J'aime le monde et je suis un homme heureux et libre. Si c'est ça être original, bizarre et peu normal, je le suis. Original ? Parce que je fais tout le temps, exactement, ce que j'aime faire ? Bizarre, parce que je suis un contemplatif ? Peu normal, parce qu'un petit rien me réjouit ?
Un pays, c'est une émotion, un sentiment profond.
Certains auteurs écrivent leur vie, d'autres écrivent des vies. J'aime mieux inventer des vies et leur donner chair avec mes mots que d'essayer de transposer les vies que je connais avec des mots qui forcément les amoindriraient.
Un événement qui se passe devant nous est toujours au présent, c'est ce qui fait qu'il est irremplaçable, unique, éphémère, et ne peut être différé comme la lecture d'un livre. Je sais bien que le présent devient tout de suite le passé. Le présent est un caillou jeté dans la mer, englouti par l'eau en une fraction de seconde.
Chanter, c'est la meilleure méthode pour apprendre à compter.
Il est dit dans le Coran : « Nul ne portera le fardeau d'un autre. » Et pourtant, il me semble que mes enfants ont tous porté le fardeau d'un autre. Tous m'ont reproché, chacun à sa façon, de ne pas les aimer. Ce n'était pas un manque d'amour, je les aimais, mais un manque de sollicitude, de disponibilité. Je n'ai pas été attentif à eux, à leurs souffrances, à leurs accomplissements.
Ne rien attendre de personne ! Il faut apprendre à vivre seule, sans enfants, sans mari, avec un chum de temps en temps, avec des amis pour parler, rire et retourner le monde à l'envers et le ramener à l'endroit pour se rassurer, juste avant la nuit.
On s'habitue à tout, même à l'habitude d'espérer.
La vie est action, écrire est mon action de prédilection. C'est la seule part de ma vie où je me sens complètement vivant et heureux d'être vivant.
Sale espoir d'en sortir, quand il s'agit d'une maladie incurable.
La vie d'un Américain vaut mille fois plus que la vie d'un Rwandais. Sa mort aussi. Il profite des prières du monde, quand il meurt. Qui a prié pour les Kurdes, les Libanais, les Tchétchènes, les Afghans, les Rwandais ?
La mort et la souffrance, c'est ce qui fait que nous sommes tous des humains ! Bien que parfois je me dise, que beaucoup de femmes et d'hommes ne méritent pas ce nom.
J’ai appris avec le temps qu'on ne peut rien forcer. Ce qui doit arriver arrive.
Être heureux est le seul pied de nez que nous pouvons décocher à la mort.
Il y a des violences que l'on ne peut jamais pardonner.
Ne laisse jamais passer les instants de plaisir ; pour rassasier ton corps, un rien suffit.
Dieu ne ferme jamais toutes les portes à la fois.
Le bonheur n'est pas une honte : il fait respirer la vie, comme les arbres font respirer la terre.
Être conscient des autres ne doit pas nous empêcher de vivre.
Rends les choses difficiles, elles le seront ; facilite-les, elles deviendront faciles.
Un prisonnier qui sait lire et écrire n'est pas en prison.
Si jeunesse revenait un jour, je lui raconterais ce que vieillesse a fait de moi.
L'humain oublie, c'est pour cela qu'on l'appelle humain.
Une seule mauvaise action peut parfois faire oublier toutes les bonnes actions qui l'ont précédée.
Mes enfants sont ma seule richesse.
Le propre d'un grand cœur est de savoir se résigner dans le malheur et se réjouir dans la prospérité.
Souffrir de la souffrance de son propre enfant est sans pareil.
La torture, c'est pire que la guerre, même si l'une découle de l'autre.
Être pauvre dans notre société, sans se sentir humilié, demande une grande force de caractère.
Quand on sait que la mort est là, la vie prend toute son importance.
L'homme qui augmente sa capacité de comprendre augmente sa puissance d'agir.
L'amour pour mes enfants est plus grand que ma souffrance.
Donner renferme un brin de vanité quand recevoir demande une grandeur d'âme.
La pauvreté est toujours difficile à vivre, mais doublée de la misère morale elle devient inhumaine.
Un enfant apprend à marcher, un vieux apprend à mourir.
Qui veut fréquenter les borgnes doit se crever un œil.
Le sourire est un sourire dans toutes les langues.
Le jour vient après la nuit, et le fruit tombe quand il est mûr.
La corde du mensonge est courte.
La souffrance n'a de limite que la mort.
Rien n'est éternel, et tout est à la merci de la force du temps.
Est-ce qu'on dit merci si quelqu'un nous dit « Je t'aime » ?
La maladie de l'oubli est, pour moi, cette rose rouge accrochée tout au bout de mon fardeau.
Une minute peut paraître une année et une année passer en une minute.
Se chicaner c'est mieux que de s'ennuyer.
Le bonheur a la queue glissante.