Changez-vous votre écriture quand vous voulez paraître méchante ? — Je suis franche jusqu'au bout des doigts.
Trouvez-vous de la poésie dans le mariage ? — Poésie classique.
Quelle est la vertu qui vous coûte davantage ? — La patience, quand je vais faire plaisir.
Rire, est-ce être heureux ? — On s'y trompe parfois soi-même.
Votre vertu vous pèse-t-elle ? — J'ai l'habitude de la porter.
Quel est le plus vaniteux de l'homme ou de la femme ? — Celui qui aime le moins.
Qu'est-ce que le désespoir ? — Le sentiment de l'impossible.
Où court-on le plus vite ? — Au dénouement.
D'où viennent les émotions vives ? — Du cœur, qui les reçoit.
Si vous n'étiez pas femme qui voudriez-vous être ? — Celui que j'aimerai.
Qu'est-ce que l'amitié ? — Le faux nez de l'amour.
Qu'est-ce qu'un ridicule ? — Le bonheur des amis.
Quel est le plus volage de l'homme ou de la femme ? — Homme souvent varie, bien femme est qui s'y fie.
À quoi cela tient-il ? — Notre vie tient à un fil ; notre cœur à un regard ; notre réputation à un mot ; et le reste au hasard.
Le respect peut-il tuer l'amour ? — Oui, si l'amour l'a blessé.
Que reconnaît-on facilement ? — L'orgueil sous le masque de la modestie.
Un et un font-ils toujours deux ? — Oui, en amitié.
En quoi l'homme diffère-t-il de la femme ? — La barbe est d'un côté, la toute-puissance est de l'autre.
En quoi le singe est-il supérieur à l'homme ? — Il ne se prend pas au sérieux.
Qu'est-ce qu'un ami pour une femme ? — Un ministre sans portefeuille.
Que dites-vous à confesse ? — Comme tout le monde : Je ne le ferai plus.
Par quoi est-on averti qu'on aime ? — Souvent par la jalousie.
Qu'est-ce qu'un violon ? — Un perce-oreille.
Quels sont les défauts qu'on avoue ? — Ceux qu'on changerait contre les siens.
Se repose-t-on sur ses lauriers ? — Oui, quand ils sont secs.
À quelle fleur aimeriez-vous à être comparée ? — À celle qui garde son parfum plus longtemps que sa fraîcheur.
Est-il amusant de dire tout ce qui passe par la tête ? — Moins que de le faire.
Qu'est-ce que la fièvre ? — Une nuit blanche et des idées noires.
Qu'est-ce qu'une coquette ? — Une charitable personne qui fait à tout le monde de petites aumônes, et laisse les vrais pauvres dans la misère.
Qu'est-ce qui s'en va sans retour ? — La confiance.
Si on vous offrait une couronne, l'accepteriez-vous ? — Vaut mieux régner incognito.
Où l'amour est-il à l'aise ? — Dans un nid étroit.
Quel est le symptôme de l'amour ? — Vouloir parler et se taire.
Quelle est la différence entre je voudrais et je veux ? — Je voudrais être belle, et je veux être bonne.
Sur quel œil le petit dieu malin met-il son bandeau ? — Peu importe, il voit au travers.
Comment faites-vous pour être toujours gracieuse ? — J'aime.
Qu'est-ce que la crinoline ? — Ce qui s'écarte de la vérité.
Est-on heureux de posséder ce qu'on a désiré ? — Quand cela arrive encore à temps.
Quelle est la naissance la plus obscure ? — Celle de la calomnie.
À quoi tient-on le plus ? — À ce qui a le plus coûté.
Quelle est votre conclusion de la vie ? — Tout est selon.
Que faire des ennuyeux ? — Un public.
Qu'est-ce qu'on pardonne le plus difficilement ? — Ses torts.
Quelle est la mission de la femme ? — Allumer le feu.
Qu'est-ce qui est plus éloquent que discret ? — Un regard.
À quoi pensez-vous malgré vous ? — À mes ennemis.
