Le travail m'importune et le repos me fuit, l'amour est tout pour moi. L'amour, c'est lui seul qui m'inspire, c'est par lui que je sens, c'est par lui que je respire. L'amour fait tous mes plaisirs, l'amour cause tous mes maux.
Les chagrins partagés deviennent moins affreux : Les soins de l'amitié, la tendre confiance, s'ils ne chassent pas la souffrance, versent quelques douceurs au cœur des malheureux.
Tous mes sentiments sont des peines ; tous mes désirs sont des tourments.
Séparé de celle qu'on aime, au sein des plaisirs, au sein de l'étude, l'absence accable un cœur désespéré, qui loin de l'être adoré trouve partout la solitude.
Séparé de celle qu'on aime, rien ne distrait le cœur, rien n'attire les yeux, un voile épais semble couvrir les cieux ; la nature n'est plus la même, l'air est moins pur, le jour moins radieux. Ce qui plaisait n'a plus de charmes ; on soupire, on verse des larmes ; sans cesse l'on est dévoré par l'ennui, sans cesse l'on est dévoré par l'inquiétude.
Les conseils d'un ami vertueux et sincère sont en un péril un secours nécessaire.
Quand le peuple est sans frein, il est toujours barbare.
Le peuple n'est pas fait pour ramper sous des maîtres.
On rougit des bienfaits quand on n'en est pas digne.
Ô mes enfants, écoutez mes avis, et puissent-ils de vous être toujours suivis !
Perdre ceux que l'on aime est un coup douloureux, les premiers instants sont affreux. Mais le temps de nos maux adoucit l'amertume, aux consolations notre âme s'accoutume.
Ne cachez plus votre douleur amère, versez vos chagrins dans le cœur d'une mère.
Quand on ne peut atteindre au génie des maîtres, on doit au moins éviter leurs fautes.
Un soupçon incertain, vague, sans fondement, est quelquefois du ciel un avertissement.
Gardons-nous de rien précipiter. Choisissons prudemment le temps d'exécuter. Craignons par trop d'ardeur de nous laisser séduire, bien souvent en voulant tout hâter, nous pourrions tout détruire. Il faut, pour réussir ses projets, qu'une sage lenteur prépare le succès.
On soulage nos douleurs en cherchant des secours dans les bras l'un de l'autre.
La tendresse, les soins d'un frère et d'une sœur, à nos regrets mêlent quelque douceur.
Chez deux amants épris des mêmes feux, le coup qui frappe l'un les immole tous deux.
Si j'ai le malheur de céder à la démangeaison d'écrire, si de temps en temps je demande encore à ma plume quelques heures d'une heureuse distraction, puissé-je, du moins, conserver assez de bon sens pour ne pas m'aveugler sur le mérite de ces derniers ouvrages ! Puissé-je ne chercher dans cette intime joie de l'homme qui donne à sa pensée la forme et la vie, qu’un passe-temps tout personnel !
L'homme est si faible contre ses penchants et ses goûts ! il est si disposé à se faire illusion sur ce qu'il peut et sur ce qu'il vaut ! Personne ne saurait dissimuler aux autres et surtout se dissimuler à soi-même, la diminution de ses forces physiques, mais en est-il beaucoup parmi nous qui s'aperçoivent de l'affaiblissement des facultés vieillissantes de leur esprit et qui en conviennent ?
L'homme le plus modeste a la conscience de son mérite ; mais il s'apprécie avec discrétion, sans imposer aux autres la bonne opinion qu'il a de lui-même.
On peut à la jeunesse pardonner une erreur, non une bassesse.
Pourquoi vivre encore, s'il faut souffrir toujours ?
Pour un vieillard, le comble de la folie est de se marier avec une femme jeune et jolie.
Il faut bien en convenir, nos obligations comme citoyens sont peu de chose pour la plupart d'entre nous, et les intérêts personnels ont presque toujours le dessus. Nous ne voudrions pas nous permettre la moindre fraude envers un individu, mais quand nous ne faisons tort qu'à tout le monde, il nous semble que nous ne faisons tort à personne ; et toute infraction de cette espèce, dès qu'elle nous est profitable, est justifiée à nos propres yeux. Combien de gens encouragent la contrebande en achetant les marchandises qui en proviennent, parce qu'ils les ont à meilleur marché que dans les magasins ! Combien d'autres qui ne se font aucun scrupule de frauder les octrois, lorsque les objets qu'ils introduisent sans les déclarer, ne servent qu'à leur consommation particulière ! Que de propriétaires n'accusent pas exactement le prix des loyers pour s'affranchir d'une partie des impositions qu'ils devraient acquitter !... Eh bien, tout cela paraît fort légitime ; ces supercheries sont regardées comme des gentillesses dont on ne se cache pas, dont on se vante, dont on s'applaudit ; enfreindre les lois en matière de fisc, mais c'est chez nous, une preuve d'habileté et de bon sens, et nous en sommes à ce point que les gens scrupuleux passent pour des dupes.
Il y a deux genres de satire anonyme aussi méprisables l'un que l'autre : le premier, c'est quand l'écrivain ne signe pas ses attaques ; le second, quand il ne nomme pas, mais se contente de désigner l'individu sur lequel il verse le poison. Dans ce dernier cas, il se réserve un faux-fuyant pour nier au besoin que ce soit vous qu'il ait voulu peindre. Tout cela est bien vil. Un homme d'honneur et de courage peut faire une satire ; mais alors, non seulement il se nomme, mais il nomme aussi, et en toutes lettres, les gens qu'il prétend marquer au front ; il accepte enfin dans toute son étendue la responsabilité de ses écrits et du sentiment qui lui a fait prendre la plume.
Un ministre n'est à nos yeux qu'un honnête imbécile quand il ne profite pas du temps où il est au pouvoir pour assurer une position à ses parents et à ses amis.
La fortune a des droits qu'on devrait reconnaître.
L'étude refroidit l'imagination.
Les titres, sans argent, ne sont qu'un ridicule.
Les caprices d'un fou ne sont pas des besoins.
Un traître est dangereux dès qu'il n'est plus utile.
Le chemin de l'honneur est encore le plus sûr.
J'existe par toi seule, ta vie est la mienne.
Je puise dans tes yeux le bonheur et la vie ; toute mon existence à la tienne est unie.
Pour un père qu'on aime, on n'a pas de secrets.
L'amour surmonte tout.
Toujours aux sots rapports l'oisiveté se livre.