La bienfaisance, voilà la seule distraction permise aux vieillards.
Le cœur se rajeunit par la bienfaisance, la mémoire par l'exercice, et la vie par les souvenirs.
La bienfaisance est le principe de la félicité éternelle, la digue puissante opposée aux plus grands malheurs, le plus bel arbre du verger de l'humanité ; elle est la mère de toutes les qualités, de toutes les vertus ; elle les comporte toutes.
La reconnaissance suit le bienfait, la bienfaisance le devance.
La bienfaisance est une fleur qui se fane au grand jour.
Évitez l'illusion de la bienfaisance, cette faiblesse des justes.
Vexer au loin pour répandre l'aisance autour de soi ce n'est pas une bienfaisance de bon aloi.
La reconnaissance est susceptible parce qu'elle est délicate ; elle ne répond qu'à l'estime : jamais une bienfaisance exercée au hasard et sans choix ne la fait naître. La bienfaisance banale est comme les courtisans ; on jouit de leurs faveurs en les méprisant.
Une bienfaisance farouche, une charité triste et sans grâce ressemblent à un paysage du Nord sans soleil.
La bienfaisance consiste à dépasser ses devoirs envers les autres hommes.
Exercez la bienfaisance envers vos ennemis, et vous en ferez des amis tendres.
La bienfaisance est expliquée par le mot même. Vouloir et faire constamment du bien ; employer à cela sa fortune, son crédit et ses soins ; y trouver du plaisir, et n'avoir pas besoin d'autre récompense, c'est être bienfaisant. En ceci l'homme bienfaisant ressemble à l'homme généreux. Mais en quoi ils diffèrent, c'est que le premier ne sert les hommes qu'avec les faveurs qu'il a reçues de la fortune, et que le second les sert de toutes les facultés de son âme. Son génie, son courage, ses espérances, ses plaisirs, sa vie même ; il donne tout, et ne regrette rien.
La bienfaisance, ainsi que les autres vertus, ne vieillit jamais ; elle s'améliore avec l'âge, et devient une habitude.
L'acte de bienfaisance d'aujourd'hui ne me dispense pas de celui de demain.
La bienfaisance remplit le cœur, comme l'étude occupe l'esprit.
La bienfaisance est une belle dame qui se plait à garder l'incognito.
Racontez un trait de bienfaisance dont l'évidence ne peut être discutée, on en doutera. Parlez d'une action criminelle invraisemblable, vous trouverez toujours des gens disposés à vous croire.
La bienfaisance est plus commune que la reconnaissance, c'est notre orgueil qui en est la cause : celui qui donne jouit de la supériorité qu'il croit avoir sur celui qui reçoit. L'obligé souffre avec peine cette dépendance ; souvent il la secoue, rompt un lien en croyant briser une chaîne, et s'imagine qu'il est fier lorsqu'il est ingrat.
La bienfaisance est la vertu des grandes âmes, la gratitude n'est pas la production des âmes communes.
Le plus aimable des hommes est celui qui joint à la bienfaisance l'esprit nécessaire pour l'exercer.
C'est sur l'intention d'où part la bienfaisance que doit se mesurer notre reconnaissance.
Pour stimuler l'essor de notre bienfaisance, le meilleur aiguillon c'est la reconnaissance.
On oblige deux fois lorsqu'on oblige vite, et de la bienfaisance on double le mérite.
L'amour du faste éteint tout sentiment de bienfaisance.
C'est un vice affreux que l'ingratitude ! Aussi bien des gens l'ont en telle horreur, que, pour ne point faire des ingrats, ils renoncent à la bienfaisance.
La bienfaisance banale est comme les courtisanes, on jouit de leurs faveurs en les méprisant.
La bienfaisance est l'élément de toute âme honnête.
La bienfaisance est la première de toutes les vertus ; mais, venant de plusieurs sources, le principe d'où elle émane, détermine seul le mérite de celui qui l'exerce.
La bienfaisance est bien plutôt un vice de l'orgueil qu'une véritable vertu de l'âme.
La bienfaisance ressemble à ces parfums précieux, qui s'évaporent dès qu'on les découvre.
Quand la bienfaisance n'est pas une inspiration du cœur, c'est qu'elle agit par intérêt.
La bienfaisance a ses secrets comme l'amour a ses mystères.
Si la bienfaisance était toujours désintéressée, la reconnaissance le serait davantage.
La bienfaisance, pour les hommes, est un devoir, et pour les femmes, elle est un instinct.
La compassion des femmes est déjà de la bienfaisance.
La bienfaisance des femmes oblige et console ; celle des hommes, souvent, ne fait qu'assister.
La bienfaisance, qui réunit deux êtres en un seul, est une passion céleste aussi incomprise, aussi rare que l'est le véritable amour. L'un et l'autre est la prodigalité des belles âmes.
La bienfaisance universelle, c'est que chacun vive de son travail et non du travail d'autrui.
Tous ceux qui ont l'expérience de la bienfaisance publique savent que les pauvres ne sont jamais mieux secourus que par les pauvres. À défaut de l'obole que la Providence ne laissera pas manquer, vous vous devez les uns aux autres l'assistance mutuelle des bons offices et des bons exemples.
Il existe une façon d'utiliser les richesses qui, bien loin de rendre l'homme malheureux, lui procure un état voisin de la béatitude. Le riche qui prodigue tous ses biens pour le bonheur des hommes savoure comme une apothéose. Par le biais de la bienfaisance, voilà donc le riche languissant, angoissé, ou frivole, devenu un être surnaturel.