Nos plaisirs les plus doux ne vont pas sans tristesse.
Quand on a tout perdu, on n'a plus rien à craindre.
Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense.
Une fausse louange est un blâme secret.
Ce que fait l'amour, l'amour aussi l'excuse.
L'amour est un tyran qui n'épargne personne.
Un bienfait perd sa grâce à le trop publier : qui veut qu'on s'en souvienne, il le doit oublier.
Un menteur est toujours prodigue de serments.
Le temps est un grand maître, il règle bien des choses.
En attente de ce qu'on aime une heure est fâcheuse à passer.
Le trop de confiance attire le danger.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ; il faut de grands travaux pour vivre dans l'histoire.
Chaque instant de la vie est un pas vers la mort.
Qui n'appréhende rien présume trop de soi.
Qui ne peut rien prétendre a le droit d'abandonner.
Si l'amour vit d'espoir, il périt avec lui, c'est un feu qui s'éteint, faute de nourriture.
Le cuisant souvenir d'une action méchante au moindre mot nous donne l'épouvante.
Mourant sans déshonneur, je mourrai sans regret.
Aux plus âpres tourments un chrétien est en butte.
On s'expose aisément quand on n'a rien à craindre.
Qui marche assurément n'a point peur de tomber.
Aisément l'amitié jusqu'à l'amour nous mène.
Un ami véritable à toute heure s'acquitte.
Ce qu'on a bien aimé, l'on ne peut le haïr jusqu'à le vouloir perdre, ou jusqu'à le trahir.
Tout vice aura sa peine à lui seul destinée.
Quel ennui qu'un amour extrême dont la joie est réduite aux douceurs d'y penser !
Qui punit le vaincu ne craint pas le vainqueur.
Qui pardonne aisément invite à l'offenser.
Qui n'a fait qu'obéir saura mal commander.
Le devoir d'une fille est dans l'obéissance.
Amour, sur ma vertu prends un peu moins d'empire !
Ma plus douce espérance est de perdre l'espoir.
À quelques traits un peu vieux, souvenez-vous qu'à mon âge vous ne vaudrez guère mieux.
Qui vit haï de tous ne saurait longtemps vivre.
Point de plaisir sans trouble.
Qui nous donne fait plus que qui nous récompense.
L'exemple touche plus que ne fait la menace.
L'exemple souvent n'est qu'un miroir trompeur.
Un homme de bien agit et raisonne en homme de bien, un méchant agit et raisonne en méchant.
Heureux est celui qui de cœur et d'esprit sait goûter ce que c'est que d'aimer.
Le cœur est un port où n'entre la tempête que par la vaine anxiété.
Pour t'élever de terre, homme, il te faut deux ailes : La pureté du cœur et la simplicité.
Une âme suffit à deux amants.
Qui se venge en secret, en secret en fait gloire.
Qui s'expose au péril veut bien trouver sa perte.
Qui n'a que ce qu'il doit a peu de perte à faire.
Quand la perte est vengée, on n'a plus rien perdu.
On pardonne aisément à qui trouve son mieux.
Chacun en son affaire est son meilleur ami.
De deux amis, apaisez la querelle.
L'hymen qui succède à de folles amours, après quelques douceurs, a bien de mauvais jours.
S'attacher pour jamais aux côtés d'une femme ! Perdre pour des enfants le repos de son âme ! Voir leur nombre importun remplir une maison ! Ah ! qu'on aime ce joug avec peu de raison !
L'hymen est un si lourd fardeau, qu'il faut l'appréhender à l'égal du tombeau.
Bien qu'une beauté mérite qu'on l'adore, pour en perdre le goût, on n'a qu'à l'épouser.
Si le crime n'est nécessaire, il n'est point légitime.
Chacun a son avis.
La timide équité détruit l'art de régner.
Le droit consiste à ne rien épargner.
Quand on craint d'être injuste, on a toujours à craindre.
S'il a ma confidence, il a mon amitié.
C'est un triste honneur pour une grande âme, que d'accabler un frère et contraindre une femme.
Qui se vainc une fois peut se vaincre toujours.
Quittez qui vous quitte.
Tout mon cœur vous préfère à cet heureux rival ; pour m'avoir toute à vous, devenez son égal.
Je ne veux point vous le dissimuler, mon cœur va tout à vous quand je le laisse aller.
Si l'amour quelquefois souffre qu'on le contraigne, il souffre rarement qu'une autre ardeur l'éteigne.
Aimez pour être aimé.
Mon chagrin, tout injuste qu'il est : Je le chasse, il revient ; je l'étouffe, il renaît.
Allons où je n'aurai que vous pour souveraine, où vos bras amoureux seront ma seule chaîne.
Vous êtes son amour, craignez d'être sa haine.
C'est un grand ressort qu'un peu d'amour jaloux.
Qui veut pouvoir tout ne doit pas tout oser.
Ma valeur est ma race, et mon bras est mon père.
Le Ciel en un moment quelquefois nous éclaire.
Injurieux destin qui seul me rends à plaindre !
Qui ne craint point la mort ne craint point les menaces.
Deux amants que sépare une légère offense rentrent d'un seul coup d'oeil en pleine intelligence.
Qui peut supporter une offense, peut mieux prendre à son point le temps de sa vengeance.
Toute excuse est honteuse aux esprits généreux.
Les esprits généreux jugent tout par eux-mêmes.
