Fils unique de François de Nugent (1779-1859), comte de Nugent, préfet de l'Oise, préfet de la Charente-Inférieure, et d’Anne Virginie Le Roy de Camilly (1786-1872), de leur union célébrée le 22 février 1805 naît Charles Nicolas Gustave de Nugent le 11 février 1806 à Paris.
Après avoir brillamment terminé ses études au collège Henri IV, à la fin de 1827 il fut admis en qualité d'auditeur au Conseil d'État, et remplit ces fonctions jusqu'à la révolution de Juillet 1830. Il n'hésita pas alors à faire le sacrifice d'une belle carrière, et fit connaître dans une brochure les motifs de son Refus de serment. Le 6 décembre 1830, cette publication lui valut une condamnation à trois mois de prison à Sainte-Pélagie pour atteinte à la sûreté de l'État
. Peu de temps après, le 1er janvier 1832, Charles de Nugent fondait le journal politique le Revenant (1831-1833), qui devint bientôt l'un des principaux organes du parti légitimiste. Toutefois ces heureux débuts n'ayant pas eu tout le résultat que l'on était en droit d'espérer, le Revenant cessa de paraître, et sans quitter le monde politique et littéraire, le comte de Nugent entreprit de nombreux voyages dont les impressions lui inspirèrent ses meilleures œuvres poétiques. En 1841 il rejoint l'armée d'Afrique où, pendant cinq mois, il combattit comme volontaire aux côtés du général Louis Juchault de Lamoricière (1806-1865). Revenu en France et vivant retiré dans sa terre des Mesnuls près de Rambouillet, Charles de Nugent continua jusqu'à son dernier jour à défendre par la voie des journaux les principes religieux et monarchiques auxquels il avait dévoué sa vie.
Poète et moraliste légitimiste, Charles de Nugent a publié dans La France littéraire de Lyon, dans L'Union de l'Ouest, des poésies et des pensées ; les dernières surtout sont remarquables par la profondeur et la finesse. Son recueil de poésie les Souvenirs d'un voyageur (1857) Charles y promène sa rêverie vagabonde des montagnes de l'Ecosse aux rochers de l'Afrique, des flots du Bosphore aux pittoresques paysages des iles normandes. Ses autres poésies sont pour la plupart imprimées dans des revues, et des journaux de province depuis 1833, dont la Revue de Bretagne et de Vendée, la Revue Britannique, la Gazette du Midi, la Chronique de l'Ouest, etc. Les œuvres en prose de Charles de Nugent sont également réunies dans ces mêmes journaux, sauf de courts récits de voyage édités séparément. Il affectionnait surtout la forme de maximes et de pensées détachées.
Par contrat de mariage du 29 août 1832 signé à Paris, il épouse en premières noces Charlotte Gabrielle, fille du député Gustave Sanlot-Baguenault. Son épouse, Marie, née 27 juillet 1813 à Paris, est décédée le 17 avril 1836 à l'âge de 23 ans, elle est inhumée à Chateaufort dans les Yvelines.
Par contrat de mariage du 9 mai 1842 signé à Paris, il épouse en secondes noces Henriette Aglaë Françoise de Malart (1822-1891), fille du comte Claude de Malart. Son épouse, Aglaë, née le 28 février 1822 à Paris, est décédée le 15 janvier 1891 aux Mesnuls dans les Yvelines à l'âge de 68 ans.
Charles de Nugent rend don dernier soupir à l'âge de 75 ans le 3 décembre 1881 aux Mesnuls. Enlevé par une suffocation subite qui ne lui a laissé que le temps de recevoir l'absolution et de recommander son âme à Dieu, il repose dans le cimetière de la famille situé au château des Mesnuls.