Il n'y a qu'un pas de l'enfance à la jeunesse, et notre course est à peine commencée que la vieillesse nous atteint sans que nous y pensions.
Quand le fruit est mûr, il doit tomber.
De toutes les sociétés, aucune n'est plus noble, aucune n'est plus stable que celle qui est formée par des hommes de bien, unis par la conformité des moeurs et par l'amitié.
La tyrannie ne fait qu'aigrir l'amour de la liberté. L'amour au lieu de la crainte, c'est le système qu'il faut suivre, parce qu'il multiplie les sûretés de l'homme et les ressources de la fortune. Souvenons-nous toujours qu'on craint nécessairement quand on veut se faire craindre.
N'écoutez pas ceux qui prétendront qu'il faut haïr un ennemi à mort et qui appellent de tels sentiments grandeur d'âme, force de caractère. Non, rien n'est plus louable, rien ne sied mieux à la magnanimité, qu'un naturel facile à désarmer et porté à la clémence.
La réprimande doivent avoir pour but, non une satisfaction personnelle, mais l'intérêt public.
Toute réprimande ne doit pas infliger une peine qui excède la faute.
L'âme n'a pas le pouvoir de se voir elle-même mais, tout comme l'œil, bien qu'elle ne se voie pas, elle saisit le monde extérieur.
Le but de tout homme qui commande aux autres doit être de rendre heureux ceux qui se trouvent sous son empire. Diriger, ordonner ce qui est juste, ce qui est utile, ce qui s'accorde avec les lois, telles sont les fonctions des magistrats. Les lois sont au-dessus des magistrats ; ceux-ci sont au-dessus du peuple ; et l'on peut dire avec vérité que le magistrat est une loi parlante, et la loi un magistrat muet.
Les arts ont besoin de témoignages de considération ; la soif de reconnaissance donne à tous de l'ardeur au travail alors qu'on abandonne vite une activité qui ne rencontre pas l'adhésion.
Le plus fructueux de tous les arts, c'est l'art de bien vivre.
Les hommes croient toujours que le malheur n'est pas pour eux : chacun espère avoir la chance de Métellus, comme s'il y avait forcément plus de gens chanceux que malchanceux ; comme si l'on pouvait être assuré de quoi que ce soit ici-bas ; comme si l'espérance était une attitude plus sage que la peur.
Il est indécent de se vanter soi-même, surtout de ce qu'on n'a pas fait.
L'étranger et l'hôte ont le devoir de s'occuper exclusivement de leurs propres affaires, de ne point s'occuper de celles d'autrui, et de retenir une curiosité indiscrète dans un pays qui n'est pas le leur.
L'inexpérience du jeune âge a besoin d'être gouvernée par la prudence de la vieillesse.
L'esprit de l'homme trouve son aliment dans la méditation et l'étude.
Le jeu et les amusements ne nous sont pas interdits, mais il en est d'eux comme du sommeil et du repos, il ne faut en user qu'après avoir vaqué aux affaires sérieuses.
Il n'y a point d'amitié plus douce que celle qui naît de la sympathie des caractères.
Rien ne fait naître les amitiés avec plus de force que la ressemblance des bonnes mœurs.
L'essence de la justice est de ne nuire à personne, et de veiller à l'utilité publique.
L'homme qui, dans un accès de colère, ou entraîné par la passion, fait violence à un autre homme, me semble porter la main sur son frère ; et celui qui ne fait pas tous ses efforts pour arrêter les effets de cet emportement est aussi coupable, selon moi, que s'il abandonnait sa patrie, ses parents ou ses amis en péril.
Le fondement de la justice est la bonne foi, c'est-à-dire le respect de notre parole, et l'inviolable fidélité à nos engagements.
Le premier caractère de l'homme juste est de ne jamais nuire à personne, à moins qu'il ne soit injustement attaqué ; ensuite, de se servir des biens communs comme appartenant à tous, et des siens seulement comme lui appartenant en propre.
La vie entière est réglée par le devoir ; que vous soyez homme public ou privé, dans le sein de votre maison ou en plein forum, que vous ayez affaire à vous-même ou à votre semblable, vous êtes soumis à des devoirs : si vous les respectez, vous êtes honnête homme ; malhonnête homme si vous les négligez.
Deux règles essentielles doivent être observées par ceux qui sont à la tête du gouvernement : la première est de n'avoir en vue que le bien public, sans jamais regarder ce qui serait de leur avantage particulier ; la seconde d'étendre leurs soins également sur tout le corps de l'État et de n'en pas négliger une partie en faisant du bien à l'autre. Il en est de celui qui gouverne, comme d'un tuteur, et, en cette qualité, ce n'est pas son bien particulier qu'il doit faire, mais le bien de ceux dont les intérêts lui ont été confiés. Celui qui n'aurait soin que d'une partie des citoyens, et qui négligerait les autres, exciterait la discorde et la sédition, qui sont ce qu'il y a de plus pernicieux à tous les États.
Dieu est le père commun d'une grande famille dont tous les hommes sont les enfants, unis ensemble par le lien de l'humanité, formés les uns pour les autres, obligés par conséquent de concourir au bien public et de s'entraider par toutes sortes de services.
L'homme ne doit point borner ses vues ni son zèle au seul avantage du pays où il a reçu le jour ; il doit se regarder comme un citoyen du monde entier qui, dans ce sens, ne fait qu'une seule ville.
Rien n'est plus conforme à la nature de l'homme que la bienfaisance ; mais elle doit connaître des lois. Prenons garde si nos bienfaits ne nuisent point aux autres, et ne tournent pas contre ceux même qui en sont l'objet ; si notre libéralité ne l'emporte pas sur nos moyens, et si nos présents répondent au mérite de ceux qui les reçoivent ; car c'est là le fondement de la justice, à laquelle toutes nos actions doivent être subordonnées.
Une jeunesse déréglée et intempérante ne transmet à la vieillesse qu'un corps épuisé.
Pardonnez à vos ennemis, et ne soyez inexorables qu'à vos amis.
Un ami sincère se révèle dans l'adversité.
Bien agir vaut mieux que bien penser.
Rien de tout ce qui est donné par la nature à tous les hommes n'est un mal.
Je préfère le témoignage de ma conscience à tous les discours qu'on peut tenir sur moi.
Point d'odeur, bonne odeur.
Il est de l'homme de se tromper, et d'un fou de persévérer dans son erreur.
L'homme n'est jamais moins seul que lorsqu'il est seul.
Aimer les hommes et les servir, c'est là notre premier devoir.
Rien ne sied mieux à l'homme que de se montrer conséquent dans tous ses desseins et dans toutes ses actions.
Le devoir du magistrat est de bien entendre qu'il représente la société, qu'il doit dans sa personne en soutenir la dignité et l'honneur, veiller au maintien des lois, faire respecter les droits des citoyens, et se souvenir que c'est là un dépôt sacré confié à sa garde.