Le jeu n'est-il pas la dernière source du rêve ? Chaque possédé du démon revit à son compte personnel l'histoire de Perrette et de son pot au lait. On s'approche de la table du casino pour gagner une Bentley, et l'on dissipe jusqu'à l'essence qu'on devait mettre dans sa 4 CV.
La vie est un jeu de mots dont l'à-peu-près nous contente.
Une femme dont la maison est livrée au jeu s'engage d'ordinaire à plus d'un métier.
Ce que l'on doit gagner au plus vite dans une maison de jeux, c'est la porte.
La vie quand on a peu d'ardeur est un jeu de Roulette où le banquier Destin gagne à coup sûr.
Le jeu captive le malheureux qui s'y livre comme la glu retient prisonnier l’imprudent oiseau : il leur faut à tous deux des efforts inouïs pour recouvrer la liberté, et jamais ils n'y réussissent qu'au prix, l'un d'une partie de ses plumes, l'autre d'une partie de sa fortune et de son honneur.
Le danger du jeu réside d'abord et surtout dans la création de postes de dépenses à hauts risques et très supérieurs aux autres lignes du budget familial. Le plaisir du jeu tient à la possibilité de maîtriser momentanément ce que les spécialistes nomment pompeusement les variables stochastiques en oubliant de signaler combien il difficile de conserver l'argent facile.
Quel est l'imbécile qui a inventé ce principe selon lequel les dettes de jeu sont des dettes d'honneur ?
Un homme qui a le sens du jeu est toujours heureux dans la société des femmes, la femme est bon public.
Le jeu, c'est un corps-à-corps avec le destin.
Les plus grands jeux inventés par l'homme simulent la vie et la mort à s'y méprendre.
Le jeu ne devrait être qu'un délassement de l'esprit, qu'un amusement honnête entre des personnes qui s'estiment et qui s'aiment. Mais depuis qu'un vil intérêt en est le principal mobile, il est regardé dans la société comme l'affaire la plus essentielle : On n'y parle plus que du jeu ; on n'y est estimé, chéri, reçu, et recherché, que par le jeu ; lui seul y tient lieu de naissance, d'esprit, de talents, et de mœurs.
Tous les jeux, tous les amusements que les hommes du monde ont inventés pour se distraire, ou pour s'oublier eux-mêmes, sont autant de preuves de l'ennui qui les tourmente et du vide ou ils se trouvent.
La vie est un jeu, et quand on n'est pas chanceux il faut être beau joueur.
La chance au jeu ne dure pas toujours.
Les enfants, dans leurs jeux, savent faire toute chose de tout : Un bâton devient un fusil, un morceau de bois une épée, tout chiffon une marionnette, et tout recoin une cabane.
La vie est un jeu où la peine passe le plaisir. Il faut bien s'y résigner.
Faire bonne mine à mauvais jeu, c'est l'habitude des commandants de mer.
Le jeu est d'abord et surtout une affaire d'argent. Pour l'État qui, quel que soit le bilan d'une exploitation, ne perd jamais. Pour les exploitants qui en espèrent, après retour sur investissement, une juste rémunération de leurs efforts.
Le jeu est, à certains égards, un sport. Il importe donc de ne le pratiquer que quand on se sent en bonne forme intellectuelle et physique. La fatigue, le stress et la tristesse augmentent les risques. Pour sauvegarder son bas de laine, il ne faut pas avoir le moral dans les chaussettes.
Le jeu m'a offert des émotions, des souvenirs et des découverts. Je ne me plains pas. J'ai choisi mon enfer. Et pour moi, surtout les soirs où je gagne, il a des allures de paradis.
La vie est un jeu plein d'incertitudes. La mort aussi, totalement imprévisible et donc encore plus ludique.
Fièvre aviaire : Les établissements de jeux s'inspirent volontiers des basses-cours ainsi qu'en témoignent deux annonces traditionnelles : « Une place à la ponte » et « Faites vos œufs ! »
A.N.P.R. : Sigle employé par la police des jeux et les casinotiers pour désigner les interdits – volontaires ou pas – dénommés « À ne plus recevoir ».
À l'aveugle : Méthode de jeu des exploitants qui gagnent en appliquant, bêtement et sans nuances, les règles face à des joueurs qui perdent en déployant des trésors d'intelligence.
Les habiles sont toujours suspects, comme ceux qui gagnent toujours aux jeux de cartes, ou aux jeux de dé.
Le jeu est le principe de tous les arts.
Que de gens sans mérite et sans occupation qui ne tiendraient à rien dans la société si le jeu ne les y introduisait pas.
Le jeu est pour la société ce que les spectacles sont pour une grande ville. Il y a trois heures dans la journée qu'on pourrait y employer plus mal.
Le jeu est l'occupation la plus sérieuse de l'enfant ; la plus frivole étant l'éducation.