Qu'est-ce que l'amitié ? — Une vieille fille.
Quel devrait être le but de la vie ? — Aller à la mort, par le meilleur chemin.
Qu'est-ce que la foi ? — C'est croire sans savoir pourquoi.
Jusqu'à quel point l'habit fait-il le moine ? — Jusqu'à la corde.
Qu'est-ce qu'un raisonnement qui manque de base ? — Croire qu'on est aimé, parce qu'on aime.
La générosité vient-elle du cœur ou du caractère ? — Le cœur l'inspire, le caractère empêche de la regretter.
Quelle différence y a-t-il entre pécher et pêcher ? — Une différence d'appâts.
À quoi servent les yeux ? — À être vus.
À quoi sert l'espérance ? — À attendre.
Le doute vient-il du caractère ? — Il vient de l'expérience.
Qu'est-ce qu'un point sur un i ? — Le strict superflu.
Pourquoi le sourire éclaire-t-il tous les traits du visage ? — Parce qu'il est un rayon.
Qu'y a-t-il de meilleur en ce monde ? — Les promesses de l'autre monde.
Qu'est-ce que l'exactitude ? — Ne pas arriver trop tôt.
À quoi sert la conscience ? — Elle sert après, à donner des remords.
À quoi reconnaissez-vous un ami ? — Il ne parle de mes défauts qu'à moi-même.
Avec qui le secret est-il plus difficile à garder ? — Avec sa conscience.
Qu'est-ce que le souvenir ? — Un portrait flatté.
L'obstacle est-il pour vous une barrière ? ― C'est la barrière du combat.
Comment se débarrasser d'un égoïste ? — En lui parlant de soi.
À quoi servent les aveux ? — À faire croire qu'on n'est coupable que de ce qu'on avoue.
Qu'est-ce qu'un parfum ? — Un baiser de l'air.
Qu'est-ce que l'égalité ? — La concession des forts, la prétention des petits.
Comment finit l'amour ? — En faisant une victime.
Que vous dit la solitude ? — Elle laisse parler les absents.
Quel est le tombeau de la gaieté ? — La réflexion.
Qu'est-ce qu'un trouble-fête ? — Quelqu'un qu'on croyait loin.
Pourquoi la foi est-elle une force ? — Parce qu'elle fait entreprendre.
Qu'est-ce que le bon sens ? — Pour chacun, celui qu'il a.
Que faut-il être pour être aimée ? — Être soi-même.
Comment éteindre le feu qu'on a allumé ? — En le laissant brûler seul.
Quelle est l'arithmétique du sentiment ? — Un et un font un.
Comment peut-on voir le beau sans l'admirer ? — Quand on l'envie.
Aimeriez-vous à être logée comme la tortue ? — Non, elle n'a pas de chambre d'amis.
Où trouve-t-on le courage ? — Dans l'espérance.
Comment revoir ce qu'on a perdu ? — En ne cherchant pas à le remplacer.
Pourquoi la jeunesse est-elle gaie ? — Parce qu'elle attend ce qu'elle espère.
Êtes-vous heureux quand vous riez ? — Du bout des lèvres.
Qu'est-ce que la calomnie ? — La force des lâches.
Comment osons-nous juger les autres quand nous sentons si bien tout ce qui leur manque pour nous juger ?
La vieillesse voit le passé comme la jeunesse voit l'avenir, en rose.
Les heures sonnent indifféremment pour tous, et retentissent différemment pour chacun.
Ceux qui ont trop de cœur sont les dupes de ceux qui n'en ont pas assez.
La franchise parle spontanément, la sincérité attend qu'on l'interroge.
L'espérance est entêtée : il n'y a qu'elle qui sache attendre.
L'esprit peut imiter le cœur, le cœur ne peut imiter l'esprit.
La colère de l'honnête homme est l'ivresse de l'indignation.
Le jaloux est un martyr qui martyrise.
On pleure lorsqu'on est malheureux ; mais on n'est complètement malheureux que lorsqu'on pleure seul.
