Les femmes ont un inimitable talent pour exprimer leurs sentiments sans employer de trop vives paroles ; leur éloquence est surtout dans l'accent, dans le geste, l'attitude et les regards.
Il est des êtres, bons et patients, qui passent dans notre vie, une pensée amère au cœur et un sourire à la fois tendre et douloureux sur les lèvres, emportant avec eux le mot de l'énigme sans le laisser deviner, par fierté, ou par dédain, et n'ayant que Dieu pour confident et pour consolateur.
Le cœur d'une femme de vingt-cinq ans n'est pas plus celui de la jeune fille de dix-huit que celui de la femme de quarante n'est celui de la femme de trente ans. Il y a quatre âges dans la vie des femmes, et chaque âge crée une nouvelle femme.
Il existe un charme inexprimable dans une question faite par une voyageuse inconnue, le moindre mot semble alors contenir toute une aventure ; mais, si la femme sollicite quelque protection, en s'appuyant sur sa faiblesse et sur une certaine ignorance des choses, chaque homme n'est-il pas légèrement enclin à bâtir une fable impossible où il se fait heureux ?
On aime en raison du plus ou du moins de ciel que contient notre âme.
L'effet de toute loi qui touche à la fortune privée est de développer prodigieusement les fourberies de l'esprit.
La loi est la parole, les usages sont les actions de la société.
Les femmes ne permettent pas à leur amant de descendre de son piédestal. On ne pardonne pas à un dieu la moindre petitesse.
Il est utile de nuit pour une mère d'avoir ses enfants à côté d'elle ! Elle peut les prendre, les rassurer et les rendormir quand quelque horrible cauchemar les a réveillés.
Les femmes savent donner à leurs paroles une sainteté particulière, elles leur communiquent je ne sais quoi de vibrant qui étend le sens des idées et leur prête de la profondeur ; si plus tard leur auditeur charmé ne se rend pas compte de ce qu'elles ont dit, le but a été complètement atteint, ce qui est le propre de l'éloquence.
Un homme nul est quelque chose d'effroyable, mais il a quelque chose de pire, c'est un homme annulé.
On pardonne toujours à un sot les entortillages de ses réponses en songeant à sa nullité. Les sots recueillent plus d'avantages de leur faiblesse que les gens d'esprit n'en obtiennent de leur force. On regarde sans l'aider un grand homme luttant contre le sort, et l'on commandite un épicier qui fera faillite. Savez-vous pourquoi ? On se croit supérieur en protégeant un imbécile, et l'on est fâché de n'être que l'égal d'un homme de génie.
Pour se garantir leurs biens, les riches ont inventé des tribunaux, des juges, mais, pour ceux qui couchent sur ou sous la soie, il est des remords, des grincements de dents cachés sous un sourire, et des gueules de lions fantastiques qui vous donnent le coup de dent au cœur.
Le monde se contente de grimaces, il se paie de ce qu'il donne.
Les femmes sont des enfants : présentez-leur un morceau de sucre, vous leur faites danser très bien toutes les contredanses que dansent les enfants gourmands ; mais il faut toujours avoir une dragée, la leur tenir haut, et que le goût des dragées ne leur passe point.
Rien n'est plus trompeur que le mirage produit en notre âme par la curiosité, par le désir, par la croyance au bonheur. Quelque fois un geste, une parole, un regard, dans une conversation sans témoins, quand les âmes sont déshabillées de leur hypocrisie mondaine, éclairent des abîmes.
Le doute a deux côtés : le côté de la lumière et le côté des ténèbres.
Je t'aime ! l'affection, l'amour, l'amour vrai, le bonheur de vivre dans un cœur tout à nous, entièrement à nous, sans réserve, est si rare et si difficile à rencontrer, que je t'aime de toute les puissances de mon âme.
La raison est toujours mesquine auprès du sentiment ; l'une est naturellement bornée, comme tout ce qui est positif, et l'autre est infini. Raisonner là où il faut sentir est le propre des âmes sans portée.
Certains êtres reçoivent de l'amour la puissance de transporter leur moi dans un autre, et quand il leur est enlevé, la vie ne leur est plus possible.
La femme est une sainte et belle créature, mais presque toujours incomprise et mal jugée.
L'amour, dans le mariage, est une chimère.
Être intelligent : Savoir, vouloir, pouvoir.
Certaines jeunes personnes sont si fausses, qu'il est impossible de donner leur caractère autrement que par celui de leur danse. Il n'y a que leur taille et leurs mouvements qui ne mentent point.
Je crois que deux filles dans une maison y feraient plus de ravages que n’en ferait la peste.
