Étouffe ta colère, et ne t'aveugle pas quand la raison t'éclaire.
La beauté doit à l'amour seul sa puissance.
Le parfait bonheur ne consiste qu'à rendre les hommes heureux.
Le plaisir passe et s'enfuit, profitez du jour qui luit.
Un peu de tendre folie fait d'une fille jolie le plaisir et le bonheur.
Le temps détruit toutes choses, et quand le printemps est passé l'on ne voit plus de roses.
Souvenez-vous que c'est une sottise de trop parler des honneurs qu'on méprise ; que qui s'érige en censeur de la cour, doit avant tout, la quitter sans retour.
Toute vertu qui veut être admirée, de quelque vice est toujours bigarrée.
Le sage doit se payer par ses mains.
Notre vrai salaire doit se borner au plaisir de bien faire.
Le vulgaire stupide ne suit jamais que le plus mauvais guide.
Tous les jours l'aveugle ignorance, fait quitter le vrai pour l'apparence.
Quiconque a mis, dit un auteur antique, son seul espoir dans l'amitié publique, vit rarement sans trouble et sans chagrin, et n'a jamais fait une heureuse fin.
Le forgeron médit du forgeron ; l'homme de cœur est haï du poltron.
Tout homme brûle d'être estimé, et n'est heureux qu'autant qu'il est aimé.
Un peuple fier chérit tout à la fois, sa liberté, sa patrie et ses lois.
C'est peu de posséder l'art de convaincre, il faut persuader.
Qui met l'homme en estime et crédit ? Richesse d'âme, et culture d'esprit !
Les hommes ne sont méchants que parce qu'ils sont fous !
Tous les jours on voit un sot du nom d'esprit fatuité dotée, et de vertu sottise étiquetée.
Rarement à de hautes matières, le peuple ignare élève ses lumières.
Qui dit esprit, dit sel de la raison, donc sur deux points roule mon oraison : Raison sans sel est fade nourriture ; sel sans raison n'est solide pâture.
Si on vous dit qu'un vaurien a de l'esprit, examinez-le bien ; vous trouverez qu'il n'en a que le casque.
Sotte ignorance et jugement léger font avaler anguilles et couleuvres.
Justice et vérité n'habitent point en cerveau mal monté.
Il n'est point de fou mélancolique plus effréné qu'un auteur famélique.
La solitude est mon plus grand effroi ; je crains l'ennui d'être seul avec moi.
Les Grâces et la Jeunesse vous parent de mille fleurs, et peignent votre sagesse des plus riantes couleurs.
Songez que l'art d'aimer n'est que celui de plaire.
C'est être heureux époux, que de feindre de l'être ; et plus on est jaloux, moins on doit le paraître.
D'un amour sans alarmes, on doit toujours s'alarmer.
Craignez, amants trop heureux, votre félicité même : Plus un bonheur est extrême, et plus il est dangereux.
Quand le péril nous étonne, n'importunons point les dieux : Vénus, ainsi que Bellone, aime les audacieux.
L'audace d'un téméraire est aisée à surmonter, c'est l'amant qui sait nous plaire que nous devons redouter.
Le péril le plus à craindre est celui qu'on ne craint pas.
L'emportement ni les menaces ne font point le lien des cœurs.
L'Amour ne va point sans les Grâces.
Un cœur jaloux ne fait paraître que des feux qui le font haïr.
Heureux le cœur qui vous aime, s'il est aimé de vous !
Des amants audacieux, ne cédez qu'à la tendresse de qui sait aimer le mieux.
Heureux qui de vos doux plaisirs goûte la douceur toujours pure !
Voulez-vous, dans vos feux, trouver des biens durables ? Soyez moins amoureux ; devenez plus aimables.
Que le soin de charmer soit votre unique affaire.
En amour, des feux trop violents font souvent une ingrate.
On oublie aisément un amour qui fait peur, en faveur d'un amour qui flatte.
Le temps vous poursuit sans cesse, et bientôt sera effacé l'éclat de votre jeunesse.
Le Temps, cette image mobile de l'immobile éternité.