Le premier mouvement nous pousse trop en avant, la réflexion nous tire trop en arrière. Pour agir sainement il faut, après quelques jours d'attente, prendre une moyenne entre ces deux extrêmes.
On plaint moins les autres dès qu'on souffre soi-même ; on use sa compassion sur sa propre douleur.
On dit qu'on ne voudrait pas recommencer sa vie, et on tient à la continuer. Quelle inconséquence ! On sait pourtant que le meilleur est au commencement.
Quelque ridicule que soit la mode, il est encore plus ridicule de la braver que de la suivre.
La constance demeure, et la persévérance tient à avancer.
Un bon caractère : ne pas se fâcher quand on vous gronde ; ne pas gronder quand on vous fâche.
Le but de l'avare n'est pas d'amasser de l'or : c'est de mettre en réserve de la puissance. Il se sent plus fort que toutes les tentations, parce qu'il se dit : Si je voulais !
Autant d'amoureux, autant d'amours ; chacun aime comme il est.
L'avare se prive de tout, de peur d'être un jour privé de quelque chose.
Être triste, c'est presque toujours penser à soi.
On a souvent pensé à la mort de ceux qu'on aime, parce qu'on la craint ; à la mort de ceux qu'on hait, parce qu'on l'accueille. La mort des indifférents, qui pourtant n'émeut pas, est celle qui surprend davantage.
L'intelligence des femmes est inférieure à celle des hommes ; toute femme qui tente de le nier, travaille à le prouver.
Un deuil de convenance est toujours commode : chacun en profite pour élaguer de sa vie ce qui l'ennuyait. L'un ne sort plus, mais reçoit encore ; l'autre sort, et ne reçoit plus ; ce sont des vacances noires.
C'est un grand orgueil que d'oser être tout simplement soi.
L'amour maternel et l'amour filial sont dans tous les cœurs, mais ils n'y ont pas la même valeur. Préférer son enfant au reste du monde, c'est seulement suivre l'instinct commun à tous les animaux. Préférer sa mère au reste du monde, c'est obéir à la justice, à la reconnaissance, à la raison que la nature n'a donnée qu'à l'homme : on doit juger une âme non pas sur ses sentiments en général, mais sur le choix qu'elle fait parmi ses propres sentiments.
J'estime les dupes ; les coupables se méfient toujours.
Nos douleurs ennuient ceux qu'elles n'attristent pas.
Tout être aimé qui n'est pas heureux paraît ingrat.
Gâter les enfants, c'est les tromper sur la vie, qui, elle, ne gâte pas les hommes.
L'oubli est le pardon involontaire.
Dans l'homme l'enfant n'est pas mort, il n'est qu'endormi, les autres enfants le réveillent.
Le doute empoisonne tout et ne tue rien.
L'être le plus aimé est celui par qui on aura le plus souffert, puisqu'on est sensible à tout ce qui lui arrive et à tout ce qui vient de lui.
L'être qui se repent ne cherche plus le bonheur, il accepte l'expiation sous la forme de la vie.
Rien ne remercie mieux que le bonheur de celui qu'on a obligé.
Les indifférents ne connaissent pas nos peines ; les amis ne les comprennent pas comme nous.
Les orgueilleux nous agacent, mais nous n'osons pas les mépriser, parce que nous sentons qu'orgueil oblige.
De même que les religieux se mettent en la présence de Dieu en commençant une oraison, de même l'esprit se met en la présence de l'absent en commençant une lettre. Toute lettre est une évocation : aussi le plus vrai souvenir que nous puissions garder d'un être aimé, demeure-t-il dans ce que nous lui avons écrit.
On ne plaint jamais sincèrement que les maux dont on aurait souffert.
Le monde, qui se laisse duper par les apparences, ne reconnaît rien sans elles ; pour lui il n'y a pas de souffrance sans larmes, de piété sans pratique, de misère sans haillons. Décidément les hypocrites traitent le monde comme il mérite d'être traité.
