Hélas ! la tendance naturelle de l'esprit humain est d'imaginer plutôt que d'observer, de croire plutôt que de vérifier. Il accepte, par paresse, toute idée qui se présente.
Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être : nous voulons vivre dans l'idée des autres une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable. Grande marque du néant de notre propre être, de n'être pas satisfait de l'un sans l'autre et d'échanger souvent l'un pour l'autre.
Il en est de certains hommes comme ces chasseurs qui s'imaginent avoir tué le gibier qu'ils achètent.
Les malheurs réels ont du moins l'avantage de nous faire oublier nos malheurs imaginaires.
Ce qui nous plaît dans le danger, c'est ce qu'il offre d'imaginaire.
Laissons la jeunesse voir le monde tel qu'elle l'imagine, elle a le temps d'apprendre à le voir tel qu'il est.
Chacun s'imagine que la règle est faite pour tout le monde et l'exception pour soi.
La paresse à imaginer une société dans laquelle le citoyen pourrait vivre autre chose qu'une existence de travailleur.
Trop souvent on s'imagine avoir des compétences que l'on n'a pas.
Les habitudes, c'est le cancer de l'amour. Les gens s'imaginent qu'après le mariage, le travail est fait. Eh bien, non, c'est là que tout commence... et c'est un travail colossal. Le crime parfait de l'amour, c'est le mariage. Les enfants lui font beaucoup de mal également, ce ne sont que des emmerdes, mais des emmerdes que l'on aime. Dès qu'un enfant arrive, c'est fini, on perd 50 % de l'affaire, et encore... Quand on ne perd que 50 %, on s'en sort bien.
J'imagine la scène : c'est clair comme de l'auroch.
Le monde réel a ses bornes, le monde imaginaire est infini : ne pouvant élargir l'un, rétrécissons l'autre ; car c'est de leur seule différence que naissent toutes les peines qui nous rendent vraiment malheureux. Ôtez la force, la santé, le bon témoignage de soi, tous les biens de cette vie sont dans l'opinion ; ôtez les douleurs du corps et les remords de la conscience, tous nos maux sont imaginaires.
Imaginer, c'est marcher avant la marche.
Consulter le miroir, c'est imaginer le temps qu'il fera à partir du temps qu'il fait.
Au pays des songes, tout est couleur de rose, tout est beau, tout est bon. Malheureusement, de ces félicités imaginaires rien ne tient, rien ne dure.
Nos amis s'imaginent assez volontiers que nous sommes aimés d'eux seuls pour pouvoir se donner l'affectueuse illusion d'être nos champions contre les autres.
Tout est plus simple qu'on ne peut l'imaginer et, en même temps, trop entrecroisé pour être compris.
La vie heureuse consiste à sentir et à imaginer agréablement.
Les plus malheureux des hommes sont ceux qui, ayant plus de génie que de talent, conçoivent, imaginent, inventent, et ne savent pas exécuter.
S'imaginer qu'on sait ce qu'on ne sait pas est la plus fatale, la plus incurable des sottises.
Il y a des personnes qui emploient la moitié de leur temps à imaginer de grandes choses, et l'autre moitié à commettre de plates petites actions.
Les femmes s'imaginent parfois qu'elles deviennent amoureuses d'un homme, alors qu'elles ont simplement pris en grippe la femme de cet homme.
La seule vie qui soit passionnante est la vie imaginaire.
L'homme est capable de faire ce qu'il est incapable d'imaginer.
Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.
Ce qu'on imagine d'une femme est peut-être toujours un peu quelque chose de la femme qu'on aurait été.
Imaginer, c'est se figurer le monde au delà des mesures contrôlées.
Il est des mystères que l'on peut à peine imaginer, et que l'on ne résoudra qu'en partie.
On s'imagine toujours pouvoir faire ce que d'autres ont fait.
L'amour est comme la poésie, même les plus médiocres, s'imaginent qu'ils innovent.
Trop souvent on s'imagine avoir des sentiments que l'on n'a pas.
Il y a tant de femmes qui, le lendemain même du mariage, sont veuves du mari qu'elles s'étaient imaginées.
On s'imagine avoir le caractère de sa philosophie, alors qu'on n'a le plus souvent que la philosophie de son caractère.
Si ceux qui aiment à raconter leurs propres affaires, s'imaginent que les écoutants y prennent le même intérêt qu'eux, ils sont bien dans l'erreur.
Il est des gens qui en s'enveloppant dans de subtiles faussetés s'imaginent laisser voir qu'ils sont de bonne foi.
La manière dont on imagine est souvent plus instructive que ce qu'on imagine.
Les hommes s'imaginent faire des enfants, alors qu'ils ne font que des hommes.
Si l'on est susceptible aux maux imaginaires, on sera nécessairement la proie de quelqu'un.
Le bonheur est une vocation moins commune qu'on imagine.
L'amour vrai est le fruit mur de la vie ; à dix-huit-ans on ne le connaît pas, on l'imagine.
Le rêve est la preuve qu'imaginer, rêver ce qui n'a pas été, est l'un des plus profonds besoins de l'homme.
Nous ne saisissons jamais le bonheur, mais nous en avons sans cesse l'image devant les yeux. Quand nous pensons à nous, nous l'imaginons dans nos rêves ; quand nous regardons les autres, nous croyons l'apercevoir dans leur destinée.
Dans la vie c'est comme au cinéma ; ce n'est jamais le scénario qu'on avait imaginé qu'on tourne.
L'imaginaire entretient le rêve quand la réalité actuelle démythifie absolument tout.
Expérimenter, c'est imaginer.
Ce qu'on imagine en un moment ne plaît qu'un moment.
La concupiscence est plus rare que ne se l'imaginent les vieilles filles.
Ce qu'on ne ressent point, ne s'imagine pas.
Voilà la grande erreur de toujours : s'imaginer que les êtres pensent ce qu'ils disent.
Ce qui est maintenant prouvé ne fut jadis qu'imaginé.
Parce que le millionnaire n'a pas récolté sans peine, il s'imagine avoir semé.
L'imagination grandit ce qu'elle ne voit pas?