La seule chose que nous ne savons pas c'est d'ignorer ce que nous ne pouvons savoir, disait Jean-Jacques Rousseau. Un célèbre écrivain et académicien français, Jean Dutourd, a écrit : Lorsque je me mets à ma table, ou m'installe devant mon bureau, je ne sais jamais une minute à l'avance ce que je vais inventer, écrire. Comme tout un chacun, je connais une quantité de choses, que j'ai observées, aperçues, lues, comprises, mais elles ne m'intéressent pas. A quoi bon répéter cela ? Ce qui m'intéresse, c'est ce que j'ignore, ce que nul ne soupçonne, pas même moi, et que je découvre en avançant dans mon ouvrage. Je m'ennuie très vite quand j'écris ; il me faut du nouveau à chaque ligne ; j’entends par là des vérités inattendues, que je n'ai pas cherchées, auxquelles je n'ai pas songé une seule fois dans ma vie, qui apparaissent soudain. Je travaille à la manière d'un explorateur qui marche dans une forêt vierge ; il n'y voit pas à un mètre devant lui, et ignore sur quelle fleur non recensée par les botanistes ou quel animal disparu depuis la préhistoire il va tomber. Il n'y a que cela qui me plaise. Un moraliste, penseur et écrivain français, Alphonse Dugrivel, dans son recueil de pensées diverses publié en 1841, a écrit : C'est en savoir beaucoup que de ne pas avoir honte d'ignorer bien des choses.