Une des règles les plus importantes de la science des manières est un silence presque absolu sur vous-même.
Le bonheur des autres devient la joie de ceux qui ne peuvent plus être heureux.
Il y a une force plus belle que la pensée, ce sont toutes les pensées, toutes les forces, tout un avenir dans une émotion partagée.
L'amour a ses intuitions comme le génie a les siennes.
Une des façons les plus blessantes dans la politesse mal entendue est l'abus des promesses.
La protection des vieilles femmes est leur dernier amour, quand elles ne sont pas dévotes.
La politesse consiste à paraître s'oublier pour les autres.
La trop grande confiance diminue le respect, la banalité nous vaut le mépris.
L'amour ne vit que de confiance.
Il est des sourires qui paient bien des peines.
Le véritable amour ne calcule rien.
La plaisanterie anglaise est un acide qui corrode si bien les êtres sur lesquels il tombe, qu'il en fait des squelettes lavés et brossés. La langue d'une Anglaise spirituelle ressemble à celle d'un tigre qui emporte la chair jusqu'à l'os en voulant jouer.
On se donne, ou l'on se refuse ; mais se refuser et moraliser, il y a double peine.
Aucune femme, quelque grande moraliste qu'elle soit, ne peut être l'égale d'un homme.
La plaisanterie française est une dentelle dont les femmes savent embellir la joie qu'elles donnent et les querelles qu'elles inventent ; c'est une parure morale, gracieuse comme leur toilette.
Il faut aimer ses amis comme on aime ses enfants, pour eux et non pour soi.
La mélancolie termine les passions sans espoir.
Quand il vous sera demandé quelque chose que vous ne sauriez faire, refusez net, en ne laissant aucune fausse espérance ; puis accordez promptement ce que vous voulez octroyer : vous acquerrez ainsi la grâce du refus et la grâce du bienfait, double loyauté qui relève un caractère.
Ne soyez ni trop confiant, ni banal, ni empressé, trois écueils ! la trop grande confiance diminue le respect, la banalité nous vaut le mépris, le zèle nous rend excellents à exploiter.
Se promener avec la femme qu'on aime, lui donner le bras, lui choisir son chemin ! Ce sont des joies illimitées qui suffisent à une vie : le discours est alors si confiant !
Ceux qui aiment tant à briller, à se mouvoir, n'ont pas reçu le don de constance.
À moins d'être un ange descendu des cieux, et non l'esprit purifié qui s'y rend, une femme aimante préférerait voir son amant souffrant une agonie, à le voir heureux par une autre ; plus elle aime, plus elle sera blessée.
Déployez votre esprit, mais ne servez pas d'amusement aux autres ; car, sachez bien que si votre supériorité froisse un homme médiocre, il se taira, puis il dira de vous d'un air méprisant : — Il est très amusant !