Préférer le silence sur bien des choses, c'est se maintenir dans la bonne voie.
L'infortune succédant à la prospérité, voilà la pierre de touche d'une amitié fraternelle.
Aux bons les doux ombrages et les trônes du Paradis, aux méchants les flammes de l'Enfer.
Un don différé est comme une corde pleine de nœuds.
Gravir les collines, descendre au fond des vallées, vaut mieux que de vivre enfermé entre des murailles.
Une belle copie (du Coran) est le jardin des yeux ; une tradition authentique désaltère mieux qu'une source limpide.
On ne peut ni voiler les rayons du soleil, ni éteindre le flambeau de la vérité.
L'homme de mérite n'est critiqué que de loin ; de près on le respecte.
Manger avec avidité est le propre de la canaille.
Achète tout de tes deniers, même une courroie de sandales ; car les cadeaux portent souvent atteinte à la dignité de l'homme.
L'avare, si l'on regarde sa sacoche, devient malade ; si on l'aborde pour implorer son assistance, il tombe en épilepsie.
La gravité des sages brise l'impétuosité des fous, comme l'eau éteint le feu ardent.
La sainte coutume est ma voie, ma règle de conduite.
Les savants sont l'ornement de la terre, comme les astres l'ornement des cieux.
Le superflu est quelquefois une cause d'amoindrissement ; un doigt de trop gâte la main.
Plus d'un hôte assidu à te visiter soir et matin te poursuit de son hostilité et de sa haine.
De timides conjectures prennent quelquefois le nom de résolutions sages.
Souvent une parole te jette en pleine lutte et te ramène meurtri de coups.
Que de gens vous enlacent des liens de leur amitié et ne cessent de vous nuire.
Plus d'une parole, belle selon le jugement des hommes, est honteuse devant Dieu.
La ruse l'emporte quelquefois sur la violence ; c'est à l'aide d'une fosse qu'on prend le lion à l'encolure robuste.
L'homme néglige les intérêts de ses proches pour favoriser ceux des étrangers, telle l'autruche abandonne ses propres œufs pour couver ceux qui ne lui appartiennent pas.
Les blessures que fait la langue sont quelquefois plus cruelles que celles de l'épée.
Redoute le pouvoir, car il signifie sang répandu et maisons en ruine.
Le marchand met sa gloire dans sa bourse, le savant dans ses livres.
La ligne noire tracée par la main de l'écrivain est plus belle que le fard sur la joue d'une beauté séduisante.
Si tu te débats au milieu des flots de l'erreur, à quoi bon ces amulettes et ces chapelets ?
La conduite du savant qui néglige ses devoirs religieux favorise l'excuse de l'homme ignorant et oublieux.
Qu'on aime à entendre le tonnerre précurseur de la pluie et la promesse d'un bienfaiteur généreux !
La ruse est inséparable de l'homme louche ; n'espère pas qu'il changera jamais.
L'homme dont la foi n'est pas sincère a beau passer pour un saint, ce n'est qu'un misérable pécheur.
Crains pour une âme généreuse les attaques des gens et méprisables.
Cherche ce qu'il y a de plus sûr pour ta religion et ton honneur, et non ce qu'il y a de plus facile.
La brute, quand elle est bien traitée, manifeste sa gaieté par une ruade.
Le temps détruit les murailles du Khawarnaq aussi facilement qu'il déchire la toile de l'araignée.
Quiconque marche dans la voie droite est plus redoutable le lion.
Vous êtes les meilleurs et les plus chers amis, tant qu'un malheur ou une année de disette ne fondent pas sur vous.
Si tu te lies avec le méchant, il te communique son mal ; sois du nombre de ses ennemis, afin d'éviter cette contagion.
Si tu ne maîtrises les excès de ta langue, tu te livres entièrement à Satan.
Au moindre murmure de l'erreur tu es plus attentif que le chat ; mais, si la vérité fait entendre sa voix éclatante, il semble que tu n'aies plus d'oreilles.
Les cadeaux (faits aux juges) favorisent l'injustice.
La vieillesse a blanchi ta tête, et pourtant tes convoitises revêtent encore un vêtement nouveau !
Prends pour imam le fils véridique d'Aminah, afin que tu te présentes d'un cœur assuré au jour de l'épouvante (du jugement).
Presque tous les hommes aspirent au pouvoir ; bien peu échappent au supplice.
Rien n'est plus facile à Dieu que de tirer deux événements heureux d'un seul malheur, et cependant l'homme malheureux se croit moins éloigné des deux aigles que de ces deux événements.
L'homme abject qui se vante de sa noble origine ressemble au voyageur altéré, jouet du mirage.
Les plus illustres parmi les hommes sont soumis aux plus rudes épreuves, comme si l'infortune était sœur de la gloire.
Que chacune de tes actions ait pour but de plaire à Dieu ; sinon, toutes tes œuvres seront stériles.
La mémoire la plus sûre a ses moments d'oubli ; le cœur le plus tendre, ses aspérités.
C'est accepter le plus désavantageux des marchés que de vendre sa religion pour un peu d'or.
La prodigalité est une insolence ; l'emprunt usuraire est une ruine.
Parle de ton ami en termes plus parfumés que le musc, lors même que cet ami serait en pays lointain.
Si tu n'es animé d'une noble fierté, tu ressentiras davantage les atteintes du déshonneur.
Les flèches du destin rompent les anneaux de la cotte de mailles la plus solide.
Lorsque les méchants augmentent en nombre, Dieu déchaine la peste.
Méfie-toi du dévot qui t'excuse, mais ne néglige pas le fidèle qui te blâme.
Le sot ne goûte pas plus les douceurs de la sagesse que l'homme enrhumé n'apprécie le parfum de la rose.
Si tu es battu par les tempêtes de l'adversité les gémissements ne te sauveront pas.
La pureté du cœur est un vêtement plus sûr que la meilleure cuirasse ; quiconque s'en dépouille ne rencontre que le malheur.
Lorsque je te possède, ô nécessaire, je ne fais aucun cas des perles et des rubis.