L'amitié et même l'amour se détruisent souvent comme les républiques, parce que chacun finit par vouloir gouverner.
Pour bien gouverner les autres, il faut, avec des connaissances, beaucoup de raison, de prudence, et surtout un bon jugement.
Ceux qui ont assez de connaissances et de tact pour, de prime abord, voir les affaires comme elles doivent être envisagées, sont propres à gouverner.
La pensée finirait par gouverner assez doucement le monde, si elle pouvait le faire sans l'emploi de la force.
Les esprits doux et conciliants sont, plus que tous autres, faits pour gouverner le monde.
Le sage ne doit pas se soucier de gouverner les autres, sachant combien il est parfois difficile de se gouverner soi-même.
La force gouverne le monde. L'intrigue triomphe, et la vertu se tient à l'écart.
L'ambition trouble le monde, la force le soumet, et l'opinion le gouverne.
Le monde d'aujourd'hui est gouverné par des imbéciles.
Gouverner, c'est vouloir ; on ne gouverne pas avec des désirs, mais avec des volontés fermes et constantes.
Le peuple, les femmes et les enfants se gouvernent de même, par la terreur.
Il y a deux techniques pour gouverner, toutes deux étant indispensables : la discipline, et la persuasion.
Il vaut mieux se gouverner soi-même que d'être gouverné par les autres.
Vous qui gouvernez les états, exercez votre générosité envers ceux dont vous n'aurez jamais entendu dire que du bien ; ils sont dignes de vos faveurs, mais ne leur confiez point de places importantes. L'envie signale le mérite supérieur, et n'épargne que la médiocrité.
Gouverner, c'est prévoir ; et ne rien prévoir, c'est courir à sa perte.
Il faut, lorsqu'on gouverne les Français, ne pas oublier qu'ils sont individualistes.
Ce que l'honneur exige d'un peuple et de ceux qui le gouvernent, c'est qu'ils aient constamment devant les yeux le rôle qu'ils sont appelés à remplir ; c'est qu'ils ne se laissent pas détourner un seul instant de leur tâche ; c'est qu'ils ne prodiguent aucune des forces, ne gaspillent aucune des ressources dont l'histoire aura à leur demander compte.
Quelques journalistes prétendent qu'il y a antagonisme entre les gouvernants et les gouvernés ; ce serait, s'il existait, le fortifier au lieu de l'affaiblir ; mais je soutiens — et ce devrait être le rôle de tous les écrivains de le soutenir — que cet antagonisme n'existe pas. Tout ce qui profite aux gouvernés profite aux gouvernants. Plus les gouvernés sont libres et moins le gouvernement est responsable ; plus ils sont riches et moins il a de peine à prélever l'impôt ; plus ils travaillent et moins il est tenu de s'occuper d'eux. Leur intérêt est inséparable ; il est identique alors même qu'il paraît opposé. Les gouvernants qui conduisent à la ruine et à l'oppression les gouvernés sont, à leur tour, conduits par ceux-ci à la chute et à la révolution. Voilà ce que la presse, partout où il y a des journaux plus ou moins libres, ne saurait dire trop souvent et démontrer trop clairement.
Je ne sais qu'un moyen de suppléer à l'absence de génie dans l'homme qui gouverne : c'est par l'émulation de la liberté. La liberté, c'est l'esprit de tous. L'esprit de tous est au génie d'un seul ce que la monnaie d'une pièce est à cette pièce indivisée.
L'art de gouverner, c'est l'art de vaincre les difficultés.
Il est bien difficile à un mari de ne pas commettre de fautes ; car, pour la plupart d'entre eux, l'art de gouverner une femme est encore moins connu que celui de la bien choisir.
Il n'y a rien de plus estimable que de savoir bien gouverner sa langue.
Gouverner, ce n'est plus dominer les peuples par la force et la violence ; c'est les conduire vers un meilleur avenir, en faisant appel à leur raison et à leur cœur.
On gouverne mal l'amour quand il est vieux.
La fortune est tout, c'est elle qui gouverne, change, ou conserve toute chose. La prudence des mortels n'est que chimère.
Le peuple qui ne sent pas la main de celui qui le gouverne lui fait sentir la sienne.
Pour savoir de quelle manière il faudrait gouverner l'amour, voyez combien un amant est aimé quand il est ingrat, ou combien lui est chère une ingrate dont il se plaint.
Les hommes sont gouvernés par leurs sens avant de connaître leur cœur.
Les peuples se gouvernent par des exemples plutôt que par des lois.
Qui veut gouverner sans idées veut récolter sans semer.
Gouverner, c'est tendre jusqu'à casser, tous les ressorts du pouvoir.
Trop gouverner est le plus grand danger des gouvernements.
Quand les esprits nés pour gouverner deviennent rares, on multiplie les délibérations et les conseils. Le vaisseau qui n'a plus de boussole se dirige par estime.
On peut plutôt gouverner avec des faibles, quand les institutions sont bonnes, qu'avec des forts, quand elles sont mauvaises.
Il faut plutôt avoir de l'ordre et de la suite pour bien gouverner que de grands talents.
L'homme croit gouverner, c'est à peine s'il règne ; il se croit le maître quand il n'est que l'esclave ; partout et toujours l'homme s'agite, et la femme le mène.
La fortune et l'humeur gouvernent le monde?