Charles Baudelaire.

1 - Qui est Charles Baudelaire ?

Photo portrait de Charles Baudelaire

1.1 - Biographie :

Charles-Pierre Baudelaire est un critique d'art, essayiste et célèbre poète français né à Paris le 9 avril 1821, il est décédé le 31 août 1867 dans la même ville. Poète controversé et violemment attaqué de son vivant, Charles Baudelaire a été salué après sa mort, comme : Le vrai Dieu, par Arthur Rimbaud ; le premier surréaliste, par André Breton ; le plus important des poètes, par Paul Valéry ; et le plus grand archétype du poète à l'époque moderne et dans tous les pays, par Thomas Stearns Eliot. Charles Baudelaire est aussi considéré comme le chef de file des décadents (Charles Cros, Joris-Karl Huysmans, Germain Nouveau) ; le maître à penser des symbolistes (René Ghil, Albert Samain, Jean Moréas).

En bref, par son œuvre novatrice et provocante, Baudelaire incarne à lui seul la modernité littéraire. L'œuvre de Baudelaire est étroitement liée à l'histoire de sa vie, qui commence peut-être à la mort de son père, alors qu'il n'a que six ans. Cette tragédie entraîne le second mariage de sa mère avec le général Aupick, un militaire qui fut plus tard ambassadeur à Constantinople, représentant aux yeux du jeune Baudelaire l'horreur de la discipline, de la morale bourgeoise et de la religion établies. Des dissentiments ne tardèrent pas à s'élever dans la famille à propos de la précoce vocation que manifestait pour la littérature le jeune Baudelaire.

Claude Pichois, en collaboration avec Jean Ziegler, dans sa biographie de Charles Baudelaire publiée en 1987, a écrit : « S'il va haïr le général Aupick, c'est sans doute que celui-ci s'opposera à sa vocation. C'est surtout parce que son beau-père lui prenait une partie de l'affection de sa mère. Une seule personne a réellement compté dans la vie de Charles Baudelaire : sa mère. »

1.2 - Les Fleurs du mal :

Dès 1842 Baudelaire commence à composer plusieurs poèmes de son futur recueil Les Fleurs du mal. En 1947, après des débuts de critique d'art, Salon de 1845 et Salon de 1846, il publie une nouvelle intitulée La Fanfarlo dans le Bulletin de la Société des gens de lettres. La Fanfarlo est la seule nouvelle écrite par Baudelaire. En 1857, moins de deux mois après leur parution en date du 21 juin 1857, Les Fleurs du mal sont poursuivies en justice pour « offense à la morale religieuse » et « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Les Fleurs du mal furent condamnées le jeudi 20 août 1857, le tribunal de la police correctionnelle ordonna la suppression des pièces dénoncées. Baudelaire, tout en protestant contre cette décision, accepta sans peine la célébrité qu'une affaire de ce genre lui avait naturellement attirée.

De 1861 à 1868, l'ouvrage est réédité dans trois versions successives, diminuées des six pièces jugées immorales mais enrichies de nouveaux poèmes ; les pièces interdites paraissent en Belgique. La réhabilitation n'interviendra que près d'un siècle plus tard, en mai 1949.

1.3 - Le malaise du 15 mars 1866 :

Le 24 avril 1864, Baudelaire, très endetté, quitte Paris pour Bruxelles, dans l'espoir de trouver un éditeur pour ses Œuvres Complètes et celui de faire un peu d’argent en donnant des conférences. Cependant, ses talents de critique d'art éclairé rencontrent peu de succès. À Bruxelles, il rend plusieurs visites à Victor Hugo alors exilé politique volontaire. Baudelaire travaille peu, ses papiers ne contiennent que des notes rapides, sommaires, presque hiéroglyphiques, dont lui seul aurait pu tirer parti.

