Une vieille coquette ressemble à une rose que l'on a trop respiré.
Le cœur d'une coquette est une girouette qui tourne lors même que le baromètre est à beau fixe.
Les coquettes sont de vraies girouettes, elles ne se fixent que quand elles sont rouillées.
Allumeuse : Coquette qui s'évertue à remuer des braises parfois éteintes.
Bien des coquettes n'ont que le diable au corps.
Une coquette est une rose dont chaque amant cueille un pétale, il ne reste que les épines pour le mari.
Une femme doit être coquette avant d'être inspirée.
Comme l'alouette, la coquette se prend au miroir.
Pour une coquette, un adorateur est une parure de plus.
Une coquette ne se paie point de compliments, elle n'y sent que de l'esprit ; mais un mot du cœur l'intéresse, elle y trouve de quoi faire souffrir. Toute femme connaît admirablement ses ressources pour plaire ; elle sait produire dans le monde tout l'effet dont elle est capable, effet de beauté, de grâce, d'esprit, d'indulgence et même de simplicité. Le chef-d'œuvre de la coquetterie c'est de produire un grand effet de simplicité.
L'art de la coquette consiste à ne rien permettre en laissant croire tout possible.
La coquette se plaît à faire d'une joie une douleur et même d'une douleur une joie, car ce qui lui importe c'est dispenser à son gré l'une et l'autre. Une coquette n'avancera rien qu'elle ne puisse retirer ; elle ruine d'un mot la situation qui semblait la mieux établie ; elle autorise l'audace et tout à coup s'en étonne avec une audace plus grande encore.
Les coquettes ont un regard menteur qui séduit quelquefois, et nous trompe toujours.
La curiosité n'est souvent qu'une coquette qui s'amuse de tous les objets sans se fixer à aucuns.
La coquette et le pédant sont deux voisins ; leur adhérence est visible dans le fat.
Une coquette est une rose dont chaque amoureux cueille une feuille. Il ne reste plus que les épines pour le mari.
Ami, pourquoi te plaindre des dédains de cette demoiselle ? Pourquoi te désespérer ? Essaie des mois entiers, si tu veux, la puissance des soupirs ; mais, crois-moi, jamais les soupirs ne triomphent d'une coquette. Veux-tu lui apprendre à aimer ? Feins quelque temps d'être volage. D'abord, il est possible qu'elle te témoigne de l'humeur ; mais laisse-la faire, bientôt tu la verras te sourire, et tu obtiendras tout de ta coquette. Car ce sont là les airs de ces belles capricieuses. Elles regardent notre hommage comme une dette ; mais en les délaissant un peu, on les ramène, et on fait baisser pavillon à la plus orgueilleuse coquette.
Dissimule ton chagrin, relâche ta chaîne, parais mécontent de sa hauteur; quand tu lui rapporteras tes soupirs, tu n'auras plus à craindre ses refus : elle sera à toi, ton aimable coquette.
Si pourtant un faux orgueil lui faisait dédaigner tes tourments, oublie, crois-moi, cette capricieuse ; adresse tes hommages à d'autres, qui partageront ta flamme et riront de la petite coquette.
Pour moi, j'en adore une vingtaine et plus, et je les aime tendrement; mais bien qu'elles règnent sur mon cœur, je les abandonnerais toutes, si elles agissaient comme ta jeune coquette.
Ne t'afflige donc plus ; adopte mon plan ; brise le filet fragile qu'elle a jeté sur toi. Chasse le désespoir, et n'hésite plus à fuir cette adroite coquette.
Quitte-la, mon ami ! Défends ton cœur, avant que tu sois tout-à-fait dans ses rets : n'attends pas qu'en ton âme, profondément blessée, l'indignation te fasse maudire la coquette.
Une coquette laisse trop percer son désir de plaire.
Chez toute femme, je ne dirai pas galante, mais simplement coquette, le sens moral est, sinon tout à fait éteint, du moins fortement altéré. Il y a déjà en elle comme une ébauche de courtisane.
Qu'une femme coquette est facile et crédule !
Toute femme est coquette, ou par raffinement, ou par ambition, ou par tempérament.
Une coquette n'a pas le droit d'être jalouse, mais elle en use.
Les femmes coquettes, ce sont les femmes qui désirent tout, et qui font tout pour l'obtenir.
Être coquette, c'est se promettre à plusieurs hommes et ne pas se donner.
Les coquettes ne pardonnent pas le mépris de leurs charmes.
Il n'est point de repos, ni de paix, avec une coquette.
Une coquette ne se donne à aucun pour les garder tous.
Il y a des femmes coquettes qui sont capables de suivre sept ans un plan de vertu pour satisfaire plus tard leurs fantaisies.
Dans la société un homme ordinaire jouira de beaucoup plus d'agréments qu'un homme d'esprit : Une coquette trouvera plus son avantage à se confier au premier qu'au second.
Une femme coquette n'est attentive qu'à son miroir, exacte qu'à sa toilette, et vigilante que sur sa parure.
Les charmes de la coquette sont de tristes fleurs, elles poussent sur des tombeaux.
Une coquette songe à se faire des adorateurs ; une femme vertueuse songe à se faire des amis : la première n'a presque jamais ce que la seconde cherche, et la seconde a souvent ce que la première cesse d'avoir.
Voulez-vous savoir si une jeune fille est coquette ? Ne la regardez pas.
Souvent un homme à bonnes fortunes, coquette avec dix femmes, n'en a pas une seule.
La coquette connaît bien la puissance de ses yeux quand ils sont noyés de pleurs.
On ne peut pas aimer une coquette à moitié perdue, qui n'a ni esprit ni beauté.
Combien de nobles femmes, qui d'ailleurs attachaient un plus grand prix à admirer elles-mêmes qu'à se faire admirer, se sont montrées puissantes par leurs facultés, remarquables par leur savoir et presque sublimes ; mais malheureuses, coquettes et froides, parce qu'elles n'ont trouvé que des bras pour les enlacer et point de cœur ; parce que leur âme ardente et expansive n'a rencontré aucun être à leur ressemblance, je veux dire aucun être supérieur.
La femme coquette fait l'usure au profit de son amour-propre, elle amasse et ne dépense pas.
On a beau ne chercher que des conquêtes, toujours on finit par se laisser de conquérir. L'amour, un amour plein de jalousie, vient, quand on s'y attend le moins, envahir le cœur des coquettes et des fats pour les punir de leurs jeux homicides.
Coquette de corps, c'est bien ; coquette d'esprit, c'est mieux ; coquette de cœur, c'est très mal !