L'amour-propre et l'orgueil, carcans du cœur, ressorts et levain de l'esprit,disait Pierre Reverdy. Un philosophe genevois de langue française, Jean-Jacques Rousseau, a écrit :
L'amour-propre est un instrument utile, mais dangereux ; souvent l'amour-propre blesse la main qui s'en sert, et fait rarement du bien sans faire du mal.
L'amour-propre est le frère aîné des autres passions et un aîné destiné à leur survivre.
La vanité, qui est synonyme de vanterie, est l'amour-propre à courte-vue !
L'amour-propre est un mauvais conseiller, mais c'est un conseiller inamovible.
Sondez le cœur des amants, et vous y trouverez le plus souvent autant d'amour-propre que d'amour.
L'amour-propre est l'ennemi mortel de l'amour.
L'amour-propre est le seul flatteur qui reste aux ministres disgraciés.
L'amour-propre persuade aisément à chacun que ce qu'il fait par décence, on le lui rend par justice.
L'amour-propre est quelquefois plus fidèle que l'amour.
L'amour-propre toujours se montre téméraire, sans force et sans moyens il croit pouvoir tout faire.
L'amour-propre est une vipère endormie sur laquelle il n'est jamais prudent de marcher, à moins qu'on ne l'écrase d'un coup.
L'amour-propre est le plus souple et le plus ingénieux des protées : il se plie à tout, tire parti de tout, et ne dédaigne rien. Compagnon de l'enfance, il grandit avec l'homme, mais ne vieillit pas comme lui, car il survit à ses passions, et semble hériter de ses goûts. Dans la jeunesse, son thème favori est la grâce, dans l'âge mûr la raison, dans la vieillesse l'expérience. Par lui l'homme médiocre prétend au jugement, l'homme d'esprit au génie, et l'homme supérieur se croit universel. Lorsque les qualités manquent, il cherche à faire prendre le change sur les défauts. L'avarice s'appelle économie, la profusion générosité, la colère vivacité, la brusquerie franchise. Celui qui tirait autrefois vanité de sa force et de sa bonne santé, vous entretient aujourd'hui avec complaisance de sa délicatesse et même de ses souffrances ; il en trouve la cause dans un excès de sensibilité. Enfin, tel qui cachait son âge à quarante ans, l'augmente à quatre-vingt.
L'amour-propre se vexe de toute restriction dans l'éloge.
L'amour-propre est le plus subtil enjôleur de la conscience.
L'amour-propre fait sortir un colosse d'un œuf de fourmi.
L'amour-propre est un censeur âpre, rigoureux, soupçonneux et implacable.
L'amour-propre est le terrain propice au bon grain de la modestie et à l'ivraie de l'orgueil.
L'amour-propre satisfait est toujours tendre, l'orgueil lui-même a ses tendresses.
L'amour-propre est la soupape de l'âme, il ouvre le passage à tous les sentiments qu'elle renferme.
L'amour-propre, c'est plus que l'amour de soi, c'est l'amour de tout ce qu'on fait.
L'amour-propre est le talon d'Achille chez presque tous les hommes.
L'amour-propre, ce flatteur tyran, redoutez ses attraits, et vivez avec lui sans en être l'esclave.
L'amour-propre est le plus dangereux ennemi de la raison, c'est lui qui enfle l'orgueilleux, qui rend l'avare insatiable, qui échauffe le belliqueux, et qui assoupit le paresseux : il tient en main le gouvernail des actions humaines.
L'amour-propre et le défaut d'esprit gâtent souvent tout dans la société comme dans les affaires.
L'amour-propre le plus habile fait beaucoup de fautes contre ses vrais intérêts.
Les susceptibilités sont les indiscrétions d'un amour-propre qui tourne à la vanité.
L'amour-propre est si naturel à l'homme qu'il n'y a pas d'imbécile qui ne puisse être modeste.
L'amour-propre dore si bien nos vices que nous les prenons pour des vertus.
L'amour-propre, toujours maître des hommes, corrompt les forts par l'orgueil et les faibles par la vanité.
L'amour-propre est un amour jaloux, délicat, ombrageux, plein d'épines, douloureux ; il veut tout sans mesure, et sans que tout lui échappe, parce qu'il n'ignore pas sa faiblesse. Il n'y a rien de si dangereux que de plaire dans le monde, l'amour-propre lui en est charmé, et on s'enivre de plaisir et de vanité.
L'amour-propre le plus fin est toujours dupe de la louange qui n'est qu'une fausse monnaie.
L'amour-propre n'est qu'un flatteur qui aime à s'admirer dans un miroir.
L'amour-propre nous rend infiniment plus sensibles aux disgrâces qu'aux faveurs de la fortune.
Si vous voulez réussir auprès des femmes, obligez leur amour-propre : il est toujours reconnaissant.
L'amour-propre entre dans la composition de tous nos sentiments. II est comme le feu qui vit partout, même dans les substances les plus froides.
La rivalité d'amour-propre est un stimulant qui décuple les facultés humaines.
Ôtez du monde l'amour-propre et l'intérêt, vous en ôterez presque tous les vices.
L'amour-propre est le sentiment le plus difficile à vaincre.
L'amour-propre est un sot conseiller qui fait croire qu'on en sait plus que les autres.
L'amour-propre aime mieux les injures que l'oubli et le silence, il aime que l'on parle de lui.
Il faut avoir de l'amour-propre, quiconque n'en a pas est un pied-plat.
L'amour-propre ne choisit pas entre l'orgueil et la vanité, il s'habille à sa taille.
L'amour-propre fait faire aux femmes plus de folies que l'amour même.
L'amour-propre est l'orgueil appliqué aux petites choses qui se voient.
L'amour-propre est le premier des amours, et le seul qui ne fasse pas d'inconstants.
L'amour-propre est mille fois plus irritable et plus ardent à la vengeance que l'amour.
L'amour-propre est un caméléon, mais tyrannique, exigeant, susceptible, inquiet, mobile. Il faudrait substituer à l'égoïsme l'amour, et alors l'amour-propre deviendrait bienveillance, la vanité, respect de soi, la jalousie, modestie. L'humilité, voilà la vertu rare.
L'amour-propre ne connaît que l'objet qu'il chérit, il méprise tous les autres, et il les sacrifierait tous pour lui seul : on pourrait l'appeler le vice des vices.
L'amour-propre est le microscope qui grossit à nos yeux nos propres vertus et les défauts d'autrui.
Si la conscience nous rappelle notre devoir, l'amour-propre nous parle surtout de notre mérite.
L'amour-propre n'est souvent que l'antichambre de l'orgueil.
L'amour-propre est le plus terrible et dangereux de nos ennemis.
L'amour-propre est le point d'honneur du moi.
L'amour-propre, c'est l'aversion de tout échec, l'horreur de toute humiliation.
L'amour-propre est la forme égratignante de l'égoïsme, il subordonne le monde à lui.
L'amour-propre a trouvé dans la modestie, qui fuit la louange, le moyen le plus sûr de la provoquer.
L'amour-propre n'est point une scélératesse, c'est un sentiment naturel à tous les hommes.
L'amour-propre toujours en sottises abonde?