Le Lys rouge, d'Anatole France.

La belle ligne d'une femme, c'est l'éclair qui blesse délicieusement les yeux.

On lave son linge sale en famille.

On trouve une femme entre mille qu'on ne peut plus quitter.

L'amour des hommes est bas, mais il s'élève en pentes douloureuses et mène à Dieu.

L'inégalité d'humeur donne plus de prix à la gaieté.

La chair des femmes se nourrit de caresses comme l'abeille de fleurs.

Il n'y a que les égoïstes qui aiment vraiment les femmes.

La jalousie n'est pour une femme que la blessure de l'amour-propre.

Pour se donner les joies de l'adultère, il faut être une personne pieuse.

La femme est franche quand elle ne fait pas de mensonges inutiles.

La pitié est dans les entrailles comme la tendresse est sur la peau.

Une action ne prouve rien : c'est la masse des actions qui fait la valeur d'un être humain.

Les hommes doivent être jugés sur leurs actions.

Les lois et les mœurs ont toujours été dures et cruelles aux malheureux.

Les hommes ont été de tout temps ce qu'ils sont aujourd'hui, égoïstes, violents, avares et sans pitié.

Les avares ne veulent rien devoir, et les prodigues trouvent très supportable d'avoir des dettes.

Rien n'est meilleur que de travailler pour vivre.

Le malheur est notre plus grand maître et notre meilleur ami : c'est lui qui nous enseigne le sens de la vie.

La terre est comme les femmes : elle veut qu'on ne soit avec elle ni timide ni brutal.

J'aime mieux tes plaintes que ton silence.

Bouche baisée ne perd pas sa fraîcheur.

Ce qui n'a pas de secrets n'a pas de charmes.

Toute créature humaine est un être différent en chacun de ceux qui la regardent.

Une femme, c'est la fleur de sa chair qui donne ce mal inguérissable d'aimer.

La douleur, il n'y a rien de tel pour élargir l'esprit.

Les gens qui ont du naturel et qui se montrent tels qu'ils sont m'ennuient rarement, et quelquefois ils m'amusent.

Une Parisienne amoureuse manque à sa fonction, qui est d'être à tous, comme une œuvre d'art.

Les grandes amoureuses sont aussi rares que les grandes pénitentes.

La passion, c'est l'ascétisme profane, aussi rude que l'ascétisme religieux.

Ce qui fait qu'on désire et qu'on aime, c'est une force douce et terrible, plus puissante que la beauté.

Les grandes œuvres de ce monde ont toujours été accomplies par des fous.

Un penchant des Français de toujours croire qu'on plaisante.

Une femme ne cède à l'amour-passion qu'à l'âge où la solitude n'effraye plus.