Rien ne sert de courir, il faut partir à point.
L'homme est de glace aux vérités ; il est de feu pour les mensonges.
Deux coqs vivaient en paix : une poule survint, et voilà la guerre allumée.
Les ennuis d'amour ont cela de bon qu'ils n'ennuient jamais.
Le trop d'attention qu'on a pour le danger fait le plus souvent qu'on y tombe.
Un Tiens vaut mieux que deux Tu l'auras ; l'un est sûr, l'autre ne l'est pas.
Plus tels gens sont pleins, moins ils sont importuns.
Ce temps embrasse tous les temps, qu'on le partage en jours, en heures, en moments.
Que de tout inconnu le sage se méfie !
Laissez dire les sots, le savoir a son prix.
Chacun à son métier doit toujours s'attacher.
La grâce, plus belle encore que la beauté.
Qu'un ami véritable est une douce chose, il cherche vos besoins au fond de votre coeur ; il vous épargne la pudeur de les lui découvrir vous-même. Un songe, un rien, tout lui fait peur quand il s'agit de ce qu'il aime.
Oh ! combien le péril enrichirait les dieux, si nous nous souvenions des vœux qu'il nous fait faire.
Rien ne peut empêcher que je n'aime aussitôt : Je veux brûler, languir, et mourir s'il le faut.
Pour me rendre heureux, un sourire peut suffire.
Le plus semblable aux morts meurt le plus à regret.
Laissez-vous enflammer : que vaut la peine de vivre, sans le doux plaisir d'aimer ?
L'homme est ainsi bâti : quand un sujet l'enflamme, l'impossibilité disparaît de son âme.
Une belle, alors qu'elle est en larmes, en est plus belle de moitié.
La méfiance est mère de la sûreté.
Entre amis, il ne faut jamais qu'on s'abandonne aux traits d'un courroux sérieux.
En amour, comme à la table, si l'on en croit la faculté, diversité de mets peut nuire à la santé.
Le moindre de bruit que l'on peut faire sur telle affaire est le plus sûr de la moitié.
Il ne faut à la cour ni trop voir, ni trop dire.
Heureux qui par raison doit plaire ! plus heureux qui plaît par amour !
Régnez sur vos propres désirs, c'est le plus beau des diadèmes.
Le don le plus nécessaire, c'est la raison.
Le plus magnifique don qu'aux mortels on puisse faire, c'est l'amour.
On ne suit pas toujours ses aïeux ni son père.
Quiconque est loup agisse en loup ; c'est le plus certain de beaucoup.
Plutôt souffrir que mourir, c'est la devise des hommes.
Bien adresser n'est pas petite affaire.
Les petits, en toute affaire, esquivent fort aisément : les grands ne le peuvent faire.
L'adversaire d'une vraie liberté est un désir excessif de sécurité.
L'usage seulement fait la possession.
Amour, amour, quand tu nous tiens, on peut bien dire : adieu, prudence !
Mon destin est tel qu'il faut que j'aime : on m'a pourvu d'un cœur peu content de lui-même, inquiet, et fécond en nouvelles amours : Il aime à s'engager, mais non pas pour toujours.
Les injustices du pervers servent souvent d'excuse aux nôtres.
On perd du temps au choix, on tente, on veut tout faire : N'en n'ayons qu'un, mais qu'il soit bon.
Le trop d'expédients peut gâter une affaire.
La modestie égale la grandeur.
La louange chatouille et gagne les esprits : les faveurs d'une belle en sont souvent le prix.
Toute puissance est faible à moins que d'être unie.
Quand le mal est certain, la plainte ni la peur ne change le destin.
Le repos ? le repos, trésor si précieux qu'on en faisait jadis le partage des dieux !
Les vertus devraient être soeurs ainsi que les vices sont frères.
De tout temps, les petits ont pâti des sottises des grands.
Faute de cultiver la nature et ses dons, ô combien de César deviendront Laridons !
La rareté du fait donne du prix à la chose.
Aide-toi, le Ciel t'aidera.
Tout le monde se fait payer.
Le moindre bruit éveille un mari soupçonneux.
Ne t'attends qu'à toi seul, c'est un commun proverbe.
Sans que l'impatience augmente encore le vôtre ; au chagrin de ce mal n'en ajoutez point d'autre.
Au moins, s'il faut souffrir, endurez doucement ; l'amour est de soi-même assez plein de tourment.
L'amour a ses plaisirs aussi bien que ses peines.
S'il fallait condamner tous les ingrats qui sont au monde à qui pourrait-on pardonner ?
Ôtez d'entre les hommes la simple foi, le meilleur est ôté.
Chez les amants tout plaît, tout est parfait ; chez les époux tout ennuie et tout lasse.
Le cœur fait tout, le reste est inutile.
La plus belle victoire est de vaincre son cœur.
Garde-toi, tant que tu vivras, de juger des gens sur la mine.
Chacun tourne en réalités, autant qu'il peut, ses propres songes.
Certains compliments de consolation qui sont surcroît d'affliction.
De son métier, il faut que chacun vive.
Aucun chemin de fleur ne conduit à la gloire.
Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père.
Ne forçons point notre talent, nous ne ferions rien avec grâce.
De ses amants toujours on se méfie.
Amants heureux, il n'y a que vous qui connaissiez le plaisir !
Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
L'absence est aussi bien un remède à la haine qu'un appareil contre l'amour.
Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre.
Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ; mieux vaudrait un sage ennemi.
Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux.
Travaillez, prenez de la peine : c'est le fonds qui manque le moins.
Tel est pris qui croyait prendre.
Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Dieu fait bien ce qu'il fait.
Quand on l'ignore, ce n'est rien ; quand on le sait, c'est peu de chose.
C'est être innocent que d'être malheureux.
Jamais un lourdaud, quoi qu'il fasse, ne saurait passer pour galant.