Les citations célèbres de Jean Dutourd.

1 - Notre citation favorite de Jean Dutourd :

Photo / portrait de Jean Dutourd Les commencements de l'amour se situent toujours en dehors du monde. Lorsque deux personnes se découvrent, il se passe quelques jours pendant lesquels elles vivent dans une sorte d'absolu, de paradis solitaire où nul ne vient les déranger. C'est après, passé les premières découvertes, quand l'amour s'installe, avec son intendance, c'est-à-dire avec tous ses aménagements matériels, les rendez-vous, les escapades, les lieux secrets où l'on se rencontre, les camouflages, les ajustements d'heures, etc., que le monde se remet à peser, a écrit Jean Dutourd. (Extrait de : Les œuvres romanesques, publiées en 1979.) Autre citation de Jean Dutourd : L'amour doit avoir pour effet de rapprocher deux personnes, non de les séparer. Et, après qu'il s'est éteint, les inciter à s'entraider, à se rendre des services, à se faciliter mutuellement la vie. (Extrait de : L'assassin, un roman publié en 1993.)
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2 - Les pensées et citations célèbres de Jean Dutourd :

Les myriades d'objets dont s'entourent les hommes sont des myriades de miroirs dans lesquels ils contemplent des morceaux d'eux-mêmes.

Jean Dutourd - Doucin (1955)

Il est plus facile d'être malheureux du malheur d'autrui qu'heureux de son propre bonheur.

Jean Dutourd - Le bonheur et autres idées (1980)

Quelle pourrait bien être pour moi la femme idéale ? Un corps privé de pensée !

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

On s'attache à quelqu'un que l'on rend heureux : on aime le bonheur que l'on donne.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

La miséricorde de Dieu est infinie, jusqu'à l'ultime fraction de seconde il peut pardonner.

Jean Dutourd - Le paradoxe du critique (1972)

Il y a toujours assez de temps pour s'ennuyer, c'est pour s'amuser ou travailler qu'on en manque.

Jean Dutourd - Le vieil homme et la France (1994)

La facilité est une illusion meurtrière car la vie n'est pas facile. A chaque instant on bute aux limites du possible, on se sent impuissant, écrasé, ligoté par le monde. Gagner facilement de l'argent, cela fait croire que tout est facile. Quand on a beaucoup d'argent, la vie ne présente plus d'obstacles.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1958)

Il est des temps où rien n'est plus aisé que d'être brave, c'est quand tout le monde est lâche.

Jean Dutourd - La Gauche la plus bête du monde (1985)

L'amour nous entraîne dans des chemins qu'on ne soupçonnait guère et tel se croit dans une comédie de Marivaux quand il est déjà dans une tragédie de Racine.

Jean Dutourd - Discours du jeudi 18 décembre 1980.

En amour, l'homme est un chasseur et la femme une proie.

Jean Dutourd - L'âme sensible (1959)

Ce n'est qu'en s'entêtant comme une mule dans une absurdité sublime qu'on devient grand homme. Il est quelques situations difficiles dans la vie où le bon sens est une tentation à laquelle il ne faut surtout pas céder.

Jean Dutourd - Cinq ans chez les sauvages (1977)

Les chagrins d'amour prolongent les amours, en ce qu'ils découragent comme eux les assiduités masculines. Le regret d'un amant absorbe autant que l'amant lui-même ; les hommes sentent qu'il est aussi difficile de gagner le cœur ou les faveurs d'une femme abandonnée que d'une femme heureuse : l'une et l'autre opposent les mêmes défenses, ou la même indifférence.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Les femmes qui ont été abandonnées et qui souffrent d'un chagrin d'amour ont besoin, pour les apaiser, d'une certaine forme virile de la tendresse : où trouver cette tendresse mieux que chez un père ?

Jean Dutourd - Leporello, Ed. Plon (2007)

Chacun s'arrange comme il peut avec le bon Dieu.

Jean Dutourd - Le vieil homme et la France (1994)

Le langage est l'âme d'un pays, il est comme le climat, qui régit les habitudes, les mœurs, les ambitions, les pensées des hommes, et façonne jusqu'au caractère national.

