Ce qui manque principalement à nos hommes d'État, c'est le courage des réformes. Pourquoi le courage des réformes mûres, judicieuses, efficaces, nécessaires, leur manque-t-il ? Ce courage leur manque parce qu'ils sont venus dans un temps où tout est sacrifié au vain éclat des vains discours ; où la supériorité de la tribune est la seule qui mette sûrement et rapidement en possession du pouvoir ; où la conquête et la conservation de la majorité dans la Chambre élective est l'unique but qu'il paraisse sage de poursuivre, utile d'atteindre ; où le caractère est compté sinon pour rien, du moins pour peu de chose ; où l'élévation des idées, l'énergie des convictions ne servent qu'à isoler ; où la puissance d'organisation n'aboutit qu'à faire reléguer sans discernement le puissant organisateur au nombre de ces faiseurs irréfléchis et stériles dont il est prudent de se défier ! — On recueille ce que l'on a semé.