Il y a dans la vaste imagination de l'homme quelque chose d'infini que toute la matière ne peut satisfaire, ni combler, ni contenir.
L'imagination dispense d'avoir de la mémoire, comme le crédit dispense d'avoir de la monnaie.
L'imagination est une mémoire exaltée, embellie par le sentiment ; elle ne montre jamais que le côté merveilleux de la nature animée ; par son secours, nous rassemblons les objets qui avaient disparu de notre entendement, et nous leur donnons selon notre volonté les plus agréables formes.
L'imagination fait avec ceux qu'elle anime ce que les hommes qui combattent le taureau font dans les cirques espagnols. Elle blesse avec mille traits divers ornés de banderoles de pourpre et d'or. Elle vous pare, mais elle vous déchire, et le sang coule sous tous ces rubans.
L'imagination est une fée bienfaisante.
Il est difficile, pour l'homme, de ne point porter ses pas dans les lieux habités par son imagination. Si le Jourdain, le Nil, l'Océan, remplissent habituellement votre pensée, vous serez voyageur ; les voyages du corps suivent nécessairement ceux de l'intelligence.
Il faut l'imagination des autres à ceux qui n'en ont pas. Ceux qui en ont en mettent partout.
Quand on a de l'imagination, on peut donner de la couleur à tout acte de la vie qui sort un peu de l'ordinaire, aux plus ordinaires aussi : ce sont ceux-là qui en ont le plus besoin.
Notre imagination nous tourmente souvent en nous forgeant des fantômes ; en revanche elle nous rend quelquefois le service de nous faire oublier les réalités, et nous lui en sommes fort obligés quand ces réalités sont déplaisantes.
Dans un temps où l'on met si aisément ses aliénés à l'hôpital, l'imagination est la seule folle que l'on aime à garder au logis.
L'imagination passive est préférable à l'abus de paroles sans imagination.
L'imagination va toujours beaucoup plus loin que la réalité.
L'imagination est souvent la source des ridicules incurables.
L'imagination, qui agit au gré du cœur, prête à la personne aimée le mérite qui lui manque.
Les imaginations vivent aiment mieux de loin que de près.
L'empire de l'imagination qui vit de tout, qui vit de peu, qui ne vit de rien, fait taire la raison.
L'imagination ne se prête que difficilement à ce que les sens ne lui présentent pas.
L'imagination anime tout ce qu'elle touche de sa baguette magique.
L'imagination est comme le vin dont l'excès est aussi nuisible que l'usage modéré en est salutaire.
L'imagination est le joujou de l'humanité.
Une imagination excessive est un enfant prodigue qui met tout à fond perdu.
L'imagination est un arbre à qui il faut laisser des feuilles superflues pour ne pas épuiser l'énergie de la nature.
L'imagination, telle que le plaisir, a une pente douce qui nous conduit au précipice, sans nous le laisser apercevoir.
L'encre et le papier savent seuls tenir l'imagination en éveil.
La mémoire et l'imagination nourrissent l'amour abandonné.
Nous n'éprouvons tant de plaisir à voir un bas blanc bien tiré sur une jambe bien faite, que parce qu'en exaltant notre imagination, ce que nous voyons la laisse errer à loisir dans le vaste champ de l'infini.
La jeunesse, printemps de la vie, aurore de la raison, est exposée à la fièvre des sens, et au délire de l'imagination.
L'ennuyeux est la torpille qui engourdit, et l'homme d'imagination est la flamme qui se communique.
Quel caractère plus difficile à corriger que celui d'une personne dont l'imagination est capricieuse et bizarre, dont le cœur est hautain et impérieux, dont la volonté est dure et opiniâtre, dont les sentiments sont bas et intéressés ! un pareil caractère ne fera jamais que le malheur de la personne qui en est douée, et le désespoir de ceux qui s'intéressent à elle.
L'imagination est la source et la gardienne de nos plaisirs.
L'imagination nous transporte du passé dans l'avenir, et de l'avenir dans le passé, elle nous en fait jouir dans le présent.
L'imagination est capricieuse de sa nature ; elle a ses instants de verve qu'il ne faut pas négliger ; on doit saisir au passage ses faveurs que le temps emporte sur ses ailes.
L'imagination, jointe à l'activité et au courage, fait les grands hommes de ce monde.
L'imagination des femmes est le plus puissant des objectifs. Il peut faire d'un grain de sable une montagne, d'un sot un grand homme, et d'un être difforme un Antinoüs. C'est surtout chez les femmes que l'imagination est la folle du logis.
L'esprit est la fleur de l'imagination ; le jugement en est le fruit.
Le propre de l'imagination sympathique est de s'intéresser moins à l'être qu'au devenir ; elle se sent moins curieuse de la forme essentielle des choses que de leurs modalités, de leurs accidents, de leurs affections, de leurs souffrances. Pour qu'elle nous fasse vivre de la vie des choses, il faut que cette vie soit analogue à la nôtre, et c'est bien ainsi qu'elle la voit.
L'imagination transporte l'homme comme un voyageur sur une haute montagne, d'où il faut qu'il redescende en laissant ses illusions une à une sur son passage.
L'imagination est la plus aimable de nos facultés. Elle nous sert à donner à toutes choses des formes agréables. Elle est pleine de magie ; elle nous surprend, elle nous console, elle embellit notre existence, elle nous fait jouir à l'avance de ce qui n'existe que par elle, et si parfois elle nous égare, elle n'en est pas moins le bien le plus positif qu'il y ait en ce monde.
Le savoir nourrit l'imagination, l'érudition la stérilise.
L'imagination, cette brillante aventurière, doit faire les frais de la conversation qui, sans elle, serait bien insipide ; mais dans la conduite de la vie, l'esprit doit toujours être subordonné au jugement.
Derrière ses fantaisies, l'imagination peut entrevoir la raison, comme l'oiseau peut, du nuage, apercevoir la terre.
L'imagination est comme la mer, elle a ses grandes et ses petites marées.
L'imagination agit avec rapidité et se crée en un instant ses propres illusions.
L'imagination est ce dont on parle le plus volontiers quand elle fait défaut.
L'imagination, c'est la folle du logique.
L'imagination est l'œil de l'âme.
S'il y a des gens qui abusent de leur imagination, en revanche, il en est beaucoup d'autres qui sont très discrets à l'égard de la leur.
Imagination ! on m'avait toujours dit que tu existais en moi, et cependant je t'ai reniée longtemps, pardonne-le-moi. Au déclin de ma vie, je sens que tu as illuminé beaucoup d'heures tristes, adouci beaucoup d'amertumes ; que ton souffle a souvent aéré mon esprit, ta présence souvent trompé mon cœur. Je ne serai donc jamais de ceux qui te jettent aux gémonies, tout en plaignant ceux qui ne savent pas, sans en tomber, s'amuser à ton balcon.
L'imagination ne se limite jamais, plus elle s'avance, plus elle s'excite à s'avancer encore.
L'imagination n'est pas une menteuse de race : elle ment moins pour nous tromper que pour nous distraire ; à nous de savoir en user.
L'imagination s'égare aisément si la raison ne lui sert de guide?