Jean Dutourd - Le Feld-Maréchal von Bonaparte (1996)

Les automobilistes devraient avoir sans cesse l'histoire de Phaéton présente à l'esprit. Qu'est-ce que la vitesse, en effet ? Un moyen, et rien de plus. Le moyen d'aller rapidement d'un endroit à un autre quand on est pressé. Un homme désœuvré qui, au volant de sa voiture, va très vite sur une route, n'est que le singe d'un homme occupé. Il n'est pas pressé : il feint de l'être. Par-là, il agit en enfant.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1965)

Un vol demeure un vol, qu'il lèse une personne ou qu'il en lèse dix millions.

Jean Dutourd - La Gauche la plus bête du monde (1985)

Quand on gagne la partie, tout ce qui donne du plaisir dans la lutte n'est pas la victoire mais l'effort, on mesure enfin le poids que pèse une réussite.

Jean Dutourd - L'école des jocrisses (1970)

Lorsqu'un homme commet quelque bassesse, il se trouve toujours un indulgent pour dire : « C'est humain ! » Mais il est des circonstances où il ne faut pas être humain, surtout quand il s'agit de soi-même.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1965)

En lisant et en relisant beaucoup de bons auteurs qui écrivent une bonne langue et qui pensent sainement, tu absorbes une grande quantité d'antidote au poison de la bêtise.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1965)

Il est bien connu que les cocus sont les derniers avertis de leur infortune, de même que les parents, quand leurs enfants se livrent en cachette à des amours défendues, sont les derniers à le savoir.

Jean Dutourd - Cinq ans chez les sauvages (1977)

Le pessimisme me plaît comme attitude d'esprit, car il me semble s'accorder à la marche ordinaire du monde, et parce qu'il est sage de poser en principe que tout ne peut aller que de mal en pis.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1965)

Pour écrire du merveilleux, il faut être soi-même émerveillé, ou l'avoir été et en garder le souvenir en dépit de tous les désenchantements de la vie.

Jean Dutourd - Avec Marcel Schneider (2005)

Les proverbes sont un trésor, un patrimoine, un corps de recettes qu'on se repasse de siècle en siècle pour ne pas être trop malmené par le monde, un bréviaire pour le commun des mortels, un guide des embûches quotidiennes.

Jean Dutourd - Mimi-Bamboche (1979)

Un monde sans péché est un monde diabolique. Un monde sans péché, sans douleur, c'est la victoire du diable. Dieu, c'est le péché, c'est la douleur.

Jean Dutourd - Le mauvais esprit (1985)

Il en est de la mort comme de tout : tant qu'on n'y a pas tâté, on s'en fait un monde.

Jean Dutourd - Journal intime d'un mort (2004)

L'amour demande des loisirs ; pas de loisirs, pas d'amour.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

Le loisir est la chose la plus fatigante et la plus déprimante que je connaisse. C'est pour ça que je ne suis pas à l'aise dans notre société actuelle, dite société des loisirs. Moi, je ne suis pas fait pour ça.

Jean Dutourd - Les choses comme elles sont (1978)

Avant l'heure, c'est pas l'heure, après l'heure, c'est plus l'heure.

Jean Dutourd - Les choses comme elles sont (1978)

Pour durer dans un journal, il faut s'y montrer le moins possible, envoyer ses articles par la poste. Ainsi les confrères ne vous connaissent pas, ou guère, et votre caractère, avec ses aspérités, ne leur inspire aucune antipathie.

Jean Dutourd - Les pensées et réflexions (1990)

L'Occident ne veut plus d'enfants pour diverses raisons. La première est qu'il est riche et que, quand on est riche, on a perdu l'habitude d'aimer, c'est-à-dire de se gêner.

Jean Dutourd - Le septennat des vaches maigres (1984)

Rien n'est plus comique que de se croire conquérant et de n'être qu'une conquête.

Jean Dutourd - Les matinées de Chaillot (1978)

La guerre et l'amour sont à peu près les dernières choses qu'on fasse sans permis, ce qui est évidemment un anachronisme.

Jean Dutourd - Les pensées et réflexions (1990)

Il faut avoir tort en même temps que les autres, il n'est jamais bon non plus d'avoir raison avant.

Jean Dutourd - Le mauvais esprit (1985)

On ne change pas de destin à volonté.

