Il est dans la nature de tout être raisonnable de chercher le plaisir, de fuir la douleur. Quiconque cherche la douleur et fuit le plaisir est un extravagant, s'il n'est pas un hypocrite.
Le plaisir de la veille fait souvent la douleur du lendemain.
Le plaisir du moment présent coute bien souvent des larmes pour les années à venir.
Ce qui créera une éternelle inégalité sur la terre entre le plaisir et la douleur, c'est qu'une heure de plaisir s'enfuit comme une seconde, et qu'une seconde de douleur se traîne comme une heure.
Or et argent, dont tous plaisirs procèdent, causent douleurs qui tous plaisirs excèdent.
En courant après le plaisir bien souvent on n'attrape que la douleur.
Il est plus facile à l'imagination de se composer un enfer avec la douleur qu'un paradis avec le plaisir.
La nature loge la douleur à l'endroit d'où elle chasse le plaisir.
Le plaisir et la douleur sont les deux extrêmes de la sensibilité : son moyen terme est le calme vivant ; sa nullité, la mort.
Tous nos plaisirs sont faux et nos douleurs certaines ; pour un bien ici-bas, les maux sont par centaines.
L'amour est la source de toutes nos joies et nos plaisirs mais aussi de nos douleurs.
Les plaisirs de l'amant ne se prennent que sur les douleurs de l'amante.
Le fruit de la faute est la douleur, et celui des bonnes actions le plaisir.
La tristesse est au fond des joies de l'homme : la nature attache une douleur à tous ses plaisirs, et quand elle ne peut refuser le bonheur, par un dernier artifice elle y mêle la crainte de le perdre.
Un charme est au fond des souffrances comme une douleur au fond des plaisirs : la nature de l'homme est la misère.
Nos douleurs sont des siècles, nos plaisirs sont des éclairs.
Notre âme a plus de capacité pour le plaisir que pour la douleur.
Un charme est au fond des souffrances comme une douleur au fond des plaisirs.
L'homme ne possède que deux certitudes absolues : le plaisir et la douleur.
Que tes amusements ne soient pas dispendieux, de peur que tu ne paies un jour le plaisir par la douleur.
Toujours le plaisir de douleur s'accompagne.
Il n'y a personne en ce monde qui n'ait ses peines : les dieux ont voulu qu'un plaisir fût toujours suivi de quelque douleur.
Il n'y a point de plaisir qui n'ait sa douleur.
Le mariage occasionne de multiples douleurs, mais le célibat n'offre aucun plaisir.
Pour une âme vulgaire l'amour est une joie, pour une âme d'élite c'est presque une douleur.
Nul ne peut s'arracher au plaisir sans douleur.
La peine étant toujours à côté du plaisir, l'homme a dû n'adopter qu'un seul et même costume pour la douleur et la joie.
Il est des douleurs plus attachantes que le plaisir même.
Mieux vaut modérer ses joies que de réprimer ses douleurs.
Le vulgaire appelle stupidement bonheur un état qui tue tous les petits chagrins qui donnent de l'assaisonnement et du piquant à l'existence. Le malheur n'a-t-il pas ce même cruel avantage ? Le bonheur, pour le philosophe, c'est l'alternance même et le contraste du plaisir et de la douleur.
Qui dira où finit le plaisir, où commence la douleur et quelle est leur différence absolue ? Le plaisir n'est peut-être que le premier degré de la douleur, qu'une douleur supportable ; la douleur, elle-même, n'est peut-être, aussi, que le plaisir à son maximum d'intensité, le plaisir extrême devenu insupportable ? Nous succombons au plaisir comme à la douleur, et ce que nous appelons nos bonheurs ne sont guère, hélas ! que les moindres de nos malheurs !
Plaisir, douleur, deux aspects inséparables et nécessaires de la sensibilité, sans lesquels la sensibilité n'existerait pas et que Dieu lui-même ne pourrait séparer. Non, Dieu ne saurait anéantir la douleur chez l'homme sans y anéantir en même temps le plaisir.
Le plaisir et la douleur enfants de la même mère, la sensibilité, sont frère et sœur et se ressemblent beaucoup. Un plaisir trop vif ou prolongé devient une douleur ; une douleur dont on prévoit la fin prochaine, certaines douleurs qu'on aime ne sont-elles pas de véritables plaisirs ?