Suite à son malaise du 15 mars 1866, où Baudelaire perd connaissance lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie. De retour à Paris en juillet 1866, il est aussitôt admis dans la maison de santé du docteur Guillaume Émile Duval (1825-1899), aliéniste réputé. Sa santé, au lieu de se rétablir, s'altéra, les symptômes du mal se manifestèrent par une certaine lenteur de parole et une hésitation de plus en plus marquée dans le choix des mots ; mais, comme Baudelaire s'exprimait souvent d'une façon solennelle et sentencieuse, appuyant sur chaque terme pour lui donner plus d'importance, on ne prit pas garde à cet embarras de langage, symptôme avant-coureurs de la terrible maladie qui devait l'emporter.

Rongé par la syphilis, affecté par une forme sévère d’aphasie globale, privé de l'usage de la parole, devenu incapable de lire ou d'écrire, Baudelaire ne dispose plus que d'un langage résiduel, limité à l'expression « Cré nom » (contraction de « Sacré nom de Dieu »).

Charles Baudelaire meurt le 31 août 1867, à onze heures du matin, il est inhumé le lendemain au cimetière du Montparnasse (6e division), dans la tombe où repose son beau-père détesté, le général Aupick, et où sa mère le rejoint quatre ans plus tard.

1.4 - Sur la tombe de Baudelaire :

Publiés dans le journal L'Étendard des 3 et 4 septembre 1867, voici quelques extraits des discours prononcés sur la tombe de Charles Baudelaire :

— Aujourd'hui lundi ont été célébrées, à l'église Saint-Honoré de Passy, les obsèques de Charles-Pierre Baudelaire, mort le 31 août, à quarante-six ans. Charles Baudelaire est mort dans la force de l'âge, et sa robuste intelligence a résisté jusqu'au bout aux assauts d'une horrible névrose qui ne lui permettait plus l'usage de la parole. Pour ceux qui ont connu Baudelaire, ce causeur élégant et coloré, ce vif esprit toujours en éveil sur tous les problèmes, on jugera des angoisses contre lesquelles il a lutté pendant une année de supplice. Il s'est éteint doucement et, pour ainsi dire, sans agonie, après avoir reçu les secours de la religion.

— L'art, dont le culte ardent a dévoré la vie de Baudelaire, fait en sa personne une perte considérable et dont l'étendue ne sera mesurée que plus tard, lorsque l'histoire littéraire aura marqué sa vraie place à l'auteur des Fleurs du mal, cet étrange et magnifique bouquet de malédictions byroniennes, écrites dans une langue qui n'a d'analogue que celle du Dante.

— Baudelaire n'était ni un athée ni un sceptique c'était un souffrant ; nul esprit ne fut plus habile à se martyriser lui-même, à distiller la joie et la douleur humaines, pour en extraire des parfums violents comme des poisons, et des poisons doux comme des parfums.

— Tout coin sombre l'attirait, comme aussi toute idée nouvelle, étrange ou chimérique ; et cependant il avait de rares facultés de clairvoyance, d'ordre, de netteté dans l'esprit. Edgar Allan Poe, dont il se fit le traducteur passionné, l'attirait par ce noble aimant : l'évocation des fantômes et l'analyse mathématique.

— Charles Baudelaire était un homme d'éducation et de manières exquises. Vivement touché des beautés littéraires, il ne connaissait pas l'envie ; il admirait ses maîtres, il aimait ses égaux. Il était extrêmement sensible à l'amitié, et tous les liens qu'il a formés dans sa jeunesse ont duré jusqu'à sa tombe.

2 - Quelques citations :

Vous l'avez voulu ; vive la fatalité !
J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans.
Chaque jour vers l'enfer nous descendons d'un pas.
Il n'est pas de faute dont on ne puisse se faire absoudre.
Le bonheur est venu habiter chez moi, et je ne l'ai pas reconnu.
Garde tes songes ; les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous.
L'amour n'est pour moi qu'un matelas d'aiguilles fait pour donner à boire aux cruelles filles !

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3 - Quelques poèmes de Charles Baudelaire :

4 - Autre dictionnaire à consulter :

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