Jean Dutourd - Le mauvais esprit (1985)

C'est affreux des gens sans préjugés, on ne se heurte à rien. On est perdu !

Jean Dutourd - Henri ou l'éducation nationale (1983)

Écrire beaucoup, c'est comme de faire beaucoup de sport. On devient très souple.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1965)

Engueuler quelqu'un qui se confie à vous, qui a besoin d'aide, lui reprocher le passé, revenir bêtement sur ce qui est fait, c'est exactement le genre de réaction mesquine qui me choque si souvent chez les adultes.

Jean Dutourd - Henri ou l'éducation nationale (1983)

J'ai toujours pensé que le plus grand bonheur pour un individu ordinaire est d'être pris pour un autre. J'ai ce bonheur quand j'écris.

Jean Dutourd - Henri ou l'éducation nationale (1983)

Un amour est parfois encore plus vif depuis qu'il est devenu douloureux.

Jean Dutourd - Le printemps de la vie (1972)

Le bon goût et l'amour de la vérité engendrent la passion de la justice.

Jean Dutourd - L'âme sensible (1959)

Les politiciens sont assez souvent des hommes de lettres ratés. Ils prennent leur revanche en devenant puissants. Le pouvoir, surtout en France, est un substitut du talent littéraire. De là, toutes sortes d'horreurs. Le vice du politicien c'est qu'il rabâche sans arrêt le même discours. Le propre des politiciens est de n'avoir rien à dire — puisque s'ils disaient ce qu'ils savent, ils ne seraient pas ce qu'ils sont.

Jean Dutourd - Le mauvais esprit (1985)

Le premier mouvement de la langue, c'est d'articuler les deux petits mots : « Moi, je... » « Moi, j'aime les glaces au chocolat... Moi, j'aime les femmes maigres... Moi, j'ai très bien dormi... Moi, je suis un objecteur de conscience... Moi, si j'étais le Gouvernement... Moi, les inquiétudes métaphysiques, ça me laisse froid... Moi, je pense, donc je suis... Moi, je ne pense à rien, ça me repose la tête... Moi, il faut que je me change les idées... Moi, moi, moi ! ... » Comment faisons-nous pour supporter tous ces Moi qui nous entourent, qui nous clament leur nom aux oreilles, qui s'imposent à nos yeux, qui veulent mobiliser notre esprit, qui tentent constamment de nous ravir à nous-mêmes pour que nous prenions en considération, non leurs tourments ou leurs tragédies – cela du moins serait distrayant et peut-être instructif –, mais leurs minuscules besoins, les niaiseries qui leur traversent la tête, leurs goûts éphémères, les événements insignifiants de leur vie quotidienne ? Tous ces Moi qui me cernent et qui m'attaquent ne m'apportent rien de substantiel. Aucune sagesse, aucune expérience, rien de précieux ni de fécond. Les hommes sont aussi avares de leurs pensées sérieuses et de leurs sentiments réels que de leur argent. Ils me prodiguent la menue monnaie de leur existence, le billon, les boutons de culotte. À la fin de la journée, toute cette ferraille m'encombre les poches et déforme mon vêtement. Je n'en suis pas plus riche. « Le moi est haïssable », disait Pascal !

Jean Dutourd - Le bonheur et autres idées (1980)

L'homme est un atroce animal, à la fois insatiable, cruel et fou.

Jean Dutourd - Le bonheur et autres idées (1980)

On veut être aimé pour rien, malgré ses défauts et surtout malgré ses qualités.

Jean Dutourd - Le bonheur et autres idées (1980)

Il est infiniment doux de faire des projets avec l'homme qu'on aime, sût-on, au fond de soi, que ce sont des châteaux en Espagne. D'ailleurs sont-ce vraiment des châteaux en Espagne ? Vivre quelque chose par avance, c'est presque le vivre en réalité, cela fait autant plaisir ! Les rares hommes qui comprennent ce trait profond de la nature féminine sont extraordinairement aimés. Aimés comme seuls le sont les charlatans, qui promettent tout et ne tiennent rien. Les projets des femmes, c'est leur poésie.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

Les femmes sentent admirablement ces nuances. Dès le premier mot ou presque, elles flairent l'homme dont le cœur est pris, et qui ne leur fait la cour que par dilettantisme sexuel ; les plus faciles y opposent une résistance de vierge.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

