Il y a dans la faiblesse de la femme une puissance attractive que la force de l'homme subit avec étonnement, qu'il flatte et qu'il maudit tour à tour comme une tyrannie, parce qu'il en coûterait trop à son orgueil d'y reconnaître une loi providentielle. Les archives du genre humain, épopées, histoires et légendes, sont remplies de témoignages éclatants de ce charme mystérieux : Eve et Marie, Minerve et Vénus, les Muses et les Sirènes, Armide et Béatrix, Cléopâtre et Jeanne d'Arc, en sont les figures immortelles. La femme est plus voisine que l'homme de la nature. En dépit de la Genèse, je serais tenté de croire qu'elle l'a précédé dans l'ordre de la création. L'influence que la femme exerce, comme à son insu, participe des influences naturelles. Son œil a les fascinations de la mer ; sa riche chevelure est un foyer électrique ; les ondulations de son corps virginal rivalisent de grâce et de souplesse avec les courbes des fleuves et les enlacements des lianes ; et le Créateur a donné à son beau sein la forme des mondes.
La femme nous apprend, jeune amante : l'honneur ; mère : le sentiment ; épouse : le bonheur.
Femme, après Dieu, c'est toi qui fais la vie humaine ; c'est dans ton cœur qu'est ta beauté ; Reine de la maison, c'est là qu'est ton domaine, ta sagesse est ta royauté.
La femme a été mise au monde pour s'arranger de tout et pour tout arranger.
Une femme est le meilleur ami que nous destine la nature.
J'aime qu'une femme soit « trop » : qu'elle ressente trop, lise trop, soit trop sûre d'elle-même, rie ou pleure trop, qu'elle aime trop poésie (les pires) et la douceur, qu'elle aime trop la musique, qu'elle danse trop, soit trop rebelle, trop généreuse, trop lucide, trop ardente, trop libre... trop vraie.
Il y a des créatures qui, renfermées dans un corset, dans des souliers, dans des gants, ont la forme d'une femme ; comme l'eau a la forme de la carafe qui la contient. Mais ôtez le corset, les souliers et les gants, il en adviendra comme de l'eau si vous cassez la carafe.
Sa beauté particulière est pour chaque femme un sonnet qu'elle retouche tous les jours : elle ajoute, elle efface, puis elle le lit le soir devant les hommes et les autres femmes, qui sont des juges également prévenus en sens opposé. Le prix est payé en amour et en haine.
La femme qui a beaucoup de besoins et des habitudes ou des désirs de luxe ne peut plus choisir son mari entre les plus spirituels, les plus braves, les plus amoureux, les plus nobles, les plus honnêtes : il faut qu'elle le cherche entre les plus riches.
Tel est le sort des femmes galantes : elles se donnent à Dieu, quand le diable n'en veut plus.
Ah ! qu'il se passe de choses dans la tête d'une femme qui souffre ! Si facile, si débonnaire que puisse être une âme de femme, de quelque douceur qu'elle soit pétrie, il lui faut sa revanche, et quand elle l'a prise, il lui semble que tout vient de rentrer dans l'ordre.
La femme a naturellement l'instinct du mystère, elle prend plaisir à se voiler, elle ne découvre jamais qu'une moitié de ses grâces et de sa pensée, elle est pleine de secrets, elle séduit surtout par son ignorance.
Une femme qui ne se contredit jamais n'est pas une femme.
Ceux qui ont dans l'esprit une femme comme il y en a peu sont préservés de femmes comme il y en a beaucoup.
Quand on effleure l'extase à côté d'une femme, il est presque contre nature de ne pas l'embrasser.
C'est par l'amour que la femme reçoit toute chose ; là est sa culture d'esprit.
Ce qui fait le monde, c'est la femme, elle y est souveraine : rien ne s'y fait que par elle et pour elle.
La femme est la désolation du sage et le tourment de l'homme occupé.
La femme est une idole, et c'est la profaner que de l'adorer de trop près.
Dans le champ de la pensée et de la passion il est des régions lointaines, inconnues des amis les plus intimes, mais où sait aller tout droit la femme la moins remarquée ; ce n'est pas ce qu'elle dit qui plaît et semble spirituel, mais le rapport de ce qu'elle dit à ce monde obscur d'idées et de sentiments intraduisibles ; l'accent, le geste, toute la personne en est comme une vivante expression. La femme aimée est révélatrice, même à son insu ; ce qu'elle éveille en nous de rêves et d'émotions est prodigieux et passe de beaucoup son intention et son art ; en effet elle n'introduit pas en nous ces poèmes, elle les y fait éclore, elle a rencontré la source, elle en fait jaillir les trésors, mais elle ne les y avait pas apportés.
Qu'est-ce que l'homme ? Un joujou de femme ; Qu'est-ce que la femme ? Tout pour l'homme.
Une femme aime ses enfants plus que son amant, son amant plus que son mari et le tout moins qu'elle-même, peut-être.
Femme qui désire trop, ne laissera bientôt rien à désirer d'elle.
Une femme m'a dit : « Nous ne sommes pas faites pour être agréables, nous sommes faites pour être aimées. »
Une femme ça doit pas rester au lit toute la journée !
Une femme, quand elle est héroïque, ne l'est pas à demi.
Toute femme rêve une Iliade dont elle serait l'Hélène.
Une femme qui a le malheur d'être laide ne doit ni trop l'oublier, ni trop s'en souvenir.
Toute femme m'amuse, aucune ne m'attache.
Rien n'occupe plus une femme capricieuse que le cœur des hommes singuliers.
La femme enfant nous plaît par son cœur qui fleurit ; jeune, par sa beauté ; vieille, par son esprit.
La femme est, dans le sein des nations lasses, un grand peuple neuf.
Il faut aimer son prochain comme soi-même, sans doute ! mais la femme de son prochain, évidement, il faut l'aimer un peu moins.
L'homme qui se figure que la femme peut être une créature raisonnable est toujours dupe de la bonne opinion qu'il a d'elle. Si la femme pouvait être raisonnable, elle cesserait et d'être femme et de nous plaire. Celui-là a dit une grande vérité en soutenant que la femme n'avait été donnée à l'homme que pour le délasser de la raison.
Sans la femme, l'aurore et le soir de la vie seraient sans secours et son midi sans plaisirs.
La femme est le ventre rond du monde.
La femme qui aime est descendue du ciel sur la terre ; la femme aimée trône encore au-dessus des nuages, servie par le chœur de toutes les illusions.
Dieu a créé la femme, et la femme a créé la toilette pour achever l'œuvre divine. Le simple éclat de la beauté ne l'a pas rassurée : elle a voulu augmenter sa puissance, multiplier ses effets et les varier à l'infini au gré de la mobilité de ses goûts et de son immuable désir de plaire. Toutes les idées, tous les sentiments ont été appelés à son aide. La simplicité, la recherche, la joie, la tristesse, la volupté, la pudeur, se traduisent sur elle en formes charmantes et en couleurs symboliques qui offrent aux yeux et à l'imagination une fête sans cesse renouvelée, mais au milieu de ces prestiges, la femme sait rester elle-même. La toilette la nuance, sans altérer sa physionomie, comme les différentes heures du jour nuancent de leurs teintes variées les splendides paysages qu'elles éclairent. Cet art si capricieux a trouvé dans la mode un maître plus capricieux encore ; que dis-je, un maître ! un oracle qui lui dicte des lois toujours absolues et toujours acclamées comme un règne nouveau. Toutes les femmes connaissent, méditent et adorent ces lois, mais toutes ne les appliquent pas avec un égal bonheur.
Celui qui vit sans femme vit sans joie?