En 1811, à l'âge de vingt et un ans, Lamartine fait un voyage en Italie, et rencontre à Naples Graziella qu'il immortalise en 1849. A la chute de l'Empire, il entre dans les gardes du corps de Louis XVIII (1814). Au retour de l'île d'Elbe, il accompagne le duc de Berry jusqu'à la frontière, et, craignant d'être inquiété pour sa fidélité aux Bourbons, il se réfugie en Suisse, où le baron de Vincy lui offre l'hospitalité dans son château, près de Nyons, sur les bords du Léman. Il reprend du service après les Cent-Jours, mais pour quelques mois seulement. Retiré à Paris, il habite alors un modeste entresol au-dessus du portier de l'hôtel du maréchal de Richelieu, et travaille à une tragédie sacrée : Saül (écrite en 1819 mais publiée en 1861). Il fait plusieurs excursions en Suisse, en Savoie, au lac du Bourget. En octobre 1816, en cure à Aix-les-Bains, la rencontre avec une jeune femme mariée, Julie Charles, marque un tournant décisif dans la vie du poète mais leur histoire d'amour passionnée vire à la tragédie lorsque Julie, restée à Paris, meurt en décembre 1817. Alphonse de Lamartine écrit alors les poèmes des premières Méditations poétiques dont le recueil est publié en 1820 et obtient un succès fulgurant.
Les Nouvelles méditations poétiques (1823) reçoivent un accueil aussi favorable que les premières, et les Harmonies poétiques et religieuses (1830) marquent l'apogée du génie de Lamartine. Le succès de ses premières Méditations ont ouvert au poète la carrière diplomatique ; il est nommé successivement attaché d'ambassade à Naples, puis à Florence. En 1820, il épouse la fille du major Birch, Mary Ann Elisa Birch, une jeune anglaise qui s'est éprise pour lui d'un vif enthousiasme. Au comble de la gloire, maître d'une assez grande fortune, Lamartine se laisse séduire par la politique. Elu député en 1833, il prononce à la Chambre plusieurs discours remarquables, un en particulier pour défendre les études littéraires attaquées par Arago. En 1832, accompagné de sa femme et de sa fille Julia, il fait en Orient, avec une magnificence toute princière, un long voyage qui épuise sa fortune. Il en publie le récit à son retour ; il fait ensuite paraître Jocelyn (1836), la Chute d'un ange (1838), et les Recueillements poétiques (1839).
Sa carrière en demi-teinte, en 1824 il échoue pour sa première candidature à l'Académie française à laquelle il est finalement élu le 5 novembre 1829. Cependant la politique entraîne de plus en plus Lamartine. En même temps qu'il contribue plus que personne, par ses discours et ses écrits, à déconsidérer le gouvernement de Louis-Philippe, il surexcite les passions révolutionnaires en publiant son Histoire des Girondins (1847). Cet ouvrage renferme un grand nombre de pages brillantes et des caractères séduisants. Mais le poète substitue trop souvent les fictions de son imagination à la réalité historique. Lamartine a élevé l'histoire à la dignité du roman,
a dit Alexandre Dumas. Lorsque éclate la Révolution de 1848, Lamartine est nommé parmi les membres du Gouvernement provisoire. Il use de son influence sur le peuple pour rétablir l'ordre. Le Coup d'Etat du 2 Décembre 1851 le rend à la vie privée. Sa fortune gaspillée ne suffit plus à ses besoins. Il demande des ressources à sa plume et publie dans tous les genres une foule de productions hâtives et de peu de valeur. Il provoque même en sa faveur des souscriptions qui le déconsidèrent. Enfin une loi, votée le 15 avril 1867, lui attribue, à titre de récompense nationale, la rente viagère d'un capital de 500,000 francs.
Alphonse de Lamartine meurt le 28 février 1869 à Passy. Ses funérailles, d'après un décret impérial, devaient se faire en grande pompe aux frais de l'Etat ; mais il avait demandé à être enterré sans solennité dans sa terre de Saint-Point en Saône-et-Loire, où reposent sa femme et sa fille.
Ses principales œuvres : La fenêtre de la maison paternelle (1816), les Méditations poétiques (1820), les Nouvelles méditations poétiques (1823), Le dernier chant du pèlerinage d'Harold (1825), les Épîtres (1825), les Harmonies poétiques et religieuses (1830), Jocelyn (1836), La Chute d'un ange (1838), les Recueillements poétiques (1839), Raphaël (1849), Graziella (1849), Le Tailleur de pierres de Saint-Point (1851), Geneviève, histoire d'une servante (1851), Le Désert, ou l'Immatérialité de Dieu (1856), et La vigne et la maison (1857). (Alphonse de Lamartine sur Wikipédia)