La pitié est en nous le sentiment des maux d'autrui. Placée en notre cœur par la Providence, pour y combattre les effets de l'intérêt personnel, elle est le plus fort lien de la société. Sous le nom de bienfaisance, elle va au-devant des douleurs qu'elle partage, et nous fait trouver, dans leur soulagement, une sorte d'adoucissement aux nôtres. Toutes les affections généreuses lui doivent leur naissance. Peut-on nier qu'elle ne se mêle à nos plus secrets sentiments ? Nous en éprouvons les effets en présence des êtres que nous chérissons, par la crainte des maux qui peuvent les atteindre.(Extrait de : Les réflexions, pensées et maximes publiées en 1814.)