Certains esprits critiques vont droit aux défauts les moins apparents d'une œuvre comme le porc l'ordure la plus cachée. — Identique instinct !
On parvient à avoir du talent lorsqu'on exerce la plénitude de son esprit critique sur ses propres œuvres. On touche au génie quand on oublie complètement ce sens critique.
Suis-je un vieillard débarrassé de la passion par les années, ou une âme philosophique qui tend à secouer par elle-même cet esclavage ? Il est probable que l'âge, l'esprit critique, et la satisfaction aidant, je suis arrivé dans la région des calmes. Gare aux ouragans qui peuvent la traverser encore !
Le propre de l'esprit critique, c'est de classer et de proportionner ; appliqué aux hommes, il les jauge, les pèse, les mesure, et ne veut être dupe d'aucune illusion, pas même sur son compte. Le vrai critique pour proportionner le fini a besoin, pour fond, de l'infini.
Les critiques, ces génies bourrus, s'attachent aux ouvrages des honnêtes gens, jusqu'à ce qu'une volée de coups de bâton leur fasse lâcher prise. Mais cela nuit aussi peu aux productions des bons esprits, que le serpent de la fable nuit à la lime qu'il se mit à ronger.
Qui est enseigné doit enseigner. Une instruction qu'on reçoit sans la transmettre forme des esprits sans dynamisme, sans autocritique.
Il faut autant d'esprit pour savoir profiter d'une bonne critique que pour être en état de s'en passer.
Génie : On parvient au talent lorsqu'on applique la plénitude de son esprit critique à ses propres œuvres. On touche au génie quand on oublie complètement ce sens critique.
L'absence d'esprit critique favorise beaucoup l'adoption des opinions générales nécessaires à l'existence d'une société. Un peuple dont toutes les unités seraient douées d'esprit critique ne durerait pas longtemps.
La pensée de la pensée et la conscience de la conscience : c'est là que doit arriver la faculté critique du philosophe, et peu d'esprits descendent jusqu'à cette région : aussi la plupart des meilleurs sont-ils dupes de leur pensée et emprisonnés dans une forme de leur conscience.
La critique est superficielle dès qu'elle n'est pas doublement créatrice. D'une part, reconstruire en esprit l'œuvre qu'elle apprécie, la refaire en miniature telle qu'elle est, et d'autre part la refaire telle qu'elle devrait être ; en d'autres termes, rendre transparente la réalité qui l'occupe, et faire resplendir son idéal ; telle est sa fonction et son devoir. Autrement la critique n'est ni une science ni un art, c'est un oiseux et frivole caquetage, insupportable comme l'impertinence babillarde et stérile comme le jeu de deux amours-propres, indigne en tout cas de l'attention d'un écrivain ou d'un lecteur sérieux.
La faculté de métamorphose intellectuelle est la première faculté du critique. Sans elle, il n'est pas apte à comprendre les autres esprits et doit par conséquent se taire s'il est loyal. Le critique consciencieux a d'abord à se critiquer lui-même : ce qu'on ne comprend pas on n'a pas le droit de le juger.
Prends garde au mécontentement, à la mauvaise humeur, à l'esprit de censure et de critique, qui rend impropre à exercer de l'influence et qui empêche de conserver la paix.
L'esprit de critique devient féroce, quand il est une soupape de sûreté. La contrainte se venge, et c'est le prochain qui paie son soulagement.
Il est des hommes dont l'esprit faux et envieux est tellement reconnu, que leur critique est un éloge.
Esprit moqueur, petit esprit ; la moquerie est la fiente de l'esprit critique.
L'esprit de critique, loin de corriger, ne fait qu'aigrir ; il éloigne les cœurs au lieu de les attirer. On craint de se montrer dans des cercles que l'esprit de critique a rendus comme autant de tribunaux, d'où il répand de tous les côtés les sarcasmes et le ridicule sur tous ceux qui osent en approcher.
Gardez-vous de cet esprit critique ; on ne sait bien souvent quelle mouche le pique.
Raisonner avec un esprit prévenu, ou avec un esprit sans critique, est une œuvre vaine.
La critique, c'est le plaisir de connaître les esprits, non de les régenter.
Par un faux esprit de critique, des actions d'autrui ne sois point le censeur, de peur qu'à ton exemple un autre satirique, ne t'accable à ton tour en raillant le railleur.
Le sceptique, l'esprit critique est l'aristocratie de l'intelligence.
Les mauvais critiques sont les ennemis des bons esprits.
Le sentiment que personne n'est à sa place et que les ineptes font la loi aux experts est agaçant au possible, et l'on ne peut l'éviter dans nos démocraties, où ce sont les inférieurs en tout genre qui commandent et les supérieurs qui obéissent. L'axiome de l'égalité recèle toutes ces conséquences bouffonnes dans ses flancs. Les niais prennent le droit d'être égal aux méritants pour le fait même ; les enfants se croient les égaux de leurs parents, les élèves les égaux de leur maître, les imbéciles les égaux de l'homme éclairé et instruit. L'hysope s'égale au palmier et le rat à l'éléphant. Ces absurdités critiques font sauter en l'air celui qui a conservé quelque justesse dans l'esprit. Quelles que soient les prétentions de la grenouille, il trouve la grenouille plus petite que le bœuf.
La moquerie est le fait d'esprits superficiels, égoïstes et vaniteux.
Quand les gens ne sont pas intéressés à la réussite d'une affaire, ils font preuve d'un esprit critique remarquable et exigent, à tout prix, le respect de la règle.
Quand l'avenir est une jungle de points d'interrogation c'est avec la machette de l'humour et de l'esprit critique qu'il faut se frayer un chemin.
Un critique n'est formé qu'après plusieurs années d'observations et d'études ; un critiqueur naît du soir au matin.