Le bonheur dépend de l'âme, du cœur, de l'esprit et du corps. Il dépend de l'âme par la vertu qui donne la satisfaction intérieure et le contentement de soi-même ; par la confiance en Dieu, ce sentiment sublime qui nous transporte dans un monde supérieur, et par la résignation, qui nous fait supporter toutes les douleurs. Il dépend du cœur par la bonté qui nous garantit la bienveillance des autres. Il dépend de l'esprit par l'intelligence et l'instruction, sources de nos jouissances intellectuelles, et par l'ordre d'où résultent l'aisance, l'indépendance, et les jouissances physiques. Il dépend du corps par la tempérance, cette vertu qui donne la santé, et nous apprend à modérer nos passions.
La véritable piété s'accorde avec tous les plaisirs raisonnables.
Soyez studieux dans votre état, et vous acquerrez des connaissances ; soyez laborieux, économe, et vous deviendrez riche ; soyez sobre, ayez de la tempérance, et vous jouirez d'une bonne santé. Enfin, soyez vertueux, et vous serez heureux, ou du moins vous aurez fait tout ce qui convenait pour le devenir.
L'homme malheureux qui accuse la Providence de son infortune ressemble à l'enfant qui ne peut comprendre qu'une correction est une preuve de la bonté paternelle.
La charité est la première et principale loi de l'Évangile, elle fait le caractère distinctif du chrétien, et nous devons, par conséquent, nous unir d'esprit et de cœur avec tous ceux qui invoquent le nom de Jésus, quelque diversité qu'il y ait dans leur croyance et leur culte.
Un homme sans religion, sans croyance, se trouve dans le monde comme au milieu d'une mer immense. Privé de soutien et de guide, rien ne le dirige, et l'abîme doit l'engloutir sans retour. L'homme religieux, au contraire, ne craint pas la fureur des flots ; il voit le bras de la Providence venir à son aide, et il espère ; avec son secours, il aborde, et jouit enfin de la félicité qui l'attend sur l'autre rive.
L'Éternel est bon, il a compassion de toutes ses œuvres. Faire du bien, c'est la suprême félicité, et c'est pour nous un devoir aussi doux qu'indispensable de lui témoigner notre gratitude.
La vraie religion est tolérante, et ne veut point de persécutions. La religion respecte toutes les croyances, et plaint ceux qui n'en ont pas.
La prière est la parole ou l'expression de la conscience.
Louer Dieu, l'adorer, le remercier de ses bienfaits, implorer son secours pour nous et pour les autres, lui offrir nos personnes, nos biens, nos actions, nos souffrances, ce sont différentes formes de la prière.
Heureux qui possède une âme élevée, un cœur droit, un esprit éclairé, un corps sain ! Et combien est à plaindre celui qui joint à une âme basse, à un cœur vil, un esprit étroit et un corps dégradé !
Il y a deux natures en nous : l'une spirituelle, et l'autre matérielle (l'âme et le corps). Celle-ci est périssable, celle-là est immortelle. Il faut faire en sorte que l'âme gouverne le corps et ne soit pas son esclave. Avec de la force dans le caractère, avec une volonté bien prononcée, nous pouvons surmonter la faiblesse de notre nature, et supporter facilement tous les maux, toutes les souffrances de cette vie. La partie divine de notre être ne doit pas être soumise à la partie matérielle.
Le fruit de l'esprit, c'est la charité, la joie, la paix, la sérénité, la patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance.
Tout homme qui est esclave de son corps et de ses passions est un être malheureux.
L'âme, le cœur, l'esprit, doivent dominer le corps, les sens, et ce qui est matériel en nous.
Le premier devoir est de ne pas faire de mal aux autres ; le second est de leur faire du bien.
La vertu est la fidélité de l'âme à la loi du bien ; le vice est l'habitude des mauvaises actions.
La bienveillance et la tempérance sont les deux choses qui peuvent le plus contribuer au bonheur.