Les femmes sont des caméléons, des miroirs pour l'homme qu'elles aiment.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

Dans l'administration ou dans le commerce, quand on veut se débarrasser de quelqu'un sans douleur, on lui donne de moins en moins de travail, jusqu'au moment où le condamné en est réduit à se tourner les pouces. C'est une espèce d'asphyxie progressive. À ce moment-là, le président-directeur général a un entretien avec le malheureux. Il lui dit avec une infinie politesse, la voix brisée par le regret : « Vous voyez, mon cher, votre poste dans cette maison est superflu. Vous en convenez vous-même, et nous en sommes tous désolés. Ce n'est pas sans tristesse que nous nous séparons de vous, mais réellement, il n'y a pas d'autre solution. Ce n'est la faute de personne. Les affaires ont évolué de façon telle que votre place qui, à une certaine époque, était très importante, est devenue sans objet », etc. Il n'y a rien à répondre !

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

Il y a des gens qui passent toute leur vie sans savoir qui ils sont, d'autres qui ne se doutent de rien, d'autres qui ne se sont jamais donné la peine de jeter un coup d'œil sur le monde extérieur. L'univers est rempli d'inconscients et d'aveugles. Tantôt ils ont de la chance, tantôt ils n'en ont pas. C'est cela, le destin.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

À la longue on se lasse de faire le bonheur des gens malgré eux.

Jean Dutourd - Le spectre de la rose (1986)

Une femme qui vous a quitté laisse dans l'âme une traînée éblouissante.

Jean Dutourd - L'âme sensible (1959)

Absurde. (Subst. masc.) Vieux, mais toujours à la mode. Découverte de 1945 : Dieu n'existe pas, rien n'a de sens, l'homme ne sait d'où il vient ni où il va, etc. Le philosophe de l'absurde est obligatoirement « lucide et désespéré », ce qui le conduit à avoir des idées de gauche.

Jean Dutourd - L'école des jocrisses (1970)

Les relations louches entraînent dans la voie du crime ou de malhonnêteté !

Jean Dutourd - L'âme sensible (1959)

Une femme ne passe jamais l'éponge sur une vieille tromperie.

Jean Dutourd - La trilogie française (1997)

Si l'amour est un maître, l'amitié est la plus discrète et la plus exquise des servantes.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

Le divorce est une polygamie adaptée à notre société. Donc ce sont les riches qui divorcent à quarante-cinq ans, et encore non pas n'importe lesquels : ceux qui se sont faits tout seuls, qui ont beaucoup travaillé, qui ont gagné leur argent durement. Ils s'aperçoivent tout à coup qu'ils peuvent, avec vingt ans de retard, reconstituer artificiellement la jeunesse dorée qu'ils n'ont pas eue, qu'ils peuvent avoir le beau mariage bourgeois, avec corbeille, cadeaux, jaquette, voyage à Venise, etc., qui leur a été refusé autrefois.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

J'aime quelquefois rester tranquillement dans ma cuisine, en robe de chambre, à dîner d'une tranche de jambon et d'un fruit.

Jean Dutourd - Les portraits de femmes (1991)

À vingt ans, la vérité ennuie, j'entends la vérité profonde, la vérité de l'être, qui perce à travers les attitudes, comme les mauvaises herbes au milieu d'un gazon bien tondu. A vingt ans, toute vérité apparaît comme une ortie ou un chardon qu'il faut arracher. A quarante-cinq ans, il n'y a plus que les chardons et les orties qui m'intéressent en moi, et pour un peu j'arracherais le joli gazon qui est autour.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

Le désespoir n'est pas une grande vague qui submerge un homme ; une brusque invasion, une maladie foudroyante qui brise d'un seul coup tous les ressorts. J'imagine le désespoir, moi, plutôt comme un microbe qui opère ses ravages dans un coin de l'organisme. J'ajouterai qu'il se passe avec le désespoir ce qu'il se passe avec à peu près tous les sentiments et toutes les passions : celui qui en est atteint l'ignore très longtemps. Il ne soupçonne rien du travail du microbe. Puis, un beau jour, il s'aperçoit qu'il ne reste plus rien en lui, plus une trace d'espoir. Tout a été grignoté. Il est comme une maison entièrement absorbée par les termites. La maison tombe en poussière. L'homme tombe en poussière.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

On fait l'amour, ce soir ? Faut pas en abuser, mignonne.

