De même que la terre n'a toute sa beauté qu'en s'ouvrant sur les perspectives infinies du ciel, la vie humaine n'a toute la sienne qu'en s'ouvrant aussi par tous les côtés sur l'éternité.
L'amour repose sur la liberté. Un amour de contrainte n'est pas de l'amour véritable. Autant vaudrait dire que la terre, tournant autour du soleil, aime le soleil.
Celui qui de frivole est devenu sérieux est semblable à la lune dégagée de nuages.
Comme l'abeille en volant sur la plaine qui ne cause aucun dommage aux fleurs, à leurs couleurs, à leur parfum, ainsi passe le sage sur la terre.
Un homme peut vaincre des milliers d'hommes dans la bataille, mais le plus grand vainqueur est celui qui s'est vaincu lui-même. Vivons heureux en ne haïssant pas ceux qui nous haïssent. Vivons sans haine parmi les haïsseurs.
La pire conséquence de l'esclavage, ce n'est pas la somme de souffrances et de cruautés qu'il rappelle, c'est surtout l'avilissement de la nature humaine et, pour tout dire, la destruction de la personne morale. Un véritable meurtre est constamment perpétré sur l'âme et sur la conscience de l'esclave.
L'avarice, semblable au serpent couché sur un trésor, ne jouit pas de ses propres biens et empêche les autres d'en profiter. Celui qui s'y abandonne se dessèche et semble n'avoir plus dans la poitrine qu'une pièce d'argent au lieu d'un cœur.
Un mari est tenu de respecter toujours la mère de ses enfants, et il doit se souvenir que la pureté véritable a sa source dans le cœur.
L'épouse doit se vouer à la vie domestique, confectionner de ses mains les vêtements de son mari et de ses enfants, et au besoin préparer le repas de la maison, toujours prête à rompre le pain de l'aumône au pauvre ou à l'étranger.
La femme est la joie et l'appui des siens, elle est la diaconesse de la famille.
Une mère, incapable de manger le pain de la paresse, le miel de la charité découle de ses lèvres, sa bouche ne s'ouvre que pour des paroles sages, et ses enfants la bénissent dès le matin.
La médisance se déploie à son aise dès qu'il s'agit de nuire aux personnes qu'elle envie.
La meilleure récompense de l'amour c'est d'aimer encore.
Une épouse est la gloire de son mari, elle est le vrai trésor de la maison.
N'étouffez jamais une pensée et une parole sous prétexte qu'elle vous contrarie. Ne sifflez jamais des idées. Respectez scrupuleusement la liberté de la pensée. Ne faites pas surtout de censure préventive en couvrant par vos clameurs une voix qui a droit de se faire entendre au milieu de vous.
Il vaut mieux être un homme mécontent qu'un porc satisfait.
Les partis religieux, quelle que soit leur religion, qui mettent leurs crimes sur le compte de Dieu et prétendent venger la cause du ciel sont les plus dangereux de tous, parce qu'ils ne se croient tenus à aucune modération dans leurs emportements.
Celui qui pleure vraiment avec ceux qui pleurent a trouvé dans sa sympathie l'éloquence souveraine qui persuade. Un consolateur auquel manquent les larmes compatissantes n'est qu'un insupportable discoureur, mais celui qui a vraiment souffert des maux qu'il veut soulager a d'inimitables accents, les malheureux l'écoutent avec empressement, ils se sentent aimés.
La compassion nous communique la plus grande puissance morale pour faire du bien à l'humanité, elle nous ouvre les cœurs, et on peut la considérer comme le véhicule irrésistible de la vérité ; elle fond les glaces les plus épaisses, et triomphe des préjugés les plus tenaces.
La compassion nous détache de nous-mêmes et nous fait participer à ce qu'il y a de plus touchant dans la miséricorde divine, et elle devient ainsi la forme supérieure de la piété.
La vraie charité est vaste comme l'amour de Dieu, embrassant tout ce qui souffre, pénétrante, comme lui, pour atteindre le dernier fond de la douleur ; elle participe à sa durée, car elle ne se lasse pas et ne se dissipe pas comme une fugitive émotion de l'âme.
Compatir, c'est rendre sienne l'affliction d'un autre, la ressentir comme il la ressent, porter avec lui son fardeau, plier sous sa croix, être désolé de sa désolation, être en détresse avec lui.
La souffrance, de nos jours il est de bon goût de la passer sous silence ; on la fuit comme une maladie contagieuse et l'on s'acquitte envers elle par quelques témoignages d'une sympathie banale.
L'acte de bienfaisance d'aujourd'hui ne me dispense pas de celui de demain.
Le monde ne croit qu'à la force triomphante qui brise tous les obstacles et qui étend ses conquêtes le glaive à la main.
Le chrétien est un agneau qui devient un lion pour combattre l'injustice.
Il est impie de faire de la créature humaine une bête de somme.
Sachons dire aux hommes qui ont le pouvoir, la richesse, l'influence : Il ne vous est pas permis de violer le droit et de frustrer le faible.
Il y a du bonheur à souffrir pour une noble cause ! Celui qui se sacrifie à une idée trouve sa récompense dans son sacrifice même ; elle lui devient d'autant plus chère qu'elle lui a imposé plus d'efforts et de privations.
Il est beau de mourir pour sa patrie, mais il est plus beau encore de s'immoler pour elle quand avec le sol natal on défend l'indépendance et la liberté de ses concitoyens.
Le dévouement est la joie la plus sacrée et la plus profonde de l'âme humaine ; porté aux dernières limites il l'enivre d'une exaltation sublime qui vaut mieux que toutes les jouissances.
S'il est beau de souffrir pour une grande idée, il est plus doux encore de souffrir pour une personne. Une idée est insensible à ce que nous faisons pour elle, un cœur chaud et vivant est réjoui par notre dévouement comme il serait attristé par notre abandon.
Tous les océans ne laveraient pas une faute morale sans le repentir.
Une larme efface un péché si cette larme jaillit d'un cœur repentant.
L'homme est un condamné, un proscrit, la proie constante de la puissance de destruction qui abat l'une après l'autre toutes les branches de l'arbre avant de le couper par la racine par un dernier coup de cognée.
Les larmes les plus brûlantes sont celles que l'on refoule et qui coulent au-dedans ; il en est de ces souffrances déguisées comme des plaies dont le sang ne s'épanche pas en dehors ; ce sont les plus mortelles et les plus incurables.
Le désespoir porte en lui sa réfutation et son châtiment.
Les difficultés que rencontre l'esprit empêchent souvent la paix du cœur.
Partout sur notre route nous rencontrons la maladie, la pauvreté, la décrépitude ; il faudra bien finir par reconnaître que, quelque éclatante qu'ait été la comédie de la vie, le dernier acte est toujours sanglant.
Rajeunir et vivifier les âmes flétries, fonder la royauté d'un amour qui triomphe de toutes nos misères, voilà la grandeur par excellence.
Consoler ceux qui souffrent et qui pleurent, relever les cœurs brisés, voilà la grandeur par excellence.
Aucune de nos actions ne se termine à nous. Nous sommes les anneaux d'une immense chaîne, et nous transmettons à toute la chaîne, soit en bien, soit en mal, l'électricité morale qui nous a ébranlés.
L'oubli de nous-mêmes nous conserve le calme et la sérénité.