L'enfance qui connaît des caresses tendres ne connaît pas de plus doux noms que frère et sœur.
Il faut assurer des jours de bonheur à l'enfance, dans cet âge où l'imagination ne craint rien de l'avenir, où le moment présent compose toute la vie, où le cœur aime sans inquiétude, où le plaisir se fait sentir, tandis que la peine est encore inconnue.
Bénie soit l'enfance pour le bien qu'elle fait et pour le bien qu'elle occasionne, sans le savoir et sans le vouloir, en se faisant aimer, en se laissant aimer. Le peu de paradis que nous apercevons encore sur la terre est dû à sa présence.
La vieillesse, c'est le passé ; l'enfance, c'est l'avenir, et la jeunesse le présent.
L'enfance d'un homme ne fait guère mieux prévoir ce qu'il sera dans sa vie que la source d'un fleuve n'annonce ce qu'il deviendra dans son cours.
Heureuse, heureuse époque de l'enfance à jamais disparue ! Comment ne pas l'aimer, comment ne pas en caresser le souvenir ? Ce souvenir a rafraîchi, réconforté mon âme et a été la source de mes meilleures joies.
Il est impossible de passer devant la sainte marmaille sans se sentir ému et sans l'aimer. Crottés, déguenillés ou pomponnés avec recherche ; courant au grand soleil, sur la route, et se vautrant dans la poussière, ou sautant à la corde, au milieu du jardin des Tuileries ; barbotant parmi les canetons déplumés qui font cui-cui, ou faisant des châteaux de sable auprès des mamans empanachées, les bébés sont adorables. Dans ceux-ci et dans ceux-là, même grâce, mêmes gestes embarrassés, même sérieux comique, même candeur, même insouciance de l'effet produit, même charme enfin ; ce charme qu'on appelle l'Enfance, qu'on ne peut comprendre sans l'aimer ! Charme difficile à définir, mais qu'on retrouve le même dans toute la nature, depuis la fleur qui s'entrouvre, le jour qui commence à poindre, jusqu'à l'enfant qui entre dans la vie.
La nature a marqué deux moments dans la vie où l'homme n'existe que par les autres : l'enfance et la vieillesse. Dans la vieillesse de votre mère et de votre père, souvenez-vous de votre enfance. Sachez, s'il le faut, vous priver de vos plaisirs pour leur procurer l'aisance.
La nature, qui sait ce que c'est que la vie, nous a donné deux enfances : l'un pour y entrer sans crainte, l'autre pour la quitter sans regret.
Il est des enfances douloureuses dans lesquelles l'indicible a côtoyé l'insupportable, des enfances meurtries qui vont se réparer ou se cicatriser quand elles seront prises en charge, plus tard, avec bienveillance et respect, par l'écoute attentive et vigilante d'un ami, d'un thérapeute ou par l'ex-enfant devenu adulte qui aura le courage de se prendre en charge lui-même pour restaurer son passé.
Enfance : Période de la vie humaine intermédiaire entre l'idiotie de la petite enfance et la folie de la jeunesse - à deux doigts du péché de l'âge mûr et à trois du remords de la vieillesse.
Une des lois essentielles de l'éducation, c'est de ne pas vouloir trop tôt des hommes : il faut donner aux enfants tous les développements de l'enfance, et aux adolescents tous les développements de l'adolescence, pour qu'ils parviennent à toute la force de la jeunesse.
L'enfance, ce n'est rien. Des paresses, des joies excessives et fugaces. Le bon temps, c'est après, c'est lorsque l'âme est prête et que rien n'a encore commencé, qu'on attend... qu'on attend tout.
Comme le livre, l'homme a deux pages blanches : au commencement et à la fin. L'enfance et la vieillesse.
Notre époque a inventé le pire fléau de l'enfance : l'adoration perpétuelle de l'enfant.
Une mère berce notre enfance ; une maîtresse charme nos jeunes ans ; une épouse console notre vieillesse.
Dans l'enfance tout le monde se donne à nous ; dans la jeunesse nous nous donnons aux autres, dans la vieillesse nous nous concentrons en nous-mêmes.
Être à l'écoute de nos enfants, c'est aussi être à l'écoute de nos enfances.
