Les citations de Gustave Droz.

1 — Qui est Gustave Antoine Droz ?

Photo de Gustave Droz Biographie courte : Ecrivain, romancier et peintre français né le 9 juin 1832 à Paris, Gustave Droz est décédé le 22 octobre 1895 à 63 ans dans sa ville natale. Il est l'auteur notamment de Monsieur, madame et bébé, publié en 1866, qui connut un succès phénoménal en Europe et aux États-Unis dans les années 1870. Droz est inhumé, avec son père, au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Ses principales œuvres : Monsieur, madame et bébé (1866), Entre nous (1867), Le cahier bleu de Mlle Cibot (1868), Autour d’une source (1869), Un paquet de lettres (1870), Babolain (1872), Around a Spring (1873), Les étangs (1875), Une femme gênante (1875), Tristesses et sourires (1884) et L'enfant publié en 1885. (Source : Wikipédia)

2 — Les 34 pensées et citations de Gustave Droz :

Quand la respiration tiède et humide de mon bébé effleure ma main qui le soutient. Alors je l'enferme douillettement dans ma robe relevée, je cache ses petits pieds sous les langes, et je contemple mon chéri. Je l'ai là, bien à moi, sur mes genoux. Pas un tressaillement de son être qui m'échappe et ne vibre en moi. Je sens au fond de mon cœur un miroir qui le reflète. Je le sens à la fois tout entier ; il est encore en moi. N'est-ce pas mon lait qui le nourrit, ma voix qui l'endort et le calme ; ma main qui l'habille et le caresse, le rassure et le soutient ? Et le sentiment que je suis tout pour lui ajoute encore un charme de délicieuse protection au bonheur de l'avoir mis au monde.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Sais-tu le moment délicieux ? C'est celui où, après avoir fait son repas du soir, s'être gorgé de lait comme un petit chat gourmand, mon bébé s'endort, les joues roses, sur mon bras qui le berce. Ses membres s'affaissent lentement, sa tête se penche sur ma poitrine, ses yeux se ferment, tandis que sa bouche entr'ouverte répète encore les mouvements réguliers qu'il faisait tout à l'heure en tétant.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Notre bébé n'a que trois cheveux, comme Cadet Roussel. Mais quels amours de cheveux que ces trois fils d'or qui frisent sur sa jolie nuque, au-dessus du sillon rose où la peau est si fraîche et si fine que nos baisers vont s'y loger d'eux-mêmes ! Il y a dans tout son petit corps un parfum de bébé qui me fait bondir le cœur. Quels sont donc les liens invisibles qui nous unissent à nos enfants ? Est-ce donc une parcelle de notre âme, une portion de notre vie qui les anime et les fait vivre ? Il faut qu'il y ait de cela, car je lis dans les brouillards de sa petite pensée. Je devine ses désirs, je sais quand il a froid, je prévois s'il a faim.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

La vie n'est pas douce quand on s'y aventure seul ; et quand le cœur est vide, le chemin paraît long. Il est si bon de se sentir aimé, d'entendre à côté de soi le pas régulier de ses compagnons de route et se dire : ils sont là, ceux qui comptent dans ma vie, et nos cœurs battent à l'unisson.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Si on ne peut pas toucher son mari, autant entrer au couvent tout de suite !

