Que d'hommes perdent, par leur caractère ou leur conduite, la considération qu'ils doivent à leur travail et leurs talents.
Ce qu'on nomme considération dans le monde social se compose de l'estime, du respect et autres sentiments honorables dont un homme a su entourer sa personne.
L'estime et la considération doivent venir à nous ; elles nous échappent si nous courons après elles.
Une seule considération devrait suffire à inspirer aux classes élevées le respect d'elles-mêmes. C'est que, si la foule n'imite pas toujours leurs vertus, elle imite toujours leurs défauts et leurs vices.
L'homme humain et charitable acquiert de la considération à sa personne en usant généreusement de ses richesses ; l'homme sans humanité et sans charité augmente ses richesses aux dépens de sa considération.
Il est honteux d'avoir plus de considération pour des étrangers que pour sa propre famille.
À mesure que l'on vieillit, on a de plus en plus besoin de considération ; dans la jeunesse on y tient moins, on en fait souvent bon marché. On possède tant d'autres avantages que celui-là ne semble pas d'un grand prix.
Un des spectacles les plus curieux serait de pénétrer les motifs secrets sur lesquels chacun appuie ses titres à la considération.
L'estime est le vrai principe de la considération qui n'est pas toujours attachée aux dignités.
La considération n'enivre pas celui qui en jouit, et n'humilie pas celui qui l'accorde.
Les petites considérations sont les entraves habituelles du génie.
Quand les gens d'esprit et d'honneur s'entendront, les sots et les fripons joueront un bien petit rôle. Il n'y a malheureusement que les fripons qui fassent des ligues, les honnêtes gens se tiennent isolés. Mais la probité sans courage n'est digne d'aucune considération ; elle ressemble assez à l'attrition, qui n'a pour principe qu'une crainte servile.
La curiosité est un terrible défaut ! Elle perd les ambitieux, les hommes politiques, les savants, les financiers. Elle fait bien plus de ravages encore parmi les femmes, dont elle compromet le repos et même la considération.
Les inégalités de naissance, de fortune et d'instruction étaient autrefois véritables. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui. La patrie tend la main à l'homme qui par son travail, par son mérite, par des études approfondies, sort honorablement de sa sphère, et s'élève au-dessus de ses concitoyens par la considération personnelle que lui assurent sa conduite, ses talents et une réputation justement méritée.
On peut accorder sa considération à de nombreux contemporains qu'on ne connaît pas vraiment. L'estime de soi-même est plus difficile à obtenir car on n'ignore aucune de ses turpitudes.
J'aime mieux ma propre considération que quelques milliers de francs ; il ne me semble pas que cette bagatelle puisse être interdite, car elle ne fait tort qu'à moi-même.
Il faut faire aux inconnus crédit de considération et avance de politesse.
Les petites considérations sont le tombeau des grandes choses et des grands bonheurs.
La considération est un élément essentiel du bonheur.
On obtient de la considération par l'ensemble de sa conduite ; on ne plaît que par les détails.
Le bonheur ne réside pas dans la considération des voisins.
Il est ennuyeux de n'avoir dans la société ni écho, ni succès, ni considération, ni distraction, ni conversation intime. On se rouille, et on finit par devenir paresseux.
Soyez le premier objet de votre considération, soyez-en aussi le dernier.
J'aime la sympathie et la considération de la foule, mais je suis heureux de pouvoir m'en passer.
Les gens ont soif de considération bien plus que de mérite.
On admire le talent, le courage, la bonté, les grands devoirs et les grandes épreuves ; on n'a de considération que pour l'argent.
Un homme inconséquent ou menteur, quels que soient d'ailleurs ses qualités, son rang et ses agréments, n'aura jamais dans le monde la moindre considération.
Les sentiments élevés, bien plus que les grands talents, donnent la véritable considération.
Savoir sacrifier à un but dominant les considérations secondaires, voilà ce qui distingue les caractères décidés des caractères irrésolus.
Hélas ! trop souvent la bienfaisance s'exerce en vue de la considération qui s'y attache, en sorte qu'elle a ses hypocrites comme la religion. Ces tartufes de la charité se démasquent, d'ailleurs, eux-mêmes par le soin qu'ils prennent à faire sonner bien fort et briller à tous les yeux leurs aumônes, tandis que les hommes véritablement généreux et charitables se reconnaissent au soin qu'ils prennent de se dérober aux regards et aux applaudissements.
La considération fait communément plus d'heureux que la réputation.
La considération est l'hommage rendu à une vie tenue pour irréprochable.
La considération n'est pas la réputation, encore moins la célébrité, l'illustration ou la gloire ; elle ne s'attache pas au savoir-faire, et ne suit pas toujours le talent ou le génie. Elle est la récompense accordée à la constance dans le devoir, à la probité de la conduite.
La considération publique est une douceur et une force.
Ce qu'on gagne par le mensonge, on le perd en considération.