Les peuples tiennent à la fois du lion et du dromadaire ; ils ont tantôt la fureur du premier, et tantôt la patience du second.
Les yeux les plus doux sont ceux qui inspirent les passions les plus furieuses.
Le sage est, contre les attaques de la fortune, tel qu'un rocher contre la fureur des flots.
Compatis aux malheureux ! Ne sois pas ébloui de l'éclat des grandeurs. L'excès du bien même est funeste aux mortels : plongés dans les délices, ils recherchent de nouvelles voluptés. La trop grande richesse conduit à l'orgueil et produit l'insolence ; la chaleur du sang dégénère en manie : la colère est un mouvement passager ; mais, exaltée, elle devient fureur.
Il arrive que l'adversité continuelle produise des moments de colère et même de fureur, alors c'est l'orgueil vaincu qui se révolte ; mais une nouvelle infortune le rejette dans le cachot, et raccourcit encore un peu plus sa chaîne.
Rien ne ressemble plus à la fureur de détruire que la manie de tout réédifier.
La guerre et la fureur semblent avoir établi parmi les hommes une demeure éternelle.
Si l'amour et la guerre ont leurs fureurs, ils ont aussi leurs périodes : la haine a sa patience.
Il est des instants à rire de tous mes malheurs, mais ce rire est si voisin de la fureur que j'aurais grand besoin d'une dose d'ellébore.
Moi est la seule personne au monde que j'ai envie d'assassiner. Je considère moi avec fureur et dégoût ; c'est mon pire ennemi. Je ne compte plus les affronts qu'il m'a infligés, le ridicule dans lequel il me plonge sans cesse, le désespoir où il m'enferme. Pouah !
Le monde est une histoire pleine de bruit et de fureur, racontée par des idiots.
Les grandes assemblées possèdent les principales caractéristiques des foules : Niveau intellectuel médiocre, excitation excessive, fureurs subites, intolérance complète, obéissance servile aux meneurs.
La colère n'est qu'une courte fureur, mais ses effets souvent sont de longues folies.
L'homme est un être mort dans l'ivresse du vin, mais il est furieux dans celle de l'amour.
Tel est l'ordre du ciel, dont la fureur se lasse ; comme il veut, aux mortels il fait justice ou grâce.
On ne prend la peine de détester que les gens qui ont une âme ou un caractère. Et l'antipathie devient fureur après qu'on a constaté que le caractère, quelque effort que l'on fasse, quelque sermon qu'on lui adresse, ne change pas, qu'il conserve ses insupportables particularités et que l'âme est enfouie si loin dans l'être, qu'il est impossible de l'en extirper.
Lorsqu'on quitte une femme avec fureur, on la reprend presque toujours.
Il y a des gens qui ont la fureur du mystère et pour qui le bonheur suprême est d'avoir quelque chose à cacher.
L'envie s'acharne avec opiniâtreté et avec fureur contre le mérite éclatant ; elle est aveugle, emportée, insensible, brutale.
La fureur d'une femme est au comble quand ses ressentiments sont aiguillonnés par la honte.
À quoi bon la fureur, ou pourquoi s'affliger ? Le sage doit souffrir ce qu'il ne peut changer.
La foule, ce monstre chaud, au sein de laquelle les gouvernants heureux se baignent mais dont les colères, aussi imprévisibles que les tempêtes en Méditerranée, réinventent les cruautés des premiers âges. La foule qui s'enivre de ses fureurs, des supplications de ceux qu'elle condamne et du sang qu'elle fait couler. La foule, forme la plus violente de la démocratie.
La fureur d'un vaincu se promet souvent de faire payer cher sa défaite à son vainqueur.
Il y en a qui ont la fureur de défendre les gens qu'on n'attaque pas.
On ne doit pas se plaindre des injustices quand on a jugé les autres avec légèreté, précipitation et fureur.
Le peuple dans un moment d'enivrement peut devenir impitoyable pour des victimes qu'il égorge lui-même ; mais voir expirer chaque jour cinquante à soixante malheureux, contre lesquels il n'est pas entraîné par la fureur, est un spectacle qui finit bientôt par l'émouvoir.
Il est beau de mourir pour défendre sa patrie, son honneur, sa conscience ; mais il est honteux de mourir victime de ses passions, de ses desseins ambitieux, de son avidité sordide, de sa fureur vindicative.
La fureur au sage est contraire.
Je connais des gens qui font les modestes, rougissant des éloges même qu'ils méritent, et ne sont humbles qu'en gros. Ils le sont si peu en détail, que si vous les contredites vous les mettez en fureur ; ils savent tout mieux que vous.
Il n'y a point de colère plus grande ni plus terrible, il n'y a pas d'excès dont une femme méchante en fureur ne soit capable. Malheur à ceux qui sont obligés de vivre avec une femme de ce caractère !
La fureur de guérir, qui est aussi une maladie, dénonce tous les jours de nouveaux fléaux.
La confiance une fois éteinte, l'amour le plus ardent est le plus prompt à se changer en fureur, et à causer tous les effets de la haine.
La fureur apaisée, la haine augmente.
En des fureurs que les plaintes aigrissent, des femmes battent leurs enfants en l'époux qu'elles haïssent.
Quelle que soit la source de vos chagrins, ce serait une grande injustice de les faire retomber sur vos proches ; ce serait imiter ces animaux furieux qui se jettent sur tous ceux qui ont le malheur de les rencontrer. Ne confondez pas les innocents avec les coupables, et n'affligez pas les autres parce que vous avez des soucis. Quelle triste consolation, que de rendre malheureux ceux qui vivent avec vous ? Voyez cet homme qu'un revers imprévu accable, ou que la bile suffoque ; il ne rentre dans sa maison qu'avec toutes les marques de la fureur. L'œil en feu, l'air menaçant, les paroles foudroyantes à la bouche, il décharge son courroux sur tout ce qui se présente. Ce spectacle vous révolte et vous indigne ; gardez-vous donc d'agir de la sorte.
On peut apprivoiser ou dompter les bêtes sauvages, on peut du moins trouver les moyens de s'échapper d'elles et de se sauver par la fuite, mais les fureurs d'une femme méchante et emportée sont inévitables, vous ne pouvez ni la dompter, ni l'apaiser, et encore moins la fuir.
La moindre mouche met un lion en fureur ; il en est de même des hommes magnanimes.
La fureur de mal faire augmente chaque jour à mesure que diminue la pudeur.
Les grosses joies procèdent de la fureur, elles épouvantent.