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Avez-vous remarqué, lorsque vous vous êtes tout à coup trouvé transporté dans un milieu que vous ne connaissiez pas, comme certains petits détails indifférents pour tout le monde prennent l'importance pour vous ? La première impression est basée sur une foule de petits riens qui vous ont sauté tout d'abord aux yeux. Telle tâche au plafond, tel clou dans la muraille, tel détail dans la physionomie de votre voisin se grave dans votre esprit, s'y installe, y prend de l'importance, et malgré vous, toutes les autres observations que vous faites ensuite viennent se grouper autour de cette tâche, de ce clou, de cette grimace. Remarquez cela, chers amis, et vous verrez que chacune des opinions que vous pouvez avoir sur un fait, une personne ou un objet, a été sensiblement modifiée par le souvenir de ce petit rien qui vous a sauté aux yeux au premier aspect. Quelle est la jeune fille qui, victime de cette première impression, n'a pas refusé un amoureux ou deux pour un vêtement trop large, une cravate mal mise, un éternument intempestif, un sourire niais ? On ne veut pas s'avouer à soi-même que de semblables niaiseries puissent servir de base à l'opinion qu'on a de quelqu'un, et il faut chercher avec grande attention pour retrouver en soi ces petits germes oubliés et inavoués.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Mon chéri, j'aime à te voir en colère, en fureur : ton nez se gonfle, et puis ta petite moustachinette se hérisse, tu me fais l'effet d'un lion, et j'ai toujours aimé ces bêtes-là.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Rien n'est insupportable comme une émotion, lorsqu'on ne la partage pas.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Le premier baiser d'un époux est comme l'axiome fondamental qui sert de base à tout un livre.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Il y a une façon d'apprendre à nager qui n'est pas la plus mauvaise, m'a-t-on dit. Elle consiste à jeter à l'eau le futur nageur et à prier le bon Dieu pour lui. On assure qu'après la première leçon il se tient sur l'eau. Eh bien ! je trouve qu'on nous apprend à être épouse un peu d'après la même méthode. Bonheur ou malheur, la chose est discutable, le mariage est un ouragan, quelque chose d'inouï et d'horriblement violent. Du jour au lendemain, sans transition aucune, tout se transforme et change de couleur ; le mari cravaté, frisé, soigné, vous apparaît en robe de chambre. Ce qui était défendu devient permis, le Code a changé de face, et les mots eux-mêmes acquièrent un sens qu'ils n'avaient jamais eu, etc., etc. Ce n'est point que tout cela soit effrayant, à le bien prendre ; une femme qui a quelque courage dans le cœur et quelque souplesse dans l'esprit supporte le choc et n'en meurt pas ; mais les mieux trempées parmi nous en sont étourdies et restent bouche béante au milieu de ces nouveautés étranges, comme un gourmet sans argent dans la boutique de Potel et Chabot. Elles n'osent toucher à ces primeurs qui les entourent, quoiqu'on les invite à goûter. Ce n'est point que l'envie ou l'appétit leur manque, mais tous ces beaux fruits leur sont offerts depuis si peu de temps qu'ils ont encore ce charme un peu acide de la pomme verte et du fruit défendu. On s'approche, mais on hésite à mordre. Après tout, pourquoi se plaindre ? De quoi se souviendrait-on, si l'on entrait dans le ménage comme dans un moulin, si l'on n'avait point un peu tremblé en frappant à la porte ? — Et, en vérité, c'est si bon de se souvenir, qu'on voudrait quelquefois habiller l'avenir avec les habits du passé.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Quand on est franc, on n'est pas franc à demi.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

