Le but de l'homme est le perfectionnement. Il ne peut se perfectionner que par ses propres efforts, par l'exercice de ses facultés, par l'énergie de son libre arbitre.
Dans un système de liberté, un seul fait de despotisme détruit tout le système, comme en comptabilité, une erreur d'un centime détruit tous les comptes.
À force de prudence et en marchant toujours consciencieusement et avec indépendance, on dissipe les nombreux nuages qui se sont accumulés sur une tête.
Il est si doux dans la tourmente politique de trouver encore de l'amitié et d'oublier les sentiments violents ou vils dont la dévorante activité menace sans cesse tout sur leur passage.
La plus grande cause de l'agitation de ma vie a été le besoin d'aimer.
Les moments qui paraissent bons doivent toujours être pris pour tels tant qu'ils durent.
La peur de l'ennui est mon impulsion dominante.
Le monde se dépeuple pour ceux qui avancent dans la vie, tout ce qui leur était cher les abandonne au fil des années, et la terre n'est plus pour eux qu'une vaste solitude qu'il faut traverser avec courage, mais le courage n'est pas du bonheur.
Il faut prendre la vie comme elle vient, mais il n'y a pas que du plaisir à la prendre ainsi.
Les années s'écoulent et elles emportent nos forces et nous amènent les infirmités ; elles nous ôtent pièce à pièce tous nos moyens de plaisir ; elles nous laissent pour nourriture le passé qui est triste, et pour perspective l'avenir qui est court.
Rien n'est jamais aussi mal qu'on le craint ni aussi bien qu'on l'espère.
L'avenir est toujours douteux et quelquefois sombre, mon présent monotone, mon passé n'est pas gai. Avec cela la vie avance, et la mort tire de tout.
La résignation vaut mieux qu'un combat inutile, elle épargne aux vaincus des humiliations.
La société est un vaisseau sur lequel nous sommes tous passagers.
Le cours des choses est bien plus fort que la volonté des hommes.
L'Histoire est comme le soleil, un flambeau allumé pour tout le monde.
Le ridicule attaque tout, et ne détruit rien.
Quand la corruption peut se justifier par la nécessité, elle n'a plus de bornes.
L'amour est de tous les sentiments le plus égoïste, et lorsqu'il est blessé le moins généreux.
Sans en dire jamais assez pour la satisfaire, j'en disais toujours assez pour l'abuser.
La reconnaissance a la mémoire courte.
La sensibilité pour les malheurs qui ne sont pas personnels est d'une mince épaisseur !
Gardons-nous de faire une folie pour nous consoler d'avoir fait une sottise.
Il y a quelque chose de niais à ne rien tenter avec une femme dont on est fort amoureux et avec qui on se trouve souvent en tête à tête-à-deux heures du matin. Persévérons.
Le courage inutile a cela de mauvais, outre ses inconvénients immédiats, qu'il ôte le moyen d'être courageux inutilement.
Toutes situations ont leurs peines secrètes que l'on ne juge que lorsqu'on s'y trouve.
Pour avoir raison contre quelqu'un et être approuvé, il faut être dur, ou être injuste, ou être un sot. Quand on est dur, on profite de tous ses avantages sans être ému par la douleur des autres. Quand on est injuste, on accueille les exagérations des ennemis de son adversaire, qui accourent à notre secours avec bien plus de zèle que nos propres amis ! Quand on est sot, on a tous les sots pour soi et ils sont légion !
La peur est un mauvais conseiller, là surtout où il n'y a pas de conscience : il n'y a dans l'adversité, comme dans le bonheur, de mesure que dans la morale. Où la morale ne gouverne pas, le bonheur se perd par la démence, l'adversité par l'avilissement.
Confiez au passé sa propre défense, à l'avenir son propre accomplissement.
Je t'aime, je t'adore, je n'ai d'autre pensée que toi au monde.
Le plus grand malheur, c'est de n'être pas aimé quand on aime.
Qui s'obstine à ne consulter que son cœur est condamné tôt ou tard à écouter la raison.
Je hais la douleur, et je crains la douleur de coeur par-dessus tout.
Je serai toujours ton ami ; j'aurai toujours pour toi l'affection la plus profonde. Ces deux années de notre liaison ne s'effaceront jamais de ma mémoire ; elles seront à jamais l'époque la plus belle de ma vie. Mais l'amour, vois-tu, ce transport des sens, cette ivresse involontaire, cet oubli de tous les intérêts et de tous les devoirs, je ne l'ai plus.
Songez que, en amour, l'on ne gagne rien à prolonger une situation dont on rougit. Vous consumez inutilement les plus belles années de votre jeunesse, et cette perte est irréparable.
