Les idées sont comme les hommes ; elles dépendent de l'état et de la place qu'on leur donne.
Chaque siècle a pour divine patronne une idée.
Celui qui s'accoutume à une idée fausse accueillera facilement chaque erreur.
Une idée fixe est une folie commencée.
Les idées sont précisément comme la barbe ; elle n'est point au menton d'un enfant : les idées viennent avec l'âge.
Le siècle présent n'est que le disciple du siècle passé. On s'est fait un magasin d'idées et d'expressions où tout le monde puise.
Les contusions d'idées blessent la justesse de l'esprit.
Certitude : Idée dont n'a pas eu le temps de se défaire.
On voit des gens qui ne se défont pas facilement de leurs mirages traîner toute leur vie des idées fausses qu'ils n'ont pas su répudier à temps et qui empêtrent leur esprit alors même qu'elles leur sont devenues tout à fait étrangères, comme il arrive dans les vieux ménages indissolubles et d'autant plus désaccordés.
Les idées se présentent toujours comme de profil et du plus beau côté, le plus aigu pour se faire admettre plus vite. Puis, elles tournent ou on les tourne et on les aperçoit sous un angle beaucoup moins engageant. Il est temps de les abandonner avant de se laisser enliser davantage, tout de suite, sans trop les caresser.
Dans le monde des idées, rien ne se perd.
Chacun ne possède pas le don des idées volontaires.
On ne se donne pas les idées qu'on veut.
Raisonner est le seul plaisir qui ne trompe pas, et les idées sont les seules maîtresses qui ne vieillissent pas.
Quand j'ai une idée en tête, coûte que coûte, je ne recule devant rien.
Les gens qui ont peu d'idées tiennent beaucoup à celles qu'ils ont.
Les idées claires sont souvent des idées tristes.
Les idées confuses sont notre plus grand ennemi.
Il y a des idées qui conduisent à l'hôpital ; il y en a d'autres qui mènent tout droit au pénitencier.
Une idée, cela nourrit, cela désaltère, cela tient chaud en hiver, cela rafraîchit dans les chaleurs, et puis cela a des yeux, une bouche, une langue, cela parle, cela rit, c'est une compagnie.
Une bonne idée est féconde comme une bonne terre.
Quand des idées qui ont préoccupé les esprits touchent à leur fin, elles restent dans quelques têtes, et s'y changent en manie et en imbécillité.
La contagion des idées et des mots est chez les Français d'une rapidité extraordinaire. Chez un peuple prompt et communicatif, l'idée qui occupe quelques esprits est bientôt l'idée qui les occupe tous : le mot qui est dans quelques bouches est bientôt dans toutes.
L'échange des idées est aussi indispensable aux peuples que l'échange des substances.
Les bonnes idées n'ont pas d'âge, elles ont seulement de l'avenir.
Quand deux amoureux sont occupés par des idées auxquelles ils sont étrangers l'un et l'autre. Lorsqu'on en est là, le mal est bien près d'être sans remède.
La femme possédée par une idée ne la laisse entamer par rien, et la poursuit imperturbablement à travers tous les obstacles dont vainement on voudrait l'arrêter.
Dans un âge où l'homme n'a encore nulles véritables idées, toute la différence qui se trouve entre celui qui a du génie et celui qui n'en a pas, est que le dernier n'admet que de fausses idées, et que le premier, n'en trouvant que de telles, n'en admet aucun.
Toute idée devient fausse au moment où l'on s'en contente.
Tout le monde ne peut pas avoir la même somme de désirs et d'idées.
Un trait d'esprit annonce toujours la mort d'une idée.
Tolérer toutes les idées n'est pas les cautionner.
Il est nécessaire, ou plutôt inévitable, d'avoir des idées, oui, comme des yeux ou des mains ; mais, pour réussir à les avoir, il faut ne pas être possédé par elles.
Le temps dans sa marche immuable détruit tout, il modifie même les idées des hommes.
Il est des caractères organisés de façon à vouloir toujours substituer leurs idées à ce qui existe.