L'estime et l'amitié sont en ménage choses respectables et douces, comme le pain quotidien ; mais un rien de confitures sur la tartine ne gâterait rien.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Tu sais, ma chérie, avant d'avoir un enfant, on s'aime bien en ménage, mais on s'aime pour soi, tandis qu'après on s'aime pour lui, pour lui, ce bébé, le cher amour, qui, dans sa petite main mignonne rive à jamais la chaîne.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Je n'ai foi qu'en les pères qui ont appris à aimer les autres en embrassant leurs enfants. On ne refera pas l'homme pour satisfaire le besoin des théories humanitaires ; l'homme est égoïste, et il aime avant tout ceux qui l'entourent. Voilà le sentiment humain et naturel : c'est celui-là qu'il faut élargir, étendre et cultiver. En un mot, c'est dans l'amour de la famille qu'est compris l'amour de la patrie, et, par suite, celui de l'humanité. C'est avec les pères qu'on fait des citoyens.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Il faut savoir aimer les siens, sa propre famille, avant de pouvoir aimer les autres.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Dans une famille unie, il suffit d'une plainte, d'une souffrance, d'une larme, pour qu'un homme, une femme et un enfant confondent leurs trois cœurs en un seul, et sentent qu'ils ne font qu'un. Voilà pourquoi l'on a poétisé l'amour filial et l'amour paternel, pourquoi la famille est dite sainte ; c'est qu'on y retrouve la source même du besoin de s'aimer, de s'entraider, de se soutenir, qui de temps à autre se répand sur la société tout entière, mais à l'état d'écho affaibli.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Pour l'enfant, le petit garçon, le grand désir est de devenir un homme. Or, le premier symptôme de la virilité, le premier pas sérieux fait dans la vie est marqué par l'usage de la culotte. Cette première culotte est un événement que le papa souhaite et que la maman redoute. Il semble à la mère que ce soit un commencement d'abandon. Elle regarde d'un œil humide le cotillon délaissé pour toujours, et se dit : « La première enfance est donc terminée ? Déjà ! mon rôle va bientôt cesser. Il va avoir de nouveaux goûts, de nouveaux désirs ; il n'est déjà plus moi-même ; sa personnalité s'accuse, c'est quelqu'un, c'est un garçon. » Le père, tout au contraire, est ravi. Il rit dans sa moustache en regardant les petits mollets cambrés qui sortent du pantalon ; il tâte ce petit corps dont on saisit nettement le contour sous le nouveau vêtement, et il se dit : « Comme il est bâti, le gaillard ! Il aura, comme moi, les épaules larges, les reins solides. Comme ses petits pieds reposent franchement à terre ! » Il commence à s'apercevoir lui-même dans le petit être qui vient de lui ; il le regarde avec de nouveaux yeux, et, pour la première fois, il trouve un charme extrême à l'appeler : Mon garçon.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Ne riez pas trop des hésitations, des tâtonnements sans nombre, des folies impossibles de cet esprit vierge d'un bébé ou d'un petit enfant, qu'un papillon emporte dans les nuages, et pour lequel les grains de sable sont des montagnes ; qui comprend le gazouillement des oiseaux, prête des pensées aux fleurs et une âme aux poupées ; qui croit à des régions lointaines, où les arbres sont en sucre, les champs en chocolat, où les rivières sont du sirop ; pour qui mère Gigogne et Polichinelle sont des personnalités puissantes et pleines de réalité ; qui peuple le silence et anime la nuit. Ne riez pas de ce cher amour. Sa vie est un rêve, et ses erreurs s'appellent poésie. Cette poésie touchante, vous la trouvez dans l'enfance des hommes, vous la trouvez aussi dans l'enfance des peuples. Elle est la même. Dans l'une et dans l'autre, même besoin d'idéalisation, mème tendance à personnifier l'inconnu. Et l'on peut dire qu'entre Polichinelle et Jupiter, mère Gigogne et Vénus, il n'y a pas l'épaisseur d'un cheveu.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Quel travail immense ne font-ils pas en quelques mois, les bébés et les jeunes enfants ! Percevoir les bruits, les classer entre eux, comprendre que certains de ces bruits sont des paroles et que ces paroles sont des pensées ; trouver à eux tout seuls le sens de toute chose, distinguer le vrai du faux, le réel de l'imaginaire ; corriger, par l'observation, les erreurs de leur imagination trop ardente ; débrouiller un chaos ; et, durant ce travail gigantesque : assouplir sa langue, fortifier ses petites jambes chancelantes, se faire homme, en un mot. Si jamais spectacle fut curieux et touchant, c'est celui de ce petit être allant à la conquête du monde. Il ne connaît encore ni la crainte ni le doute, et ouvre son cœur tout grand. Il y a du Don Quichotte dans le bébé. Il est comique comme le grand chevalier, mais il en a aussi les côtés sublimes.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Le bébé n'est pas un être incomplet, une ébauche inachevée, c'est un petit homme. Observez-le de près, suivez chacun de ses mouvements ; ils vous révéleront une marche logique dans les idées, une merveilleuse puissance d'imagination, qu'on ne retrouvera à aucun âge de la vie. Il y a plus de poésie vraie dans la cervelle de ces chers amours que dans vingt poèmes épiques. Ils sont étonnés et inhabiles ; mais rien n'égale la sève de ces esprits tout neufs, frais, naïfs, sensibles aux moindres impressions et se frayant une route au milieu de l'inconnu.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Il est impossible de passer devant la sainte marmaille sans se sentir ému et sans l'aimer. Crottés, déguenillés ou pomponnés avec recherche ; courant au grand soleil, sur la route, et se vautrant dans la poussière, ou sautant à la corde, au milieu du jardin des Tuileries ; barbotant parmi les canetons déplumés qui font cui-cui, ou faisant des châteaux de sable auprès des mamans empanachées, les bébés sont adorables. Dans ceux-ci et dans ceux-là, même grâce, mêmes gestes embarrassés, même sérieux comique, même candeur, même insouciance de l'effet produit, même charme enfin ; ce charme qu'on appelle l'Enfance, qu'on ne peut comprendre sans l'aimer ! Charme difficile à définir, mais qu'on retrouve le même dans toute la nature, depuis la fleur qui s'entrouvre, le jour qui commence à poindre, jusqu'à l'enfant qui entre dans la vie.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

L'amour filial ne naît pas tout d'une pièce et comme fatalement. La voix du sang est une voix plus poétique que vraie. L'affection des enfants se gagne et se mérite ; elle est une conséquence, non une cause, et la reconnaissance en est le commencement. Il faut donc, à tout prix, que votre bébé soit reconnaissant. Ne comptez pas qu'il vous sache gré de votre sollicitude, des rêves d'avenir que vous faites pour lui, des mois de nourrice que vous avez payés et de la dot superbe que vous lui préparez ; cette reconnaissance-là exige de sa petite cervelle un calcul trop compliqué et des notions sociales qui lui sont encore inconnues. Il ne vous saura aucun gré de la tendresse extrême que vous avez pour lui, ne vous en étonnez pas et ne criez pas à l'ingratitude. Il faut d'abord que vous lui fassiez comprendre votre affection, il faut qu'il l'apprécie et la juge avant d'y répondre ; qu'il sache ses notes avant de jouer des airs.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

