Quand on croit pouvoir chicaner sur ses devoirs parce qu'ils sont difficiles, il n'y en a point qu'on ne puisse mettre en question ; car il n'y en a pas un qui, de temps à autre, ne coûte quelque chose à remplir.
Les injures, les calomnies, les colères extérieures, on peut les multiplier, les entasser tant qu'on voudra à mon encontre, on ne les élèvera jamais au-dessus de mon dédain.
L'homme de bien se garde avec soin de faire des mensonges ; l'homme sage d'en dire.
Le bavard n'est jamais sans sottise, il ne tarde pas à le prouver et à déplaire.
L'abattement des esprits et des cœurs est général. Tant de mécomptes dans le passé ! tant de ténèbres dans l'avenir ? Le doute, le découragement, et cette inquiétude tantôt agitée, tantôt apathique, mais toujours stérile, que le doute enfante, c'est le mal de notre temps, même parmi les honnêtes gens.
La prudence suspecte ceux qui ont donné matière à la suspicion.
Le chagrin a toujours sa cause en dehors de celui qui l'éprouve.
Il vaut mieux faire un aveu sincère que de s'excuser de mauvaise grâce.
Définition du proverbe et de l'adage : Le proverbe est une sentence populaire ou un mot familier et plein de sens. L'adage est un proverbe piquant et plein de sel. Le proverbe annonce une vérité naïve, tirée de l'observation ; l'adage donne à cette vérité une pointe pour la rendre plus pénétrante. Il n'y a que du sens et de la précision dans le proverbe ; il y a de l'esprit et de la finesse dans l'adage. Le proverbe instruit ; l'adage excite. Le proverbe qui joint à l'instruction des motifs d'agir, est un adage.
Définition de l'apophtegme : L'apophtegme est un dit mémorable, un trait remarquable, qui, parti d'une âme ou d'une tête énergique, fait sur nous une vive impression, c'est un éclat d'esprit, de raison et de sentiment.
Définition de la maxime : La maxime est une proposition, une instruction importante, majeure, faite pour éclaircir et guider les hommes dans la carrière de la vie, c'est une grande règle de conduite.
Définition de l'axiome : L'axiome est une proposition, une vérité capitale, principale, si évidente par elle-même, qu'elle captive par sa propre force et avec une autorité irréfragable l'entendement bien disposé, c'est le flambeau de la science.
Définition de la sentence : La sentence est une proposition, un enseignement court et frappant, qui, déduit de l'observation, ou puisé dans le sens intime ou la conscience, nous apprend ce qu'il faut faire ou ce qui se passe dans la vie, c'est une espèce d'oracle.
Bien des gens se mêlent d'enseigner ce qu'ils devraient encore étudier.
J'aime la vérité dans l'amitié, la sincérité dans l'amour.
Le soupçon est une croyance douteuse et désavantageuse, une idée de défiance.
L'enfant veut apprendre à vivre, il a besoin de connaître et d'agir ; c'est pour cela qu'il observe et qu'il compare ; ses facultés tendent naturellement à se fortifier et à s'étendre : plus on le laissera s'en servir, plus elles deviendront fortes ; plus on multipliera le nombre et le genre des occasions où il pourra les exercer, plus elles deviendront étendues.
La conscience est le tribunal de la pensée, c'est le juge intérieur qui prononce sur la moralité des actes ; témoin inévitable de tout ce qui se passe en nous, elle est la voix dénonciatrice de nos secrets penchants.
La conscience est cette faculté qu'à l'homme de contempler ce qui se passe en lui, d'assister à sa propre existence, d'être pour ainsi dire spectateur de lui-même. Quels que soient les faits qui s'accomplissent dans l'homme, c'est par le fait de conscience qu'ils se révèlent à lui. La conscience atteste la liberté, comme la sensation, comme la pensée ; l'homme se voit, se sait libre, comme il se voit, comme il se sait sentant, réfléchissant, jugeant.
Le courage tient plus de la raison, la bravoure est plus du tempérament.
Le goût de la vérité pure, le sentiment du beau séparé de tout autre besoin, sont des plantes délicates autant que nobles ; il leur faut un ciel pur, un soleil brillant, une atmosphère douce. Elles courbent la tête et se flétrissent au milieu des orages.
Il est des occasions où la circonspection même compromet, et où le soin de ne mécontenter aucun parti expose aux soupçons de tous.
Les bienfaits du despotisme sont courts, il empoisonne les sources mêmes qu'il ouvre. Il ne possède qu'un mérite d'exception, une vertu de circonstance, et dès que son heure est passée, tous les vices de sa nature éclatent et pèsent de toute part sur la société.
Il suffit d'aimer pour être amoureux ; il faut témoigner qu'on aime pour être amant.
Être trop mécontent de soi est une faiblesse, être trop content de soi est une sottise.
La tendresse n'existe qu'autant que l'amour-propre se néglige.
L'homme sage et simple ne s'abaisse point, ni ne se soucie d'abaisser l'orgueil d'autrui.
L'adversité fait baisser l'esprit aux uns, et le réveille aux autres.
Il y a une grande différence entre une liaison durable et un amour constant.
L'aigreur des esprits est la source des querelles.
On vide le différend ; on termine la dispute ; on apaise la querelle.
Le respect est une reconnaissance, mêlée de crainte, de la supériorité d'autrui.
Enseigner, c'est uniquement donner des leçons ; apprendre, c'est donner des leçons dont on profite.
L'ami donne des conseils à son ami ; le supérieur des avis à son inférieur.
L'orgueil se trouve partout, dans toutes les conditions, dans toutes les âmes.
L'orgueil, quelquefois fin et subtil, se déguise de mille manières.
La réserve évite de s'avancer ; la modestie ne cherche pas à se montrer.
On est franc par caractère, et vrai par principes.
On est franc malgré soi, on est vrai quand on le veut.
La franchise ne s'apprend pas, elle naît de la noblesse et de l'indépendance de l'âme.
La véracité est courageuse, la franchise est imprudente.
Voulez-vous n'être pas trompé ? Interrogez l'homme vrai ; laissez parler l'homme franc ; regardez la femme sincère.
Une humeur capricieuse et volontaire, un caractère entier et décidé, un goût d'indépendance, font le têtu. Un petit esprit, une tête vaine, quelque intérêt d'amour-propre ou autre, font l'entêté.
La bravoure est dans le sang ; le courage est dans l'âme. La première est une espèce d'instinct, le second est une vertu.
Le temps adoucit et efface le chagrin.
L'esprit devient inquiet dans le chagrin, lorsqu'il n'a pas assez de force pour le surmonter.