On ne peut pas ruiner un homme qui ne possède rien.
Quand tu ne m'aimeras plus, quand un jour tu me quitteras, je ne me plaindrai pas, je ne dirai rien, car un jour passé près de toi, un seul jour pendant lequel je t'aurai regardé, m'aura valu toute une vie.
Quelquefois, un geste, une parole, un regard, dans une conversation sans témoins, quand les âmes sont déshabillées de leur hypocrisie mondaine, éclaire des abîmes.
Le malheur fait dans certaines âmes un vaste désert où retentit la voix de Dieu.
L'expression des sentiments est d'autant moins démonstrative qu'ils sont plus profonds. Tout amour durable commence par de rêveuses méditations.
Le malheur et la mélancolie sont les interprètes les plus éloquents de l'amour.
Pour un homme passionné, toute femme vaut ce qu'elle lui coûte.
Il est dans toute figure humaine une place où les secrets mouvements du cœur se trahissent.
Il se rencontre parfois entre deux ennemis la même lucidité de raison, la même puissance de vue intellectuelle qu'entre deux amants qui lisent dans l'âme l'un de l'autre.
Il est des phrases épigrammatiques qui font un plaisir passager, et des blessures de longue durée.
La paresse pleine de suffisance ne mène à n'être qu'un sot.
La vie des oisifs est la seule qui coûte cher, c'est un vol social que de consommer sans produire.
En amitié, les fautes sont des crimes.
Les gens qui aiment ne doutent de rien, ou doutent de tout.
Si la presse n'existait point, il ne faudrait pas l'inventer.
L'amour attire l'amour, c'est l'abyssus abyssum de la Bible.
Il est des amours qui vont au-devant des tromperies.
De la crainte d'être pris pour un sot procèdent les mensonges de la fatuité générale en France, où passer pour un sot, c’est ne pas être du pays.
Chez les jeunes gens, la fatuité, quand elle tombe sur les femmes, annonce presque toujours un bonheur très-haut situé ; entre les hommes, elle annonce la mauvaise fortune.
Les femmes ont des pressentiments dont la justesse tient du prodige.
L'amour est aussi grand par le bavardage que par la concision.
L'homme se bronze ainsi : il use la femme pour que la femme ne puisse pas l'user.
L'amour n'est-il pas comme la mer qui, vue superficiellement ou à la hâte, est accusée de monotonie par les âmes vulgaires, tandis que certains êtres privilégiés peuvent passer leur vie à l'admirer en y trouvant sans cesse de changeants phénomènes qui les ravissent ?
La jalousie est la sentinelle qui ne dort jamais, elle est à l'amour ce que le mal est à l'homme.
La plus belle palme d'une jeune fille est la fleur d'une vie saine, pure, irréprochable.
L'amour a ses illusions, et toute illusion a son lendemain.
Enfanter, ce n'est rien ; mais nourrir, c'est enfanter à toute heure.
La piété est une vertu de femme que les femmes seules se transmettent bien.
La femme n'est égale à l'homme qu'en faisant de sa vie une continuelle offrande, comme celle de l'homme est une perpétuelle action.
Un homme veut bien quitter une femme, mais il ne veut pas être quitté par elle.
L'amour est une religion, et son culte doit coûter plus cher que celui de toutes les autres religions. Il passe promptement et passe en gamin qui tient à marquer son passage par des dévastations.
Rien ne lie ou ne désunit plus deux femmes que de faire leurs dévotions au même autel.
Toute personne qui pense fortement fait scandale.
Les hommes du monde sont jaloux entre eux, à la manière des femmes.
Au printemps, la nature, c'est une brune qui espère ; à l'automne, c'est une blonde qui se souvient.
La politesse ressemble aujourd’hui à ces traités de Cicéron dont il ne reste que le titre.
Beaucoup d'appelés et peu d'élus est une loi de la Cité aussi bien que du Ciel.
La vie sociale est comme la terre, elle nous donne en raison de nos efforts.
L'amour est un secret entre deux cœurs.
Le véritable amour est un océan de sensations éternelles et toujours neuves où l'on se plonge avec délice.
Le premier amour est une seconde enfance jetée à travers nos jours de peine et de labeur.
Il y a des amis qui sont comme des rosiers qui n'ont que des épines.
Aimer, c'est se plonger dans l'infini, n'apercevoir aucune borne au sentiment.
Aimer, c'est donner autant que l'on reçoit, mais s'efforcer mutuellement de donner plus.
Un seul mensonge détruit la confiance absolue qui, pour certaines âmes, est le fond même de l'amour.