Personne n'est exempt d'erreurs en ce monde, mais le nombre de ceux qui savent reconnaître leurs torts est bien restreint, car il se compose de caractères qui ont plus d'équité et de franchise que de vanité, et qu'un juste amour-propre excite, non pas à paraitre avoir toujours raison, mais à n'avoir jamais tort sciemment.
Quand les querelles deviennent des tempêtes, arrivent bientôt les larmes aux yeux.
La moquerie est l'esprit des gens qui n'ont pas d'esprit.
La politesse est, pour un grand nombre d'individus, seulement un masque pris en certaines circonstances. Il y a peu de personnes réellement polies de nos jours.
La politesse n'est autre chose que la manifestation, la preuve visible, et, pour ainsi dire, palpable de la bonté. La politesse c'est la monnaie faite avec le métal précieux composé des vertus contenues dans les cœurs généreux ; c'est l'affirmation des sentiments élevés, des instincts de dévouement ; c'est, en un mot, la qualité qui révèle toutes les autres qualités.
L'égalité des droits implique toujours l'égalité des devoirs.
Le pédantisme s'allie toujours à une instruction très superficielle ; l'homme réellement instruit ne sera jamais un pédant, et rien n'est plus aimable et plus simple qu'un véritable savant.
Le pédant pense toujours que l'apparence suffira pour éblouir et établir son mérite.
Le pédantisme est ridicule, même dans les choses graves ; mais quand il se révèle à propos de futilités, il devient grotesque.
Quand on aime, on se sent moins d'esprit ; quand on est aimé, on en a davantage.
La mélancolie vient du caractère, et la tristesse vient de la vie.
Avec ce goût, la lecture, une femme est à l'abri des atteintes du plus dangereux de ses ennemis : l'ennui.
Le pédantisme est la conséquence d'un jugement faussé par l'égoïsme.
Quand nous avons changé d'avis nous voudrions que tout le monde en ait changé avec nous, el il nous est désagréable de rencontrer chez les autres notre ancienne opinion.
Pour la jeunesse le devoir n'est nulle part, mais le droit, en revanche, est partout.
Le pédantisme procède de la vanité et aboutit au ridicule ; il est la conséquence d'un jugement faussé par l'égoïsme, et peut métamorphoser un homme intelligent en un sot, insupportable par l'estime qu'il fait de lui-même et le dédain qu'il professe pour les autres.
Il n'y a de sacrifices que pour ceux qui n'aiment plus ; ceux qui aiment ne sentent pas qu'ils se sacrifient.
On naît timide, on devient arrogant.
Qui pense moins à soi pense davantage aux autres.
La politesse rapporte plus qu'elle ne coûte.
La politesse ne peut être que mutuelle.
Ne plus aimer, c'est ne pas aimer en sachant pourquoi.
Une confiance imperturbable en soi est le premier élément de succès.
Qui ne se gêne pas gêne autrui.
Ce qui rend touchant le dévouement du chien, c'est qu'il ne s'exprime que par des preuves.
L'esprit peut imiter le cœur ; le cœur ne peut imiter l'esprit.
On peut rendre son affection ; jamais on ne rend son estime.
Il n'est pas nécessaire d'être aussi riche pour donner que pour prêter.
La plupart des hommes gagnent à être un peu connus, et perdent à être absolument pénétrés.
L'amitié en veut à l'amour, comme le pauvre en veut au riche.
Fais honorer le nom de famille en mémoire de ton père qui l'a porté. Fais aimer le nom de baptême en souvenir de ta mère qui l'a choisi.
La conscience n'est rien dans les âmes où elle n'est pas tout.
Celui qui arrange un mariage sacrifie d'ordinaire une de ses connaissances à un de ses amis.
Ceux qui s'écoutent eux-mêmes n'écoutent jamais les autres.
On pardonne aisément à ceux qui ont lésé des intérêts matériels, qui par leurs paroles, leurs actions, ont causé un tort réel ; mais on ne pardonne pas à l'attitude superbe de ceux qui semblent dire à tout le monde : Je mérite l'admiration de tous, et je ne vois personne dont la supériorité puisse être comparée à ma propre supériorité !