Jean Éthier-Blais

Pour un Français, l'exil est d'être loin de Paris ; pour un étranger, Paris peut devenir un lieu d'exil. Telle est la relativité des choses. Un homme quitte une capitale barbare pour habiter Paris, et il y pleure son exil.

La vie est un exil : chaque homme vit en lui-même comme en pays étranger.

Une carrière se construit d'échecs aussi bien que de réussites.

Apprendre à se connaître, c'est ajouter une épaisseur à une énigme.

Le hasard peut-être une poussière dans l'ordre des choses.

Mieux vaut sourire que laisser paraître sa tristesse.

L'égoïsme de la jeunesse se retrouve jusque dans sa volonté.

L'amour qui s'explique n'est pas l'amour.

Tu es un pauvre petit, misérable, sans ambition, sans rien, sans amour, sans passion.

Comme il est triste de ne pouvoir s'aimer en paix !

Il est bon qu'un jeune écrivain commence sa carrière dans les lettres par l'imitation des aînés.

La vieillesse donne naissance à une médiocrité qu'on a tendance à occulter par respect.

L'amour seul sauve les couples, et permet à deux êtres de vivre côte-à-côte.

Ceux qui sont bons ne demandent qu'à aimer.

Expliquer le mystère par le mystère ; quelle preuve de grande certitude !

Les lois de la vie ont toujours raison, car elles survivent à toutes les autres.

Dieu aime son peuple, il le punit, il lui pardonne.

Il y a des secrets qu'une femme ne peut confier qu'à une femme, des secrets de sensibilité.

Avec l'arrivée au véritable pouvoir des puissances de l'argent, l'abaissement de l'intelligence s'accentue.

Dans sa jeunesse, le travail véritable c'est de rêver.

La lutte s'engage lorsque l'âge est venu de se marier.

Rêver, c'est refuser de choisir entre ce qui est et ce qui n'est pas.

L'amour, c'est aussi de comprendre et d'accepter qu'on s'éloigne.

Toutes les politiques se valent.

L'amitié fait deviner des choses dont on ne parle pas.

Toutes destinées se terminent par la mort.

Le destin ordonne les choses.

Le temps n'existe pas que dans la mesure où il nous échappe.

Nous haïssons les autres dans la mesure où ils nous ressemblent.

Une main, même vide, est parfois d'un grand secours.

Il faut tout accepter dans la vie, même les douleurs de l'amour.

Laisse agir le temps, on ne se repent jamais d'attendre.

Le but, c'est le destin, l'attirance du voyage, la disparition dans les méandres du continent.

L'existence est illusoire à moins d'être transposée en réflexion.

Le sourire est l'amulette des gens civilisés.