Les passions s'arrêtent et reculent quelquefois devant les croyances, jamais devant les intérêts.
Il n'est rien de plus dangereux en ce monde que la théologie quand on la fait mal ; les demi-connaissances sont nuisibles en toutes choses, mais surtout dans celle-là, où un mot mal compris peut ébranler les croyances les mieux fondées et perdre les nations.
Tant que le sentiment religieux n'est que vague et indéfini, il n'est pas plus une croyance que des couleurs ne sont un tableau ; mais c'est de ce sentiment que la croyance se compose et se détermine, comme un tableau se dessine et s'achève à l'aide des couleurs. Si ce travail qui précise et fixe les teintes ne se fait pas, l'homme avec des sentiments religieux, sans croyance positive, est un peintre avec une riche palette, mais sans toile et sans pinceaux.
Celui qui se moque du vrai croyant sera lui-même l'objet des moqueries demain (au jugement dernier) ; qu'on observe donc un juste milieu dans le rire.
Le croyant est facile et doux pour le croyant ; il est rebelle et intraitable à l'égard de l'infidèle.
J'aime à rassembler autour de ma table des croyants et des sceptiques, des philosophes spiritualistes et des romanciers qui ne sont ni spiritualistes ni philosophes. Mais j'ai toujours peur que cela ne se gâte, que, si habile que soit le dompteur, mes bêtes, comme je les appelle, ne s'entre-mangent.
Plus j'y pense et plus je me persuade qu'on arrive à la foi par la pratique, que nos actions et nos œuvres décident de nos croyances, que nos habitudes font la destinée de notre esprit. La plupart des hommes d'Église ne sont pas devenus prêtres parce qu'ils croyaient, mais qu'ils croient parce qu'ils sont prêtres.
Les sociétés changent, les religions ne changent pas ; quand l'homme, fier de ses progrès, se trouve en désaccord avec ses antiques croyances, son Dieu lui semble arriéré, il le traite de traînard, il lui reproche de s'oublier dans la nuit du passé et le somme insolemment d'avancer une montre qui retarde.
La vie du croyant est un procès qui se tient tout entier devant le Juge divin. Tout le mal que font les méchants est enregistré et ils ne le savent pas !
Les demi-croyants ne valent pas mieux que les incrédules.
La croyance au mauvais œil est née de ce besoin d'avoir toujours raison. On a fait une sottise, une maladresse, ce n'est pas qu'on ait été sot ou maladroit, c'est qu'on a rencontré un jettatore (un jeteur de sort). J'ai connu un homme qui s'obstinait à souffler sur une bûche de pierre et qui déclarait que son marchand lui avait fourni du bois incombustible. Que de fois nous dépensons notre souffle sur une bûche de pierre, et nous nous en prenons aux autres de ce que nous n'obtenons ni flamme ni chaleur !
Les libres-penseurs, pour assurer la liberté de conscience des incrédules, ont supprimé la liberté des croyants.
Soyons sceptiques, mes amis, puisque la raison nous y oblige, mais ne nous moquons pas de ceux qui ont l'heureux malheur de se croire en possession d'une croyance.
La croyance au progrès est une croyance en Dieu ; un vif amour de la justice est l'amour de Dieu ; une soif ardente du bonheur collectif est une savoureuse prière à Dieu.
Seule la beauté est à l'abri des outrages du temps. Les philosophies s'effritent comme du sable, les croyances se succèdent les unes aux autres, mais ce qui est beau est une joie en toutes saisons, une jouissance éternelle.
Ne cherchez pas à imposer vos croyances, inspirez-les par la persuasion ; frapper pour convaincre, c'est un double assassinat. Soumettons nos différends aux lumières de la discussion et non aux chances de la force brutale.
Certaines opinions étaient naguère encore des croyances, qui ne sont plus qu'une attitude ou une prétention.
Il y a des croyances intimes qui ne viennent que du cœur : plantes vivaces aux fleurs délicates et frêles, rien ne les déracine, un rien les flétrit.
On reproche à l'homme de quitter ses croyances, quand ce sont ses croyances qui le quittent.
La croyance sans bornes est le principal attribut du grand homme.
Les catholiques obéissent à l'autorité de Dieu et à celle de l'Église. Les protestants ne relèvent que de leurs propres convictions, qui varient autant que les individus et qui changent souvent plusieurs fois dans la vie pour chacun : de là leurs incertitudes et la fragilité de l'édifice sur lequel repose leur foi, éternellement discutée. Heureux ceux dont la première croyance, dont la conviction suprême est cette absolue soumission du cœur et de l'esprit qui remet tout à Dieu !
L'homme n'est guère plus conséquent dans son incrédulité que dans ses croyances.
Un grave esprit n'a pas de croyance incertaine.
La croyance est une sœur de la crédulité, et une fille de l'ignorance.
L'intelligence fait penser ; la croyance fait agir.
Si les hommes étaient réellement convaincus de leur prétendue croyance, hors les fous, ils seraient tous des saints.
Il faut une croyance à l'homme, comme il lui faut de l'air, et comme il lui faut du pain.