Jean Dutourd - Au bon beurre, le 10 septembre 1952.

Toute vie s'achemine vers son terme, telle est la destinée des hommes.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Le destin, lorsqu'il s'empare d'un homme, ne le lâche pas facilement.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Tout homme est le prophète de son destin, mais il ne le sait pas.

Jean Dutourd - Les portraits de femmes (1991)

La supériorité dans l'amitié est un crime impardonnable;

Jean Dutourd - L'âme sensible (1959)

La chasteté d'un couple n'est pas dans la continence.

Jean Dutourd - Le septième jour (1995)

Je me fous de l'argent, il n'est intéressant que pour ce qu'il procure.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

On ne saurait trop se méfier de ses amis, de ses alliés, de ses frères. Généralement, c'est eux qui vous poignardent.

Jean Dutourd - La Gauche la plus bête du monde (1985)

Les tourments de la jalousie, les chagrins d'amour proviennent de ce que l'on place en autrui le but de ses pensées et de ses sentiments. Tout se passe, quand cette créature vous trompe, comme si elle détruisait le plus précieux de vous.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1965)

Un authentique chagrin d'amour enferme en lui-même celui qui l'éprouve ; c'est comme une seconde cristallisation, plus solide que la première, et plus durable car, dans ce domaine, contrairement au proverbe, les absents ont toujours raison. L'être aimé vous eût-il dit adieu à jamais, vous eût-il accablé des plus grandes cruautés, on ne parvient pas à lui être infidèle, on est d'autant plus enchaîné charnellement à lui qu'il est invisible.

Jean Dutourd - Le séminaire de Bordeaux (1987)

La bagatelle, on peut parfaitement s'en passer pendant des mois. La chasteté est bien moins pénible qu'on n'affecte de le dire, surtout les messieurs qui, sur ce chapitre, mentent à qui mieux mieux.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Ce qu'on n'a pas mérité est un cadeau, un sourire du destin.

Jean Dutourd - Le bonheur et autres idées (1980)

Les accidents, cela fait partie de la fatalité, du destin, de la Providence, comme tu voudras. La fatalité est bête, mais elle est écrite, et après tout, peut-être que Dieu s'amuse à écrire des bêtises sur son grand livre.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

L'amour, c'est uniquement une question d'odeur.

Jean Dutourd - Le déjeuner du lundi (1947)

La vraie vie n'est pas d'aller s'enterrer à la campagne avec des imbéciles. La vraie vie c'est de voyager. Mais voyager comme autrefois, quand on restait parti dix ans ou trente ans, faute de moyens de transport pour revenir.

Jean Dutourd - Henri ou l'éducation nationale (1983)

L'amitié est, de tous les sentiments, celui que j'aime le plus. Je vais même jusqu'à préférer un peu l'amitié à l'amour. L'amour prend trop de temps, trop d'âme ; il apporte des bonheurs et des ennuis trop considérables ; neuf fois sur dix il est assommant, et quand il n'est pas assommant, c'est pire. On laisse tout pour courir à lui, on est sans cesse à son service, et deux passions, c'est trop pour un seul cœur.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

La plupart des gens traversent la vie avec pour tout bagage une centaine de proverbes. Ils se feraient couper en morceaux plutôt que de l'avouer, ils n'en sont même pas toujours conscients ; mais ces cent proverbes leur permettent de tenir soixante ou quatre-vingts ans sans catastrophe majeure, tout aussi bien que s'ils se réglaient sur les principes de Kant ou de Platon.

Jean Dutourd - Mimi-Bamboche (1979)

L'amour ressemble parfois à un feu qui prend mal, qui menace à tout instant de s'éteindre. Si tu y jettes des bûches, tu l'étouffes. Tu n'arrives à le faire durer qu'en ajoutant de temps à autre des brindilles.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Perdre le temps est un délice que je goûte souvent. Je vais de-ci de-là, l'esprit vide, deux pensées roulant dans la tête, comme des billes. Il ne me déplaît pas de perdre mon temps si c'est comme je le veux. Seul, du temps passé à m'ennuyer me semble réellement perdu.

