Avares fastueux de tous les rangs, avares sordides de toutes les classes, cessez d'enfouir cet or qui est encore moins périssable que vous ! ouvrez vos portes à l'indigence ! l'homme bienfaisant est le vrai sage ; il se fait aimer pendant sa vie, et se fait pleurer après sa mort.
Les avares fameux sont rares, mais il est une infinité de fameux avares.
Frapper à la porte de l'avare est pour l'homme de cœur une opération aussi douloureuse que l'extraction d'une dent.
L'avare, si l'on regarde sa sacoche, devient malade ; si on l'aborde pour implorer son assistance, il tombe en épilepsie.
La cupidité de l'avare ne connaît pas de bornes ; plus il a, plus il veut avoir.
L'avare se condamne lui-même à ne pas faire le moindre usage de ses richesses, et il consent à laisser de grands biens à des héritiers qui n'ont pas de désir plus ardent que celui de le voir dans le tombeau.
L'avare est châtié par son propre vice, puisqu'il ne jouit pas de ce qu'il possède.
Pour corriger l'avare, il conviendrait peut-être de lui présenter tous les jours le tableau des probabilités de la vie humaine ; je ne connais rien qui aille plus directement à la guérison de cette folie incompréhensible.
Un avare s'applique rarement ce qu'il entend dire contre l'avarice.
La seule vue d'un homme qui demande de l'argent donne des convulsions à un avare.
Le cœur d'un avare est un abîme.
Le prodigue n'a jamais autant de plaisir à dépenser que l'avare à thésauriser.
Vivre pauvre pour mourir riche, tel est le sort de la plupart des riches avares !
L'avare ne raisonne point et ne forme aucun projet d'avenir. Il n'est en proie qu'à une unique pensée, celle d'entasser argent sur argent. Il n'a communément d'autre vice que sa manie ; mais aussi il est complétement dépourvu de vertus, même de l'amour de la famille.
Le temps a, comme l'argent, ses avares et ses prodigues ; mais les premiers sont plus rares que les seconds.
Le plus beau triomphe d'une belle est d'avoir rendu amoureux un avare.
Le but de l'avare n'est pas d'amasser de l'or : c'est de mettre en réserve de la puissance. Il se sent plus fort que toutes les tentations, parce qu'il se dit : Si je voulais !
L'avare se prive de tout, de peur d'être un jour privé de quelque chose.
L'avare, il ramasse tout et ne jette rien.
II n'y a rien qui ressemble mieux à une éponge qu'un homme avare.
L'avare qui se retire du monde meurt d'un opulent ennui.
L'avare est un pauvre homme, seul et isolé de tous, au milieu de l'opulence.
L'avare est un fou qui se rend pauvre de crainte de le devenir.
L'avare arrive toujours au terme du voyage avant d'avoir complété ses provisions.
L'homme ne hait celui qu'il appelle avare que parce qu'il n'y a rien à gagner avec lui.
Les ingrats enseignent à devenir avare.
L'avare est aussi pauvre de ce qu'il a que de ce qu'il n'a pas.
Un vieillard avare qui se plaint pense qu'on en veut toujours aux pauvres riches.
L'argent des avares à leur mort fait rire les héritiers.
Il est rare qu'un avare d'amitié ne le soit pas d'autre chose.
Ma grand-mère, qui était un peu avare, m'a donné de bonnes leçons là-dessus quand j'étais enfant. Lorsque je lui demandais des cadeaux ou de l'argent, elle se gardait bien de me céder, ce qui m'enrageait, naturellement. Tu seras bien content d'avoir tout cela quand je n'y serai plus, me disait-elle. J'avais trouvé un joli sophisme à lui rétorquer : Mais je serai si malheureux de ta mort que cela ne me fera plus aucun plaisir !
Pour l'avare, il n'y a point de jeu, mais un sérieux perpétuel de la vie, un regard qui se porte sans cesse vers l'avenir, une prévoyance quasiment instinctive, et qui ne se limite pas à lui.
L'avare est un méconnu. Il travaille dans l'obscurité et le discrédit à conserver le monde pour ses petits-neveux, à le rendre plus opulent et plus utile.
L'avare ménage le monde ; il y touche peu. Il le respecte ; il tâche de le conserver aussi intact que possible, afin de le léguer dans sa totalité à ses descendants. C'est un altruiste qui sait qu'on lui a seulement prêté le monde, et non pas donné.
L'avare est un sage qui considère le monde comme un désert qu'il faut traverser avec un morceau de pain rassis et une gourde d'eau tiède. Il prend ses mesures pour une longue marche. Il se prive sans cesse pour ne pas mourir à moitié chemin.
Avare - Tel est radin pour ses proches, qui ne l'est pas pour soi.
L'avare ne manque pas moins de ce qu'il a que de ce qu'il n'a pas.
L'avare éprouve à la fois tous les soucis du riche et tous les tourments du pauvre.
Une dépense faite par autrui sous les yeux de l'avare lui devient presque une souffrance personnelle.
L'avare est presque toujours opiniâtre, car l'avarice est déjà un entêtement.
Un avare est un rat couché sur des pièces d'or?