L'empressement que chacun met à faire adopter ses idées montre assez qu'il les croit préférables à celles des autres.
Nos idées se succèdent les unes aux autres, et se chassent mutuellement, de même que les jours composant notre vie.
La diversité des objets qui frappent l'homme, ne lui donne guère le temps d'avoir des idées suivies.
Si elles ne s'affûtent pas à d'autres idées, les idées s'émoussent.
Les idées font trois petits tours et puis s'en vont, et la Seine les emporte sous ses ponts.
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente.
Un homme sérieux a peu d'idées ; un homme à idées n'est jamais sérieux.
On saute joyeusement du lit, des idées plein la tête, et crac ! rien n'en sort : Mirages mentaux.
Publier vos idées si vous croyez qu'elles puissent être utiles, c'est un devoir.
Il est des idées qui ressemblent à des traits jaillissant de l'Infini.
Il est rare que les jolies femmes aient le goût des idées dangereuses.
Ceux qui n'ont pas d'idées en empruntent à ceux qui en ont. Chacun dit à peu près la même chose, et voilà pourquoi l'esprit court les rues.
Rien de tel qu'un imbécile pour avoir une idée originale et, bien entendu, imbécile.
Au jour des grandes crises, la fièvre des idées est salutaire.
Toute grande idée qui apparaît dans le monde comme un évangile, est d'abord un scandale pour le peuple des sots et des pédants, et une folie aux yeux des esprits cultivés, mais superficiels.
On aime à retrouver ses idées dans un livre plutôt qu'à y découvrir des idées nouvelles. On ne lit pas l'auteur, on se lit soi-même.
Une idée qui évolue est un centre organique qui s'agglomère.
Les idées fausses se rectifient forcément dans la pratique ; les excès commis sont des taches ineffaçables sur les pages de l'histoire.
Les idées précises conduisent souvent à ne rien faire.
Fais ta vie loin des idées reçues, dans la nuit des choses mal perçues ; par les autres mauvaises pour toi, fais ta vie marche droit, tu verras !
La poésie est dans les idées ; les idées viennent de l'âme.
Je n'aime pas la conversation d'idées, ça m'assomme.
Ne vous échauffez jamais dans une discussion, laissez à chacun ses idées.
Une sensibilité extrême, refoulée dès l'enfance, demeurée enfermée dans le coin le plus secret du cœur. Le monde ne vit plus, pour jamais, que les idées.
Une idée sublime, profonde, est un lingot ; une idée fine est une pièce d'or ou d'argent.
Tout arrive par les idées ; elles produisent les faits, qui ne leur servent que d'enveloppe.
Toute idée est un diamant à mille facettes : voilà pourquoi lorsque deux hommes discutent de bonne foi, ils ont, le plus souvent, tous deux raison et tous deux tort ; raison, en ce que chacun d'eux voyant effectivement un des aspects du vrai énonce une vérité relative ; tort, en ce que chacun prétend exprimer une vérité absolue et l'imposer comme telle à son interlocuteur. Dans un diamant taillé, toutes les facettes sont vraies, aucune n'est la vraie.
Semons, mais ne plantons point les idées nouvelles. Plantées, elles donnent trop vite des fruits qui tombent et ne valent rien. Semées, au contraire, elles subissent la sage lenteur du temps qui ne respecte que ce qu'il fonde et développe.
Tout homme qui croit avoir une idée utile aux hommes et qui ne la publie pas, autant qu'il est en lui, est un lâche, si c'est par peur, et un malhonnête homme si c'est par indifférence ou par calcul.
Les plus grands ennemis d'une idée nouvelle sont ceux qui dînent et qui soupent d'une idée ancienne que l'idée nouvelle vient détruire.
Comportons-nous avec une idée nouvelle, comme avec une chaussure neuve : essayons-la ; prenons le temps de nous y accoutumer ; et nous verrons, souvent, que cette idée ne nous blessait, d'abord, que parce qu'elle était neuve.
La netteté naît de l'ordre des idées?