La jeunesse, c'est l'âge où l'on a le plus de grandeur et de noblesse, l'âge des croyances et de la foi, qui seules engendrent les grandes choses.
La grande force des croyances est de donner des espérances que la raison ne saurait créer.
Malgré tous ses progrès, la science contient encore plus de croyance que de connaissance.
N'est pas toujours croyant celui qui va à la messe.
On se doit de respecter la croyance de son prochain.
La croyance est plus forte que la philosophie.
Le peuple a perdu les croyances qu'il avait et n'a pas acquis les connaissances qu'il n'a jamais eues ; le peuple a, pour exercer sa souveraineté, ignorance et ses passions.
Le croyant qui affirme l'impuissance absolue de la raison méconnaît un fait divin, et le philosophe qui nie la nécessité de la foi méconnaît un fait humain ... En quoi l'homme est-il fait à l'image de Dieu, si ce n'est par sa raison ? Et comment l'homme éprouverait-il cette soif insatiable de croire, si ce n'était un besoin de sa nature et une des conditions de sa destinée ?
L'abandon d'un préjugé est parfois jugé plus sévèrement que la trahison d'une croyance.
Ceux qui risquent leur vie pour leur idée sont des croyants.
La libre pensée ne constitue souvent qu'une croyance qui dispense de la fatigue de penser.
Le doute est toujours au bord du scepticisme, ce dégoût de toute croyance, cet engourdissement de l'esprit qui, n'ayant plus la force d'aller plus loin, déclare le but inaccessible.
Le monde est rempli de personnes aux croyances abracadabrantes, dont on pourrait croire en les rencontrant qu'elles sont censées.
L'humanité croit d'une croyance irrésistible à l'immortalité, de diverses manières je le sais et par diverses raisons : mais cette diversité n'infirme pas, elle confirme, au contraire, la croyance.
Un croyant, c'est un antiseptique.
Une croyance n'étant ni rationnelle ni volontaire, aucune absurdité ne saurait nuire à sa propagation.
II n'est pas d'esprit à l'abri du doute; ceux qui sont le plus affermis dans une croyance doutent d'autant plus des croyances opposées.
La raison se brise toujours devant le mur de la croyance.
Il y a des croyants par amour et des croyants par peur, par prudence, par calcul, toute l'engeance des « parleurs ». Quand on n'est pas des premiers, n'est-il pas plus digne de ne pas être des seconds ? Que l'enfer nous fasse croire au ciel, est-ce donc de la foi ? Et cette foi, que peut-elle valoir aux yeux de Dieu ?
Les doctrines de foi et de désespérance s'équivalent. La croyance à un paradis ou à l'anéantissement sont les deux formes que prend toute pensée un peu grande, à qui l'insuffisance des jours de la vie apparaît. Les uns préfèrent se mentir un espoir, les autres s'avouer un fait et l'accepter.
On trouve difficilement un homme acceptant d'exposer sa vie pour une vérité. On en trouve aisément dix mille prêts à se faire tuer pour une croyance.
Un des caractères généraux les plus constants des croyances est leur intolérance.
On est plus enclin à imposer ses croyances qu'à adopter celles des autres.
Une croyance se subit et ne se discute pas. Quand on la discute, c'est que, fort ébranlée déjà, elle est près de disparaître.
On n'est pas croyant par tradition ; mais la tradition peut conduire à le devenir, soit qu'on examine la religion avec sa raison, soit qu'on la sonde ou qu'on la goûte avec son cœur.
Une téméraire critique nous promène d'une croyance à une autre.
C'est la croyance et non la raison qui mène le monde.
La raison crée le progrès, mais les bâtisseurs de croyances mènent l'histoire.
On ne discute pas plus avec les croyances des foules qu'avec les cyclones.
On ne peut rien sur l'homme dont l'idéal est de sacrifier sa vie pour une croyance.
Apprenons le doute véritable, le doute indulgent qui nous dispose à comprendre toutes les croyances.
Croire sans oser raisonner sa croyance, n'est-ce pas déjà douter.
Ce n'est pas l'incrédulité qui est dangereuse dans notre société, c'est la croyance.
L'examen ne nuit jamais à la vérité, et une croyance aveugle favorise souvent l'erreur.
L'absurde et l'impossible n'ont jamais empêché une croyance suffisamment forte de faire agir.
La bonne moyenne de la croyance s'établit par le total de ceux qui croyaient et qui ne croient plus et de ceux qui ne croyaient pas et qui croient.
La raison cherche la vérité, la croyance incarne nos désirs, c'est pourquoi l'homme préférera toujours la croyance à la connaissance.
Les pas du vrai croyant ne sont jamais solitaires ; un bon ange veille à ses côtés, il lui donne des conseils dans ses songes.
La matière première la plus précieuse au monde me semble être la communication relationnelle. Cette communication susceptible de nous relier (sans nous attacher), de partager (sans être envahi) des rêves, des projets, des idées, de témoigner (sans être possessif) de sentiments, d'exprimer (sans vouloir les imposer) des croyances.