L'estime que les hommes nous inspirent peut se mesurer à la qualité de nos confidences. Nous ne serons pas toujours francs à l'égard des meilleurs, car on peut être réservé pour deux causes : Soit qu'on craigne de se blesser soi-même en se heurtant à la grossièreté des sentiments, soit qu'au contraire on craigne en avouant certaines fautes de ternir la fraîcheur d'une amitié fondée sur des sentiments élevés.
Il suffit, pour perdre l'estime d'autrui, d'avoir l'air d'y attacher trop peu de prix.
Pour que l'amitié succède à l'amour, il faut que l'estime soit pourvue d'un legs important.
L'amour de l'estime est l'âme de la société : il nous unit les uns aux autres.
L'estime de soi-même, qui se fait trop sentir, est presque toujours punie par le mépris universel.
C'est par prudence et raison, au moins autant que par ses connaissances, que l'homme vient à bout d'acquérir l'estime de ses semblables.
L'estime de certaines gens est souvent injurieuse.
Il est rare de voir un personnage éminent jouir constamment de l'estime publique.
L'estime sait unir les esprits opposés.
On préfère trop souvent à l'estime des flatteries inspirées par l'intérêt.
L'estime des autres doit être le résultat plutôt que le but de notre conduite.
On peut rendre son affection ; jamais on ne rend son estime.
L'estime inspire l'estime est l'homme qui, en dehors de son moi, ne trouve que des cancres ou des fripouilles, est bien malade.
L'estime est contagieuse, ainsi que toutes les autres affections de l'âme.
II n'est point d'estime parfaite sans quelque prévention.
C'est par l'estime que commence la véritable amitié ; c'est par la vertu qu'elle se maintient.
C'est une chose bien forte qu'avoir de l'estime pour quelqu'un.
La gratitude, et se forme et s'exprime, par beaucoup d'amitié jointe à beaucoup d'estime.
L'envie fait honneur à celui qui en est l'objet, sous un mépris apparent, elle cache une estime réelle.
L'estime des hommes ressemble aux vêtements : elle s'use, et a besoin d'être renouvelée.
L'estime est le tribut que l'envie est forcée de payer tôt ou tard au mérite.
Nous avons des droits à l'estime de nos concitoyens, lorsque nous nous en sommes rendus dignes : nous n'en avons pas de même à leur amitié, quoique nous la méritions.
L'estime ainsi que l'amitié ne s'acquièrent qu'avec le temps.
L'estime est plus flatteuse que l'amitié et que l'amour, elle captive mieux les cœurs et fait moins d'ingrats.
Il est plus facile d'obtenir l'estime des autres que sa propre estime, on se la refuse quelquefois.
L'estime est une sorte d'amour qu'on tient en réserve pour ceux que l'on n'aime pas.
Un des plus sûrs moyens de bonheur est d'avoir su conserver l'estime de soi-même, de pouvoir regarder sa vie entière sans honte et sans remords, sans y avoir une action vile, ni un tort ou un mal fait à autrui, et qu'on n'ait pas réparé. Rappelle-toi les impressions pénibles que des torts légers, que de petites fautes t'ont fait éprouver, et juge par là des sentiments douloureux qui suivent des torts plus graves, des fautes vraiment honteuses. Conserve soigneusement cette estime précieuse sans laquelle tu ne saurais entendre raconter les mauvaises actions sans rougir, les actions vertueuses sans te sentir humiliée.
Gagnons l'estime des gens de bien, quant à l'opinion de la multitude, ménageons-la sans la flatter.
La complaisance est fille de la civilité, elle insinue l'homme dans l'estime des autres.
Notre cœur livre à la sympathie le secret que l'estime lui arrache.
Il en coûte de perdre en un instant toute l'estime qu'on avait pour sa fille.
L'amitié ne peut être sans l'estime, mais l'estime peut être sans l'amitié.
Si l'honneur est rarement le chemin des honneurs, les honneurs sont plus rarement encore le chemin de l'estime.
Qui n'a de l'estime que pour soi, déçoit?