Jean Dutourd - Le complexe de César (1946)

La dépense exorbitante d'une chambre d'hôtel est à mes yeux un puéril gaspillage ; comment peut-on ainsi jeter par les fenêtres l'argent qui est si difficile à attraper, qui nous est si chichement compté lorsque nous n'avons que notre cervelle pour le gagner ?

Jean Dutourd - Le vieil homme et la France (1994)

L'amour est la grande affaire des femmes, même de celles qui ne l'ont guère connu ou pas du tout. Elles ont un œil d'aigle pour le repérer, si soigneusement se dissimule-t-il ; elles le devinent avant qu'il soit éclos.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Un homme et une femme qui passent leur vie entière ensemble, qui finissent par ne faire plus qu'une seule et même âme, qu'un seul et même être, est l'une des plus belles réussites humaines.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Les hommes organisent leur amour en fonction de leur vie, les femmes organisent leur vie en fonction de l'amour. L'amour ne pose aucun problème aux femmes, elles immolent tout pour lui avec enthousiasme. Alors que pour les hommes, il s'agit de l'ajuster, de le répartir, de l'empêcher de mordre trop sur les occupations, le gagne-pain, la position sociale, etc. L'amour se fraie un chemin comme il peut à travers l'âme encombrée des hommes, alors qu'il prend possession, souverainement, de l'âme des femmes, qui se vide de tout à son approche.

Jean Dutourd - Les œuvres romanesques (1979)

Peu à peu la séparation s'est faite, et maintenant elle est totale.

Jean Dutourd - Le bonheur et autres idées (1980)

Qui donne ne sait jamais combien il faut donner ; qui reçoit croit toujours qu'on le gruge.

Jean Dutourd - Le bonheur et autres idées (1980)

L'oisiveté, c'est la plus belle chose du monde, quand on n'en souffre pas.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

Les gens qu'on aime, c'est sacré.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

Il faut avoir beaucoup d'argent pour le dépenser.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

Je voudrais que tu sois sûre d'une chose, mon chéri, c'est que je t'aime : Tu es la personne qui m'est la plus chère au monde, tu es ma raison de vivre, tu es mon prince charmant, et je t'adore.

Jean Dutourd - Pluche ou l'amour de l'art (1967)

Vingt-huit ans est l'âge où l'on est placé devant le choix déchirant des pantoufles ou des pieds nus.

Jean Dutourd - Henri ou l'Éducation nationale (1983)

Le propre de notre temps est la malhonnêteté intellectuelle.

Jean Dutourd - Les scènes de genre et tableaux d'époque (1996)

La politique française est la plus ennuyeuse du monde, car le manichéisme y règne en maître.

Jean Dutourd - Cinq ans chez les sauvages (1977)

Un chagrin d'amour, cela s'organise et cela se savoure.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

J'applique à ma manière la sagesse des nations : les capitulations dont ma vie est semée me donnent chacune la délirante allégresse du condamné à qui l'on accorde une remise de peine.

Jean Dutourd - Doucin (1955)

Il n'y a rien de plus guignard qu'un homme qui veut à tout prix se marier.

Jean Dutourd - Les horreurs de l'amour (1963)

Rien n'est inéluctable en ce monde, et la plupart du temps l'on ne meurt que parce qu'on le veut bien.

Jean Dutourd - Loin d'Édimbourg (1990)

Tout usage finit par se changer en abus.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1965)

L'esprit étincelant et vrai, qui frôle sans cesse le cynisme, effraye les jolies femmes.

Jean Dutourd - L'âme sensible (1959)

Un Auvergnat, c'est plus malin que deux Juifs.

Jean Dutourd - Au bon beurre, le 10 septembre 1952.

Tout le monde se moque des proverbes, s'amuse à les retourner, à les mettre en contradiction les uns avec les autres, mais il est certain qu'ils représentent une expérience globale, qu'ils sont les conclusions tirées par l'humanité de spectacles auxquels elle a assisté des millions de fois et qui ne varient guère.

Jean Dutourd - Mimi-Bamboche (1979)

Les bons parents sont ceux qui savent qu'une éducation est un travail difficile, parfois rude, et qui ne capitulent jamais sur les points importants.

Jean Dutourd - Le fond et la forme (1958)
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