Opprimer est le passe-temps des despotes.
Le despote aime à tirer du néant, à créer de rien. Favoriser le mérite, la belle affaire ! mais protéger la servilité, c'est se faire des créatures, c'est créer, c'est être Dieu !
Le despote, en même temps qu'il donne une charge, croit donner l'aptitude et le mérite.
Le despote, au milieu des richesses du monde, ne demande à la terre que la jouissance de la conquérir.
Le despote se regarde comme l'instrument des décrets du ciel.
L'amour-propre a tous les instincts du despote, il n'entend être ni examiné, ni discuté, ni comparé, ni jugé. Et ce qu'il y a de bouffon, c'est que plus il est ample moins il s'aperçoit lui-même. Les naturels les plus ombrageux ou les plus querelleurs se croient tout particulièrement pacifiques. Les hérissons imaginent même qu'on les pique, et finissent par se croire les attaqués.
Un despote heureux est une idole colossale dont la chute écrase les adorateurs.
Le luxe est la ruine des Républicains, l'appui du trône, si l'autorité le contient dans de justes bornes, et le dédommagement des esclaves qui végètent sous le joug du despote.
Comme de la main d'un despote, on sort difficilement de la pression d'une femme laide.
L'instinct de la femme est d'être despote quand elle n'est pas opprimée.
Tout souverain est despote, s'il peut gouverner bien ou mal, à son gré.
L'exagération de parole, la tendance despotique me glacent ou me courroucent.
Les despotes, on se gêne avec eux, mais eux ne se gênent pas avec les autres.
La vanité est le plus despote, et le plus inique des maîtres.
À un despote, il est doux d'entendre tout le monde être de son avis.
Le riche, ce despote qui, sous peine de la vie condamne à travailler pour lui.
L'intérêt est mesquin et égoïste ; semblable au despote, il ne voit que lui dans le monde.
La méchanceté établit son empire sur la faiblesse, et la gouverne presque toujours en despote.
Le despote est un être à trop courte vue pour voir autre chose que lui dans le monde.
Les moyens ordinaires de la conquête, les ruses, les surprises, les violences, les meurtres par milliers sont justifiés par l'éclat des victoires et l'on oublie encore, dans Napoléon, le despote, pour ne voir que l'habile capitaine. L'empereur disparait, le grand homme est resté.
Tout despote a l'âme d'un insubordonné.
Que le despote soit appelé au trône par les droits de sa naissance, ou qu'il le soit par élection , les peuples n'ont d'autre loi que sa volonté.
Il est trois souverains qui gouvernent despotiquement les hommes et qui seuls les font agir : la loi, l'usage, la nécessité.
Toutes les femmes qui ne prennent du plaisir que par la tête sont impérieuses.
Il est trois despotes : la loi, l'usage, la nécessité.
Un despote est préférable à un corps despotique.
Le despote aime l'imbécilité de ses sujets, et s'en amuse.
Le despote aime mieux accorder des grâces que de rendre justice.
Le Moi est par nature un despote, il ne se sent à l'aise que s'il tyrannise, et par conséquent ne s'attaque volontiers qu'aux êtres sensibles, et aux êtres libres ; il aime à les faire regimber pour les courber sous sa cravache. Ce qui lui est antipathique c'est l'indépendance du prochain.