L'erreur du fichard c'est de s'imaginer qu'on est un savant dès qu'on a constitué un répertoire. La science puisée aux livres, ce n'est pas dans une boîte à fiches qu'il importe de la transférer, mais dans sa tête.
Avoir du talent, c'est comprendre que l'on peut faire mieux, et avoir les moyens intellectuels de réaliser la perfection que l'on rêve. Les vrais artistes ne se rebutent pas ; c'est cette persévérance qui constitue la pierre de touche du style.
Les yeux aussi entendent les sons. De même que le musicien entend l'orchestre en parcourant une partition, il suffit de lire une phrase pour en goûter la cadence.
Il ne faut surtout pas s'aveugler sur soi-même, car il arrive que ce que nous aimons le mieux en nous, ce sont nos défauts.
L'ignorance juge tout et règne partout : le monde intellectuel est devenu la proie de l'incompétence.
Lire, c'est étudier ligne à ligne une œuvre littéraire. La lecture forme nos facultés, nous les fait découvrir, éveille les idées, crée et soutient l'inspiration. C'est par la lecture que nous naissons à la vie intellectuelle.
L'imagination est une folle, il faut la guider, la tenir, s'en servir comme d'un instrument, mais non l'employer pour elle-même, en faisant d'elle le but de l'inspiration et de l'art d'écrire.
La lecture nourrit l'âme, comme le pain nourrit le corps.
La lecture est la plus noble des passions, elle enseigne l'art d'écrire, comme elle enseigne la grammaire et l'orthographe.
La sensibilité, au point de vue littéraire, n'est que l'art de se rendre ému par l'imagination.
Apprendre à bien écrire, c'est aussi apprendre à juger les bons écrivains.
En littérature, peu de gens sont capables de juger leurs propres ouvrages. Qu'on se loue ou qu'on se critique, on se trompe presque toujours : ou on est indulgent ou on est injuste.
Tenir une conférence est à la portée de tous : on n'a même pas besoin d'être orateur, il suffit de savoir lire.
Tout le monde n'est pas destiné à devenir l'idole des dames.
Le grand vice de l'article de journal est sa rapidité : on le fait toujours trop long, parce qu'on n'a pas le temps de le faire plus court. Que de choses pourraient être dites en moins de mots !
Un savoir-faire général tend à démarquer les vocations, et personne n'a plus de talent, depuis que tout le monde en a trop.
À force de vouloir écrire, on finit par ne plus savoir écrire.
Écrire est une noble ambition, mais pour écrire il faut avoir du talent.
L'inspiration est la sœur du travail journalier.
Le roman est devenu un commerce comme celui de la betterave ou de la pomme de terre. Les Revues payent le manuscrit, l'éditeur lance le volume, il se vend, et on recommence. L'écrivain ne travaille que pour l'argent.
Le roman pullule, comme l'herbe pousse, comme le blé mûrit. Le roman a tout envahi : on fait des romans avec n'importe quoi, sur n'importe quoi. Non seulement on est en train de tuer le roman, mais on le déshonore.
Aujourd'hui, on ne travaille plus pour réaliser une œuvre, mais pour gagner de l'argent.
Dans un pays où il y a des malheureux, des familles nombreuses écrasées de charges, des malades, des infirmes, c'est un gros péché d'aller pécuniairement encourager la nullité, le non-talent, le temps perdu.
Si la Critique n'est plus capable aujourd'hui de créer le succès, elle peut encore l'arrêter.
La lecture est la grande créatrice des vocations littéraires : On lit et, à force de lire, l'envie vous prend aussi d'écrire.
La littérature doit être une canne à la main, jamais une béquille.
Dans toute décision, l'avenir seul dira si l'on a eu tort ou raison.
Un quart d'heure de recommandation vaut dix années de travail.
Un bon avocat eût pu être un bon médecin ; un mauvais littérateur ne fera jamais un bon avoué.
Écrire, c'est le plaisir de vivre avec une pensée, de la mûrir, de la vêtir, de la faire forte et belle.