C'est peu d'aller au ciel, je veux vous y conduire.
L'amour le plus parfait n'est pas un mariage.
La force de l'amour paraît dans la souffrance.
Quand une femme a le don de se taire, elle a des qualités au-dessus du vulgaire.
Chaque moment d'attente ôte de notre prix, et fille qui vieillit tombe dans le mépris.
Un cœur digne d'aimer court à l'objet aimable sans penser au succès dont sa flamme est capable.
L'amour et l'hyménée ont diverse méthode ; l'un court au plus aimable, et l'autre au plus commode.
La liberté jamais ne cesse d'être aimable.
L'âme abandonnée à ses remords secrets a toujours son supplice et ses bourreaux tout prêts.
Un bien acquis sans peine est un trésor en l'air.
La perfidie est noble envers la tyrannie.
Le plus innocent devient coupable, quand il paraît aux yeux condamnable.
Le malheur succède au bonheur le plus doux.
Que de maux et de pleurs nous coûteront nos pères !
À qui venge son père, il n'est rien d'impossible.
Ah ! que loin de vos yeux les moments à mon cœur deviennent ennuyeux !
Chaque jour, chaque instant, s'offre à mille hasards.
Il ne faut craindre rien quand on a tout à craindre.
La violence est juste où la douceur est vaine.
On perd tout quand on perd un ami fidèle.
Plus ton amour paraît, plus elle doit t'aimer.
On peut changer d'amant, mais non changer d'époux.
C'est le propre de jeune homme d'être amoureux et non pas d'un vieillard.
Toujours l'impatience à l'amour est mêlée.
Qui chérit son erreur ne la veut pas connaître.
Une femme hargneuse est un mauvais voisin.
Les meilleurs amis, lorsque son feu les presse, font bientôt vanité d'oublier leur promesse.
On voit les maux d'autrui d'un autre œil que les siens.
Que l'amour aisément penche à la jalousie ! Qu'on croit tôt ce qu'on craint en ces perplexités, où les moindres soupçons passent pour vérités.
La curiosité dans quelques âmes, produit le même effet que produiraient des flammes.
Si près d'un hymen qui doit m'être assez doux, je mets ma confiance et mon espoir en vous.
Dans le bonheur d'autrui, je cherche mon bonheur.
Jamais un envieux ne pardonne au mérite.
La liberté n'est rien quand tout le monde est libre.
C'est n'aimer qu'à demi qu'aimer avec réserve.
Pour vivre heureux, il te faut vivre aimé.
Fuyez un ennemi qui sait votre défaut.
Les visages souvent sont de doux imposteurs.
Le temps aux plus belles choses se plaît à faire un affront, et saura faner vos roses, comme il a ridé mon front.
Je ne cherche en aimant que le seul bien d'aimer.
L'amour entre deux cœurs ne veut que les unir.
On n'est point criminel quand on punit un crime.
La vérité quand un menteur la dit, en passant par sa bouche elle perd son crédit.
La douleur qui se plaint cherche qu'on la soulage.
L'amour dont la vertu n'est point le fondement, se détruit de soi-même, et passe en un moment.
Qui cache sa colère assure sa vengeance.
À qui sait bien aimer il n'est rien d'impossible.
Où le péril égale et passe le plaisir, il faut se faire force, et vaincre son désir.
Celui-là fait le crime à qui le crime sert.
Ce n'est pas obéir qu'obéir lentement.
La peine qui n'est plus augmente nos délices.
La confidence avec un bon ami jamais, sans l'offenser, ne s'exerce à demi.
L'ambition déplaît quand elle est assouvie.
Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées la valeur n'attend pas le nombre des années.
On n'aime point à voir ceux à qui l'on doit tout.
Si l'hymen fut trop prompt, le divorce est aisé.
J'ai peine à concevoir que le ciel vous envoie des sujets de chagrin dans la commune joie.
D'un chagrin secret la sombre et dure loi m'y fait voir des malheurs qui ne sont que pour moi.
On a peine à haïr ce qu'on a bien aimé, et le feu mal éteint est bientôt rallumé.
On décrit mal sa joie au milieu des malheurs ; et sa plus douce idée est un sujet de pleurs.
La fourberie n'est le jeu que des petites âmes.
La trahison seule a pour lui des appas ; son crime est sans excuse.
La gloire et le plaisir, la honte et les tourments, tout doit être commun entre de vrais amants.
Plus le péril est grand, plus doux en est le fruit.
L'amour a des tendresses que nous n'apprenons point qu'auprès de nos maîtresses.
Détacher sans regret votre âme de la mienne !
Si vous vous aimez, gagnez sur vous ce point, de vous donner entière, ou ne vous donnez point.
La façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne.
Faites votre devoir, et laissez faire aux dieux.
Qui se venge à demi, court lui-même à sa perte.
L'obéissance est un métier bien rude.
Qu'il fait bon avoir enduré ! Que le plaisir se goûte au sortir des supplices !
L'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir.
L'amour rend tout permis, un véritable amant ne connaît point d'amis.
La raison et l'amour sont ennemis jurés.
Je vous aime beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que moi-même.
À raconter ses maux, souvent on les soulage.
À force d'être juste, on est souvent coupable.
Un cœur est trop cruel quand il trouve des charmes aux douceurs que corrompt l'amertume des larmes.
Qui m'aima généreux me haïrait infâme.