Si quelque chose a marqué mon enfance, c'est l'amour. Un amour calme, sans tempêtes, sans fureur. Mais un amour fort. L'amour durable des parents entre eux. L'amour exigeant des parents pour leurs enfants. L'amour, mêlé de respect, des enfants pour leurs parents.
Les faiblesses et les sentiments de l'enfance s'étendent dans toute la suite de la vie.
L'enfance trouve son paradis dans l'instant, elle ne demande pas du bonheur, elle est le bonheur.
L'enfance annonce l'homme comme le matin annonce le jour.
Les premières années de l'enfance sont les plus précieuses, elles décident du sort des autres.
L'enfance est impatiente, c'est logique : Elle n'attend de la vie que des joies.
L'enfance bercée par nous, berce parfois aussi notre peine.
Toute mon enfance est restée si brûlante dans ma mémoire qu'aujourd'hui encore chaque minute de ces années-là revit en moi avec autant de chaleur et d'émotion que si c'était hier qu'elle eût fait tressaillir mon sang.
Je suis de mon enfance comme d'un pays.
La morale n'est pas une chose innée. Les mouvements des enfants ressemblent aux mouvements de la nature, laquelle n'a pas la notion du bien et du mal. L'action des parents sur l'enfance, en vingt ans, reproduit l'action de l'homme sur la nature telle qu'elle se manifeste depuis le début du monde. Il s'agit de domestiquer, de rendre utilisable et bienfaisant quelque chose qui ne possède pas le sens du bien et du mal.
Je crois qu'on a oublié aujourd'hui que la jeunesse sort de l'enfance, et qu'elle est un état intermédiaire entre l'état d'enfant et l'état d'adulte. Malgré la manie de la pédagogie et les études pseudo-savantes sur la psychologie infantile, rien n'est moins connu que l'enfance. Les enfants, quels que soient leur intelligence et leur cœur, ne s'améliorent que par l'éducation et les exemples. La morale n'est pas une chose innée. Les mouvements des enfants ressemblent aux mouvements de la nature, laquelle n'a pas la notion du bien et du mal. L'action des parents sur l'enfance, en vingt ans, reproduit l'action de l'homme sur la nature telle qu'elle se manifeste depuis le début du monde. Il s'agit de domestiquer, de rendre utilisable et bienfaisant quelque chose qui ne possède pas le sens du bien et du mal.
L'enfance est ce que le monde abandonne pour continuer d'être monde.
Quand on a été mal aimé dans son enfance et qu'on a adopté le point de vue de ses parents, on a constitué de soi une image déplaisante dont on ne se débarrasse jamais.
L'enfance est le temps où l'on apprend à observer.
Vous respectez la vieillesse, c'est bien ; mais respectez donc aussi l'enfance ; respectez dans cette âme, à peine émanée du sein de la nature, l'image de Dieu que l'haleine corrompue de la société n'a point ternie encore ; respectez les desseins providentiels qui reposent dans ce berceau. Cet enfant sera peut-être Descartes, Washington, Michel-Ange ; et s'il n'est rien de tout cela, n'est-il pas déjà pour vous le souvenir vivant des ravissements de l'amour, le gage et comme le sourire de votre immortalité ?
Habituons les enfants dès leur plus tendre enfance à faire le bien sans réfléchir, c'est plus sûr
Il y a des caractères heureux et faciles qui ont l'admirable don de continuer l'enfance.
Les esprits précoces qui ne mûrissent jamais, faute d'avoir su dépenser leur enfance, ils la traînent après eux jusqu'au tombeau.
L'enfance ne saurait être trop respectée.
Dans les maisons où règnent l'ordre et l'abondance, les enfants ont un instinct assez semblable à celui des rats et des souris : ils remarquent toutes les fentes et les trous par lesquels ils peuvent arriver à quelque friandise défendue ; ils s'en régalent avec une peur furtive et délicieuse, qui compose une grande part du bonheur de l'enfance.
L'enfance aspire à la vie, l'adolescence la savoure, la jeunesse s'enivre d'elle, l'âge mûr la goûte, la vieillesse dit : C'est assez ! la caducité s'y accoutume.
L'enfance n'est heureuse que parce que, oubliant le passé, n'ayant aucune idée de l'avenir, elle voltige continuellement dans l'étroit sentier du présent, et dit : je vis.