Le bonheur des riches ne consiste pas dans les biens qu'ils ont, mais dans le bien qu'ils peuvent faire.
Il faut toujours avoir présent à la pensée tout ce qui est véritable, tout ce qui est honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui est d'une bonne renommée, tout ce qui est vertueux.
Il ne dépend pas toujours de nous d'être heureux, mais il dépend de nous de mériter de l'être.
On ne peut voir la vertu sans l'aimer, et on ne peut l'aimer sans être heureux.
Il n'y a pas de route plus sûre pour aller au bonheur que celle de la vertu. Si l'on y parvient, il est plus pur, plus solide et plus doux par elle ; si on le manque, elle seule peut en dédommager.
Dieu fait du bonheur un devoir, en apprenant qu'on n'est heureux que par la vertu.
Deux puissances sublimes, la Religion ou la Foi, et la Philosophie ou la Raison, ont pour but le bonheur de l'homme ; avec cette différence que, sous l'empire de la Religion, la nature est guidée par une sagesse qui ne trompe point.
Si le bonheur ne consistait que dans la richesse, dans la santé, dans une vie exempte de pertes, d'accidents, de chagrins, il ne serait pas toujours en notre pouvoir de l'obtenir. Mais si, comme tout homme doit le désirer, l'âme parvient à être maîtresse du corps, si l'on met sa confiance en Dieu, si l'on n'a rien à se reprocher, on éprouve alors, dans toutes les situations de la vie, une jouissance pure qui est au-dessus de tous les maux. Alors on surmonte toutes les peines, toutes les inquiétudes, tous les chagrins. Un sentiment supérieur à tout élève l'âme, engage à tous les sacrifices, et, sans hésiter, on se priverait du nécessaire pour un ami, on se jetterait dans les flammes pour ses enfants, on se dévouerait à la mort pour le bien public.
Toute la morale est renfermée dans ce précepte divin qui doit être la règle de toutes nos actions : « Aime ton Dieu de toute ton âme et de toute la pensée, et ton prochain comme toi-même. » Il faut pratiquer la vertu, c'est-à-dire, bien remplir ses devoirs envers Dieu, envers les autres, envers soi-même. Soyons humains, bienveillants, charitables ; sachons vaincre nos mauvais penchants, résister aux tentations, être sages, prévoyants, économes ; que notre âme s'abandonne à des sentiments de piété et de religion ; et nous jouirons du bonheur que procure une conscience tranquille.
Le bonheur de l'homme ne consiste ni dans les plaisirs, ni dans les honneurs, ni dans la noblesse, ni dans les richesses, mais dans la vertu.
Le chemin de la vertu, quelque pénible qu'il puisse paraître, est le seul qui conduise au bonheur ; celui du vice, au contraire, quelque agréable qu'il soit à l'entrée, aboutit infailliblement à l'infortune et à la misère. C'est une route spacieuse où l'on marche d'abord à travers de riantes prairies ; ce sont ensuite des défilés sombres et dangereux, qui se terminent par des précipices et l'horreur d'une nuit ténébreuse. Le chemin de la vertu est à son entrée moins aisé, moins agréable à suivre ; mais plus on y avance, plus il s'aplanit, plus il offre de riants aspects que l'on contemple de loin avec ravissement, et dont on approche toujours avec un redoublement de joie.
Les ouvrages les plus utiles sont ceux qui nous enseignent l'art d'être heureux, c'est-à-dire d'être satisfait de sa position, et qui nous indiquent les moyens de l'améliorer.
Le défaut de propreté est une négligence qui n'admet point d'excuse. Partout où l'eau ne se paye pas, tout le monde a certainement le pouvoir d'être propre.
Qu'on unisse contre nous l'aversion de tous les hommes ensemble, elle ne saurait diminuer le moindre de nos véritables biens qui sont ceux de l'âme et d'une conscience pure.
Le bon témoignage de la conscience du juste lui fait trouver de la joie dans les plus petits sujets. La sérénité de l'air, les plantes de son jardin, tout contribue à le rendre heureux.