On est si peu maître du rôle qu'on jouera dans le monde que ce n'est qu'à la fin de sa propre carrière qu'on peut réellement regretter son choix ou s'en applaudir.
Dès qu'il existe un secret entre deux cœurs qui s'aiment, dès que l'un d'eux a pu se résoudre à cacher à l'autre une seule idée, le charme est rompu, le bonheur est détruit. L'emportement, l'injustice, la distraction même, se réparent ; mais la dissimulation jette dans l'amour un élément étranger qui le dénature et le flétrit à ses propres yeux.
La cruauté contre les impies et les infidèles est un devoir sacré.
La nation n'a pas de rancune, mais elle a de la mémoire.
Les engagements sont sacrés, mais il faut savoir mettre un terme aux demandes. Elles ne sauraient se grossir chaque jour de prétentions individuelles, qui deviendraient enfin non moins impossibles à évaluer qu'à satisfaire.
Bien des gens veulent la conséquence sans songer au principe, et prétendent cueillir les fruits sans prendre soin de l'arbre.
Dès l'instant que je t'ai vu, un sentiment impérieux s'est emparé de moi : Ton visage, ton esprit, ton caractère, ton âme, tout m'a entraîné vers toi.
Unique centre de tous mes espoirs, de toutes mes pensées et de toutes mes joies, je n'ai d'autres projets que passer mes jours sur tes lèvres, je ne vis que pour toi.
Ce qu'on ne dit pas n'en existe pas moins, et tout ce qui est se devine.
Malheur à l'homme qui, dans les premiers moments d'une liaison d'amour, ne croit pas que cette liaison doit être éternelle ! Malheur à qui, dans les bras de la maîtresse qu'il vient d'obtenir, prévoit qu'il pourra s'en détacher ! Une femme que son cœur entraîne a quelque chose de touchant et de sacré.
L'amour, ce transport des sens, cette ivresse, cet oubli de tous les intérêts, je ne l'ai plus.
Les lois de la société sont plus fortes que les volontés des hommes.
On lutte quelque temps contre sa destinée, mais on finit toujours par céder.
La société m'importune, la solitude m'accable.
L'âme toujours active trouve du repos dans le dévouement.
Personne n'est tout à fait sincère ni tout à fait de mauvaise foi.
Il faut du temps pour s'accoutumer à l'espèce humaine.
Peu de gens m'inspire de l'intérêt ; or, les hommes se blessent de l'indifférence ; ils l'attribuent à la malveillance ou à l'affectation ; ils ne veulent pas croire qu'on s'ennuie avec eux naturellement.
Il en est des blessures d'amour-propre comme des autres, le temps qui passe en guérit la brûlure, puis l'on vieillit et tout ce qui a troublé perd de son importance, vu de loin et de haut.
On est si juste lorsque l'on est désintéressé !
Les sentiments que nous feignons, nous finissons par les éprouver.
Il faut se décider, agir et se taire.
Rien n'est plus bizarre que le zèle de certaines amitiés ou des gens s'empressent de se charger de vos intérêts pour mieux abandonner votre cause, ils appellent cela de l'attachement : Mieux vaut la haine.
Avez-vous songé que livrer les lettres d'une femme qui nous a aimé est une de ces perfidies dignes de l'homme le plus vulgaire ?
Jamais femme ne fut aimée comme je vous aime !
La timidité, cette souffrance intérieure qui nous poursuit jusque dans l'âge le plus avancé.
L'arbitraire est au moral ce que la peste est au physique.
Chez moi le sentiment des convenances marche toujours de front avec celui de la vérité.
C'est un affreux malheur de n'être pas aimé quand on aime, mais c'en est un bien grand d'être aimé avec passion quand on n'aime plus.
J'éprouve un charme inexprimable à marcher en aveugle au-devant de ce que je crains.
Tendre mère ! Vous ne m'abandonnez pas, même en rêve.
La devise de tous ceux qui sont appelés à se mêler des affaires doit être : Fata viam invenient.
Qui que vous soyez, ne remettez jamais à un autre les intérêts de votre cœur ; le cœur seul peut plaider sa cause : il sonde seul ses blessures ; tout intermédiaire devient un juge ; il analyse, il transige ; il conçoit l'indifférence ; il l'admet comme possible, il la reconnaît pour inévitable ; par là même il l'excuse, et l'indifférence se trouve ainsi, à sa grande surprise, légitime à ses propres yeux.
Une rupture peut-elle s'arrêter à l'amour et ne pas blesser l'amitié ?
L'indécision est le grand supplice de la vie, il n'y a que le devoir qui nous en préserve.