Il n'est pas mal d'être ridicule : on s'est moqué des rois, des sages, des guerriers, des poètes, des médecins, des prêtres ; on s'est moqué de tout excepté de Satan : et lui seul n'est point ridicule.
Ce monde n'est qu'une fable ! — D'accord, mais chaque fable a pour but une moralité.
Les vrais sages sont comme les astres ; ils semblent demeurer en place, lorsqu'ils se meuvent et agissent.
Si l'homme affligé d'insomnie a tort de se mettre au lit, de fermer les yeux, car il prolonge sa nuit en agissant ainsi, le criminel fait bien plus mal en se donnant la mort : guéris-toi de l'insomnie avant d'aller reposer dans la tombe.
Le sage apprécie les hommes ordinaires par leurs discours, et les hommes supérieurs par leur silence.
Les braves gens ne peuvent rien avoir en ce monde, mais les scélérats ne pourront rien avoir dans l'autre.
Satan pêche dans les ténèbres, c'est un oiseau de nuit ; cache-toi dans la lumière, il ne pourra t'apercevoir.
L'égoïste n'est pas celui qui fuit devant les hommes, mais celui qui les poursuit comme une proie.
Le passé est aussi loin de nous que l'avenir ; pour comprendre le passé, il faut avoir deviné l'avenir.
Dois-je travailler ou souffrir ? — Imite le Sauveur ; comme lui, souffre et travaille sans cesse !
Le sot est comme un âne au manège ; il a les yeux bandés, et remuant toujours, il reste toujours à la même place.
L'homme qui ment est un faux monnayeur : de son laiton, à lui seul il appauvrira le monde.
Le corps est un résumé du monde ; l'âme est un abrégé de l'histoire du monde.
Il est dans l'Écriture autant de vérités que d'étoiles dans le ciel : meilleurs sont vos yeux, plus vous en voyez.
Quand Dieu inspire, son sein engloutit tout le passé ; quand Dieu expire, il répand tout l'avenir.
Une haute sagesse ne s'appuie que sur une profonde humilité.
Un seul conseil porte ses fruits, c'est lorsque l'humilité prend conseil de la sagesse.
Quel que soit le sujet de la discussion, plus elle se prolonge, plus elle s'éloigne de la vérité.
Le temps, comme une corde, attelle l'esprit à la matière ; l'esprit doit tirer jusqu'à ce que cette corde soit usée.
À quoi me serviront, demandait un enfant, ces triangles, ces carrés, ces cercles, ces paraboles ? — Tu dois croire aujourd'hui, dit le sage, qu'ils te sont nécessaires ; et tu ne te convaincras de leur utilité que lorsque tu commenceras à mesurer le monde.
Pour acquérir la sagesse, il ne suffit pas de l'intelligence ; il ne suffit pas d'apprendre beaucoup : la sagesse n'est point la science. Celle-ci cherche à démontrer la pratique par la théorie, l'autre à égaler la théorie par la pratique.
Pourquoi le jugement dernier inspire-t-il à Satan de l'effroi ? Est-ce que la sentence divine lui est encore inconnue ? Regrette-t-il le monde qui doit périr ? Oui, il le regrette ; car il n'aura plus devant qui mentir.
Dieu parle dans le calme, non dans la tempête, celui dont le cœur est calme entend la voix de Dieu.
Le chant des anges est agréable à Dieu, mais le silence des hommes lui est encore plus agréable.
Le temps est une chaîne ; plus tu fuis, plus la chaîne que tu traînes devient longue et pesante.
Celui qui agit pour l'éternité sait apprécier le temps ; car lorsque le temps s'écoule, l'activité finit.
Dieu ne dépouille pas de ses forces le plus grand criminel ; mais il l'abandonne à ses propres forces.
Aucune nation ne jouit du fruit de ses peines ; car aucune ne daigne s'élever jusqu'à l'humilité.
Dieu est le bien, et tout ce qui fait souffrir l'esprit : le mal, la mort, la perdition, viennent de l'homme.
Dieu s'émeut autant que l'âme s'émeut : autant que l'âme est en Dieu, Dieu est en l'âme.
L'esprit appelle du fond de son infini ; Dieu répond du haut de son infini : les deux infinis se confondent.
Dieu ne donne rien, mais il ouvre tous ses trésors : et chacun en prend ce qu'il veut.
Le saint est aussi riche que Dieu, car Dieu partage avec lui tous ses mondes.
L'homme lui-même est éternité ; lorsque, s'unissant avec le monde, il absorbe Dieu pour en être absorbé.
L'esprit, c'est l'édifice ; le corps, comme un échafaudage, doit être démoli lorsque l'édifice est terminé.
On s'éloigne de Dieu quand on enrichit sa tête aux dépens de son cœur.
Dieu ne demeure pas au-dessus de nos têtes, mais dans le cœur de l'homme.
La paix est mon bien et mon bonheur à venir ; je renoncerais à Dieu si Dieu n'était pas la Paix même.
Que ton âme se prosterne comme une vallée, et l'esprit de Dieu l'arrosera comme un fleuve.
Un insensé court toujours à sa perte.
Une femme divorcée, c'est une moitié fille, moitié veuve.
Pour ta santé, je ne ménagerais ma vie, j'entrerais même en enfer pour ta tranquillité.
Le plus malheureux est celui dont le cœur est vide de tout sentiment.
Malheureux est celui qui espère en vain amour pour amour.
Lorsque sur ma main parfois ta main se pose, en quel repos suave alors je suis plongé !
Si ton bonheur a fui, tu le retrouveras sur la voie douloureuse.
Le coeur n'a pas de maître, il n'est pas un esclave, et de toute contrainte il sait briser l'entrave.
Soyez indulgents pour les autres, et sévères pour vous.
La langue ment à la parole, et la parole à la pensée.
Qui ignore l'amour vit heureux ; il a des nuits tranquilles et les jours sans trouble.