L'amour maternel est un sentiment inné chez la femme. Chez elle, c'est un instinct. Quand son bébé vient au monde, l'affection de la mère n'est pas comparable à celle du papa. Chez la mère, c'est déjà de l'amour. Il lui semble qu'elle le connaît de longue date, son bébé chéri. A son premier cri, elle le reconnaît. Elle le prend sans embarras, ses gestes sont faciles, elle n'éprouve aucune gêne, et, dans ses deux bras enlacés, le bébé trouve une place à sa mesure et s'endort heureux dans ce nid fait pour lui. On dirait que la femme a fait un mystérieux apprentissage de la maternité.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

L'amour paternel n'est pas de l'amour pour rien : il a ses folies, ses faiblesses, il est puéril ou sublime, il ne s'analyse pas, ni ne s'explique : l'amour paternel se ressent, il faut s'y laisser aller délicieusement.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Mesdames, pour plaire à votre mari, ne vous contentez pas d'être vertueuses, soyez séduisantes ; parfumez vos cheveux ; entretenez l'illusion comme une plante rare dans un vase d'or. Le mariage n'est pas un tombeau. Honte aux époux qui n'y trouvent que tristesse, ennui et sommeil !

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

La façon de donner ajoute du prix à l'objet qu'on donne.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Le mariage joyeux, c’est celui où l'on met en commun ses idées, ses chagrins, mais aussi sa bonne humeur et sa tendresse. Supprimez dans cette vie à deux la gravité, l'affectation, mais ajoutez-y un brin de galanterie et de camaraderie. Ayez dans l'intimité même cette coquetterie dont vous vous parez si volontiers dans le monde. Cherchez à lui plaire. Faites-vous aimable. Considérez que votre mari est un public qu'il faut vous rendre sympathique.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

L'unique garantie de fidélité entre deux époux, c'est l'amour. On ne reste à côté d'un compagnon de route que lorsqu'on éprouve près de lui plaisir et bonheur. Les lois, les décrets, les serments peuvent empêcher l'infidélité ou du moins peuvent la punir en fait, mais ils n'en peuvent empêcher ni punir l'intention ; or, en amour, l'intention, c'est le fait.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

A qui comprend mal ou ne comprend pas du tout, il faut lui mettre les points sur les i.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Le mariage n'est pas favorable à l'amour. Je ne crois pas dire là une monstruosité. L'amour y est trop à l'aise, il s'y étale avec trop de nonchalance dans des fauteuils trop douillets. L'amour y prend des habitudes de robe de chambre et de laisser-aller ; les sucreries dont il se bourre d'abord avec gloutonnerie rendent bientôt son estomac capricieux ; ses digestions se font mal, l'appétit diminue et, le soir venu, dans la tiédeur trop douce d'un nid fait pour lui, il bâille en lisant le journal, s'endort, ronfle, s'éteint.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Avez-vous éprouvé cette première joie de l'enfant qui devient homme lorsqu'il a sa maîtresse au bras ? Il tremble de sa fredaine et flaire pour le lendemain une correction paternelle ; mais toutes ces craintes s'effacent devant le moment présent qui est ineffable. Il est affranchi, il est homme, il aime, il est aimé, il se sent un pied dans la vie. Il voudrait que tout Paris le vît ainsi et il tremble d'être reconnu ; il donnerait son petit doigt pour avoir trois poils de barbe, une ride au front, pour que le cigare ne lui fit plus mal au cœur et pour qu'un verre de punch ne le fit plus éternuer !

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

C'est singulier comme on se trouve tout d'un coup riche quand on fouille dans nos vieux tiroirs ; que de soupirs oubliés, que de jolis petits bijoux en miettes, passés de mode et couverts de poussière ! Mais peu importe !

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Aimer c'est bien, savoir aimer c'est tout.

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

Mon époux est vraiment un bon papa. Il tient notre bébé avec une gaucherie si gracieuse ; il met tant d'efforts pour soulever ce petit être ! Lorsqu'il me l'apporte, caché dans les couvertures, il marche à petits pas lents et prudents. On dirait que le sol va s'effondrer sous lui. Puis il place le trésor dans mon lit, tout près, tout près, sur un bel oreiller festonné. On le pare, on l'installe, et si, après bien des efforts, nous arrivons à le faire sourire, ce sont des joies sans fin. Souvent, mon mari et moi, nous restons devant ce petit être, la tête appuyée dans nos mains. Nous suivons en silence les mouvements incertains et charmants de cette menotte aux ongles roses qui s'agite sur la soie, et nous trouvons dans cette contemplation commune un charme si profond de bonheur et de calme qu'il faut un événement pour nous en arracher. Ce sont, sur la forme de son front et la couleur de ses yeux, des discussions à mourir de rire, qui se terminent toujours par des projets d'avenir, bien fous sans doute, mais si charmants à faire !

Gustave Droz - Monsieur, madame et bébé (1866)

3 — La liste des auteurs populaires :

Le dictionnaire des meilleurs auteurs français et étrangers »
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