Le seul jeu vraiment ludique est le jeu avec le sérieux : car un jeu qui ne serait que joueur, et d'aucune manière ne taquinerait le sérieux, ce jeu battrait tous les records de l'ennui ; ce jeu serait plus ennuyeux que le sérieux. Supprimez l'un des deux contraires, jeu ou sérieux, et l'aventure cesse d'être aventureuse : si vous supprimez l'élément ludique, l'aventure devient une tragédie, et si vous supprimez le sérieux, l'aventure devient une partie de cartes, un passe-temps dérisoire et une aventure pour faire semblant.
Entre le travail et le jeu, il n'y a que l'ennui qui est la sensation de l'oisiveté.
Le jeu change de caractère avec l'âge. Il consiste pour l'enfant à représenter la vie ; pour l'adolescent, à la rêver ; pour le jeune homme, à l'activer ; pour l'homme fait, à s'en distraire.
Qui que vous soyez, évitez le jeu ; ne cherchez point à acquérir des richesses par d'autre voie que par celle de vos travaux et de vos épargnes : vous avez vos appointements fixes, ménagez-les ; ne faites point de dépenses inutiles ; vous avez des terres, cultivez-les avec soin et mettez à profit tout ce qu'elles vous rendront. Après avoir suffisamment pourvu à votre entretien et à celui de votre famille, mettez le superflu en réserve pour l'avenir, et pour les temps de calamité : soyez prévoyants.
Le jeu est l'aventure sédentaire, abstraite, mesquine, sèche, schématique et sans beauté de ceux qui ne surent point rencontrer ou faire naître les aventures réelles, nécessaires et bienfaisantes de la vie. Le jeu est l'activité fébrile et malsaine de l'oisif. Il est l'effort inutile et désespéré des énervés qui n'ont plus ou n'eurent jamais le courage et la patience de faire l'effort honnête, persévérant, sans à-coups, sans éclat qu'exige toute existence humaine.
N'est pas qui veut heureux au jeu de l'amour.
Il faut aimer l'argent pour aimer le jeu.
Le jeu et les amusements ne nous sont pas interdits, mais il en est d'eux comme du sommeil et du repos, il ne faut en user qu'après avoir vaqué aux affaires sérieuses.
Le jeu, c'est tout ce qu'on fait sans y être obligé.
La passion du jeu est, comme toute passion forte, capable de tout.
J'ai connu un fou qui était persuadé que la loterie n'était pas un jeu désavantageux, parce qu'il y avait gagné un terne. Lorsque l'on combattait son opinion, il en appelait à son expérience, et croyait avoir répondu victorieusement. Le monde est plein de pareils logiciens.
Si l'on commence le jeu, il faut le jouer jusqu'au bout.
Un homme chez qui la passion du jeu commence à s'insinuer, d'abord, joueur timide, ne donne au jeu que peu de temps ; mais bientôt devenu plus hardi, il néglige ses devoirs, il abandonne sa profession, il ne cultive plus l'art ou le métier dont il tirait sa subsistance et celle de sa famille, il n'a plus d'autre occupation ni d'autres pensées que le jeu. Hélas ! il vend ses meubles, ses maisons et tout ce qu'il possède, jusqu'à ce qu'enfin réduit à une misère affreuse, sans ressource, sans honneur, sans réputation, il n'est plus qu'un objet méprisable aux yeux des hommes, et un vil rebut de la nature humaine, qui se trouve comme déshonorée de l'avoir produit.
Le jeu nous prend beaucoup d'argent, et nous en rend fort peu.
Qui montre son jeu risque de le perdre.
Si vous avez un bon ami que vous souhaitez conserver, observez de ne jouer avec lui que quand vous êtes assuré qu'il est très beau joueur ; et plus avec lui qu'avec tout autre, soyez fidèle à la maxime de ne jouer jamais que petit jeu. Les gros jeux d'argent donnent lieu aux injures qui produisent les querelles et les divisions. L'amitié nous plaît, mais l'intérêt nous domine, et la perte de notre argent nous touche plus que celle d'un bon ami.
C'est aux jeux, c'est aux amours qu'il faut donner les beaux jours.
Le jeu ruine celui qui joue, et enrichit, ou du moins fait vivre, celui qui donne à jouer.
C'est dans le jeu qu'on voit les plus grands coups du sort.
La plupart des plaisirs ne sont que des amusements frivoles : ils ont surtout un grand inconvénient, c'est qu'on ne peut les goûter seul. Le jeu le plus simple exige au moins deux personnes, mais l'étude procure des plaisirs, utiles dans la plus profonde solitude.
Le jeu est pour un joueur un empire sans trône ; il ne pense jamais d'avance à la défaite, il lève tribut sur tout, et libéralement dépense ce qu'il reçoit : il gagne tout au jeu, tout est perdu en jouant.
La vie est un jeu de cartes dont le cœur n'est jamais l'atout.
Au jeu de l'amour la femme se donne, et l'homme se prête.
À beau jeu, beau retour?