Dès qu'on s'explique, dès qu'on se justifie, on est dominé par ceux auxquels on s'adresse.
L'amoureux ne veut pas être aimé pour ses mérites. Au contraire, si l'objet de sa flamme lui dit : « Je t'aime parce que tu es bon, riche, intelligent, ambitieux », il en éprouve quelque amertume, considérant que l'amour qui a besoin de justification n'est pas un amour véritable.
Vouloir justifier opiniâtrement une faute reconnue telle, c'est y ajouter une seconde faute.
Je ne dois pas avoir le don de l'amitié, puisque je dis du mal de mon meilleur ami. Il est vrai que ce mal est si justifié.
Très peu de gens sont capables de discernement ! Quand ils sont dans une situation déplorable il leur est impossible de comprendre comment ils en sont arrivés là. – D'ailleurs, le principal argument est en général toujours le même : Ce sont les autres qui sont fautifs. Oui, ce sont les autres qui ne les comprennent pas, qui ne les aident pas, qui leur veulent du mal. Eux, bien sûr, sont impeccables. Jamais ils n'admettront qu'il y a eu à un moment quelque chose dans leur tête ou dans leur cœur qui leur a fait faire fausse route. Ils s'obstinent dans cette voie en trouvant chaque fois de nouveaux arguments, de nouvelles raisons pour se justifier, sans se rendre compte que le monde qu'ils fabriquent dans leur tête n'a aucun rapport avec la réalité. Et c'est ainsi que beaucoup ont fini par sombrer dans la folie.
Le plus fatigant en amour c'est de devoir justifier celui que l'on vous porte.
Tout acte porte en lui-même sa justification.
L'homme, il se justifie en pensant, alors qu'il ferait mieux de le faire en ne pensant pas.
Un voluptueux qui tâche de se justifier la faiblesse de ses penchants ne fait point de grâce aux inclinations basses et aux attachements sordides de l'avarice.
La seule justification du péché c'est qu'il fait du bien par où il passe.
Même justifié le bonheur est un privilège.
Le cœur est bien rusé quand il s'agit de partager ses tendances, il abonde en justifications et en stratagèmes.
L'amour-propre est la défensive ombrageuse de soi-même, le besoin de s'agrandir coûte que coûte, et tout d'abord de se justifier.
Nous sommes si pénétré de notre opinion que nous en trouvons la justification jusque dans le livre qui la condamne.
On trouve toujours une théorie pour justifier son penchant.
Le pouvoir absolu a cela de commode, qu'il justifie tout.
Trois secondes de bonheur peuvent justifier soixante ans d'emmerdements.
L'empressement à justifier la conduite de ses amis n'est pas toujours la marque d'un bon cœur.
L'homme qui se justifie prouve à son délateur qu'il est ou calomniateur, ou au moins indiscret ; mais ce n'est point à l'accusé à le dire, c'est aux juges à le penser.
Que de choses ne peuvent se justifier qui s'expliquent de la façon la plus naturelle !
Je ne connais qu'une circonstance où il soit difficile de se justifier, c'est lorsqu'en se disculpant il faut accuser.
La justification d'un innocent ne saurait jamais être bien longue.
L'esprit humain est le plus admirable gadget à justifier n'importe quoi qui ait été jamais créé dans le cosmos.
Le mépris des hommes doit être en raison inverse de l'estime qu'ils n'ont pas justifiée.
L'amoncellement de biens ne saurait se justifier : il ne peut être utile que dans la mesure où il sert l'intérêt général.
Un engouement injustifiable amène toujours un dégoût trop justifié.
Le sot est celui qui ne justifie pas la bonne opinion qu'il a de lui-même.
L'esprit humain est merveilleusement subtil pour justifier ses erreurs.
L'amour-propre des sots excuse celui des gens d'esprit, mais ne le justifie pas.
On justifie en quelque sorte un ingrat par le plaisir qu'on montre à s'en plaindre.
Personne ne doit se justifier d'une faute qu'il n'a pas faite, ni s'en accuser d'une autre.
Lutter, ce n'est pas passer son temps à se justifier, comme font quelques écrivains que la moindre critique blesse. Lutter c'est, puisque l'on attaque, recevoir soi-même les coups les plus durs sans broncher, c'est, sans être agressif, risquer de blesser sans autre intention que de s'affirmer contre tout ce qui empêche de passer ; c'est, quand on est, et pour se prouver que l'on est, le plus fort, vaincre l'indifférence ou l'hostilité. Et même, dans les cas les plus relevés, se vaincre soi-même et se supplanter.
Un homme sans reproche ne peut s'abaisser à se justifier.
On ne se justifie, on ne se dévoile, on ne s'épanche qu'en présence de l'amitié.
On ne cherche presque jamais à savoir pourquoi l'on aime, mais on essaie toujours de justifier pourquoi l'on n'aime pas.
Tout s'explique, et rien ne se justifie.
Folie réussie ne justifie pas la folie.
Ceux qui ne sont pas enclins à donner ne manquent jamais de motifs pour justifier leurs refus.
Rien ne justifie la souffrance des innocents.
Je traite autrui comme moi-même et cherchant la vérité, qu'elle m'accuse ou me justifie, je puis en faisant ainsi pour les autres leur paraître impitoyable ou imprudent.
Moins les coutumes se justifient, plus il est difficile de s'en débarrasser.
Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.
L'homme ne rêve pas de la femme parce qu'il la trouve mystérieuse ; il décide qu'elle est mystérieuse, pour justifier son rêve d'elle.
Lorsque l'on est réduit à ne pouvoir justifier ses amis, il faut encore les défendre.
Pour justifier nos actions, nous alléguons moins les règles du vrai que l'usage du temps et la coutume établie. C'est ainsi que les vieillards, qui ont survécu à leur bon sens, n'appuient leurs décisions que sur l'autorité de leurs années.
La prière seule justifie notre existence.
Une femme est capable de bien des choses pourvu qu'elle se les puisse justifier à elle-même et, pour cela, une femme a, dans l'esprit, des ressources infinies.
Consoler tes vieux jours, c'est te justifier.
La passion explique bien des choses, mais ne justifie rien.