La règle, pour bien écrire et soigner son style, c'est qu'il faut laisser refroidir son premier jet, jusqu'à ce que le texte vous en redevienne étranger. On reprend ensuite ses phrases ; on rature, on biffe, on allège, on résume, essaye de concentrer sa pensée dans le moins de mots possible. La page est-elle noire, recopiez-la, c'est essentiel. Une fois recopiée, elle vous paraîtra tout autre.
La verve peut inspirer ; le travail seul solidifie.
Le naturel, c'est l'art passé à l'état d'habitude.
On est beaucoup plus capable de tout dire que de tout bien dire.
Être aimé de beaucoup de femmes ne signifie pas qu'on soit capable de beaucoup d'amour.
La perfection ne s'obtient que par la retouche et par la refonte.
Rien de ce qui se fait bien ne se fait vite.
L'étude des manuscrits est le meilleur cours de littérature, parce qu'ils contiennent à la fois la leçon et l'exemple.
L'art de bien parler n'est pas autre chose que l'art de bien écrire.
Rien n'est plus vain que de s'irriter contre les opinions qui ne sont pas les vôtres.
Le croyant peut s'alarmer ; le sceptique a le devoir de comprendre.
La première condition de l'art, c'est d'être moral
Tant qu'on les aime les défauts n'existent pas, mais quand l'amour s'en va les défauts restent.
Aimer la littérature, cela ne consiste pas à être au courant de l'actualité et à lire des romans ; aimer la littérature, c'est se passionner pour les grands classiques, pour Montesquieu, Rousseau, Bossuet, Montaigne et tous les grands écrivains, en dehors de toute préoccupation d'écoles.
Pour faire de la bonne critique littéraire, il faut d'abord aimer la littérature, et ce n'est pas un mince mérite.
Les personnes les plus incompétentes sont quelquefois les plus affirmatives.
Les ignorants ne doutent jamais d'eux-mêmes.
Ceux qui font de la philosophie de l'histoire ont toujours tort, parce qu'ils ont toujours raison.
Rien n'est plus facile que de paraître érudit.
On perd tout crédit à vouloir trop éblouir.
Le travail vaut souvent l'inspiration.
Il n'est personne qui ne soit capable d'écrire un peu moins mal en se corrigeant.
Le talent n'est qu'une aptitude qui se développe : on peut en acquérir deux ou trois fois plus qu'on en a.
Les écrivains qui écrivent bien et ne se vendent pas méprisent ceux qui se vendent bien et écrivent mal.
Il faut écrire comme on parle, à condition que l'on parle bien.
Bien écrire, c'est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre.
Un livre qu'on quitte sans en avoir extrait quelque chose est un livre qu'on n'a pas lu.
Ecrire est une noble ambition, mais pour bien écrire, il faut avoir du talent.
La lecture est la base de l'art d'écrire.
Ne rien livrer au hasard, c'est économiser du travail.
On n'écoute volontiers que ce qui est bien raconté.
Le don d'écrire, c'est-à-dire la facilité d'exprimer ce que l'on sent, est une faculté aussi naturelle à l'homme que le don de parler.
Mieux vaut être rocailleux et dissonant que fade et banal.
Ce qui sauve une œuvre et l'immortalise, c'est le style.
Jamais l'art d'écrire n'a été si facile pour la médiocrité ; jamais le vrai talent ne fut plus rare.
Le vrai style n'est pas celui qu'on apprend par le travail, c'est un don de facilité. Le vrai style n'a ni procédés ni rhétorique. C'est l'expression de la pensée à l'état spontané et inconscient. Rhétorique, mécanisme, règles, labeur, parti pris ne servent qu'à faire du style faux, du style artificiel.
L'important, quand on imite, est de ne pas copier son modèle, mais de le mettre en valeur.
Le meilleur moyen de paraître profond est d'être à peu près inintelligible.
Apprendre, c'est s'accroître ; apprendre, c'est agrandir sa vie.
Écrire est une affaire d'inspiration : on n'enseigne pas à avoir de l'inspiration.
L'orgueil et la paresse sont les deux sources de tous les vices.