Puisque la douleur toujours victorieuse est notre lot, apprends l'art de la désarmer : et la transfigurant par la douceur pieuse qui fait d'elle un archange, on arrive à l'aimer.
La douleur a du bon en qualité d'accident, elle est funeste quand elle fait le fond de la vie.
Dans la vie, la douleur seule est une réalité, et une vilaine réalité.
La douleur est ce qui nous parle quand plus personne ne nous parle.
La douleur, c'est le point de rage où le sort le plus redouté vient défier notre courage.
Réprimer l'élan du cœur, c'est mieux compter ses battements, la douleur pesée est plus noble que la douleur criée.
Entre la douleur et le néant, c'est la douleur que je choisis.
La douleur même a ses jouissances.
La douleur partagée avec un ami n'est pas une douleur, elle rapproche deux amis.
Il n'est point de douleur éternelle ; le travail du temps, à défaut des consolations extérieures ou du raisonnement, finit toujours par la dissiper.
La douleur, affolée et réduite aux abois, de la froide raison n'écoute plus la voix.
La douleur vieillit le corps de l'homme, le désir de son âme le rajeunit.
Épanchez en secret votre douleur dans le sein d'un serviteur fidèle.
Une longue douleur ne peut rendre qu'imbécile ou saint.
La douleur qui se tait est celle qui inspire le plus d'intérêt.
L'attente d'une douleur nous aguerrit contre elle ; la perte imminente d'un parent ou d'un ami, la chute pendante d'une fortune, le revers prévu d'une entreprise, nous la rendent plus traitable ; en souffrant par avance d'un mal à venir, son coup nous accable moins lorsqu'il nous frappe. Au contraire, une douleur imprévue nous affecte beaucoup, elle devient souvent plus grande que sa cause ; mais alors elle ne dure pas ; elle se brise souvent contre la réflexion.
Avoir de la douleur, c'est vivre, c'est en être, c'est y être encore.
Toi, tu es entré dans ton agonie le jour où tu es né, et le sceau de la douleur t'avait marqué au front dans le sein de ta mère. Viens, nous respecterons ta peine et nous tâcherons d'en alléger le poids.
La douleur qui nous fait passer la nuit en veille nous rend triste comme le pélican du désert.
Je fuis le jour, j'évite tous les yeux : la douleur veut être solitaire.
La douleur est un siècle, et la mort un moment.
Une douleur surmontée, c'est presque une joie de gagnée.
S'il y a courage à supporter la douleur, il y a faiblesse à lui rendre les armes, et à se tenir courbé sous son joug. Il vaut mieux l'épancher sur un cœur ami dont la parole sera pour elle un baume tempérant.
En toute situation les femmes ont plus de causes de douleur que n'en a l'homme, et souffrent plus que lui. L'homme a sa force et l'exercice de sa puissance ; il agit, il va, il s'occupe, il pense, il embrasse l'avenir ; il y trouve des consolations ; mais la femme demeure, elle reste face à face avec les chagrins dont rien ne la distrait, elle descend jusqu'au fond de l'abîme qu'il a ouvert, le mesure et souvent le comble de ses vœux et de ses larmes.
Cette douleur des âmes fortes, qui ne se répand pas au dehors et qui s'alimente de son silence, est la plus dangereuse et la plus terrible ; au lieu de filtrer goutte à goutte par la voie des larmes, elle s'amasse dans les profondeurs de la poitrine, et ce n'est que lorsque la poitrine se brise que l'on voit les ravages qu'elle a produits.
À la pointe de la douleur physique l'on peut s'évanouir ; à la pointe de la douleur morale, en dehors du suicide, il n'y a pas de recours.
Toute douleur qui n'aide personne est absurde.
L'étendue de ma douleur doit égaler la grandeur de sa cause.
Il n'est pas de douleur que le sommeil ne sache vaincre.
À une douleur oubliée, il n'est pas difficile de faire succéder le sentiment de la joie.
Tous les jours de l'homme sont tissés par la douleur.
On ne peut pas plus partager en réalité une douleur morale qu'il n'est possible de partager une douleur physique.
L'amitié doit siéger auprès de la douleur.
Il ne faut pas faire de la douleur un idiome étranger, si l'on est Français, il faut pleurer en français.
Il n'y a réellement que la douleur qui soit à nous, tout le reste, y compris nos joies, est à autrui.
Qui cherche la vérité de l'homme doit s'emparer de sa douleur.
La douleur perfectionne beaucoup le caractère ; on rattache dans sa pensée ses fautes à ses malheurs.
La douleur encloue l'esprit, comme le courage.
Si la tristesse est une faiblesse, la douleur est une force à qui sait s'en servir.
Ta douleur même est sœur de ma souffrance, elle ressemble à l'amitié.
La joie féconde, la douleur accouche.
Une nuit paraît longue à la douleur qui veille?