Le temps qui vole souvent comme un oiseau se traîne d'autres fois comme une tortue.
Le temps est un charlatan qui escamote le présent en faisant briller l'avenir.
Le temps qui fuit nous emporte chaque année quelque portion de nous-même.
Le temps n'est pas un jeu, c'est un verdict auquel nul ne peut se soustraire.
Le temps n'est pas un sablier qui use son sable, mais un moissonneur qui lie sa gerbe.
Le temps, ce tyran souverain et des marbres et de l'airain, ce destructeur impitoyable de la chose la plus durable, sape sans bruit le fondement de notre fragile santé ; et je ne vis plus un moment sans sentir quelque changement qui m'avertit de sa ruine.
Le temps est invention, ou il n'est rien du tout.
Le temps se charge de réaliser le probable, de rendre effective la probabilité.
Le temps et la patience sont une force irrésistible, à l'usage des faibles.
Le temps a, comme l'argent, ses avares et ses prodigues ; mais les premiers sont plus rares que les seconds.
Le temps affaiblit l'admiration en lui ôtant ses aliments naturels : la surprise et l'étonnement.
Le temps est un prophète qu'on n'entend pas prêcher.
Le temps émousse et adoucit toutes les peines.
Le temps moissonne et les roses et les épines, mais cela repousse toujours.
Le temps a cela de bon qu'il s'en va sans que nous ayons besoin de nous en mêler.
Le temps est le plus puissant des êtres abstraits, il n'est pas de parti pris dont il ne vienne à bout.
Le temps vient à bout de tous les partis pris.
Le Temps est fils du Ciel et de la Terre, c'est un vieillard, mais toujours vert et vigoureux.
Le Temps nous est donné pour l'employer à notre perfection, et à celle de nos semblables.
Le Temps, ce pâturage ensoleillé où s'étale la lumière dansante. Le Temps, cette étendue plate comme les champs à midi, soudain se creuse, se change en gouffre. Le Temps s'écoule comme un lourd liquide s'égoutte hors d'un verre, laissant un dépôt.
Le temps, c'est bien plus le perdre d'en mal user que de n'en rien faire.
Le temps emporte et nos peines et nos plaisirs, chaque instant nous enlève une partie de nous-même, toutes choses entrent dans l'abîme du passé, d'où elles ne sortiront plus jamais.
Le Temps est la laisse sans mer, sans sable, sans rive, sans rouleau, sans écume. Échouage d'un espace autre que l'espace en amont de l'espace. Site perdu du perdu. Vide.
Le temps est le père de l'éternité.
Le temps passé à haïr une femme est autant de gagné sur celui qu'on perd à l'aimer.
Le temps ronge tout, la terre couvre tout.
Le temps ne coûte rien, mais bien employé, il peut rapporter beaucoup.
Le temps est un vieillard qui a la malice des enfants.
Le temps, ce temps terrible qui fait mine de s'arrêter dès qu'on le regarde dans les yeux et qui repart de plus belle aussitôt qu'on l'oublie. Ce chef-d'œuvre de l'ingéniosité créative de Dieu.
Le temps est un fleuve rapide, mais qui tarira. Chargé de tous les êtres vivants, il les emporte pêle-mêle à travers des régions inconnues, et les jette çà et là sur ses bords.
Le temps qui étale, c'est le temps de l'historien. Celui qui ajoute, c'est le temps de la vie. Et rien de commun entre les deux, mais on doit pouvoir user de l'un comme de l'autre.
Le temps est la seule chose dont dispose un être humain.
Le temps fait marcher le présent au flambeau du passé.
Le temps est le père des miracles.
Le temps fuit de nos jours avec une telle rapidité qu'en quelques années l'on voit s'accomplir ce qui jadis eût été l'œuvre d'un siècle ou même de plusieurs.
Le temps est un ouvrier qui ne respecte rien, il se plaît au milieu des décombres.
Le temps n'est que l'espace entre nos souvenirs.
Le temps est un maître qui enseigne toutes choses.
Le temps met au jour la vérité : souvent elle se montre lorsqu'on ne pense pas à la chercher.
Le temps est un vieil artisan qui gâte et empire tout ce qu'il touche.
Le temps n'est propice qu'aux douleurs.
Le temps ruine nos espérances ; occupé du présent, il s'envole d'une aile rapide.
Le temps d'une vie est le temps d'un sourire de nouveau-né, c'est bref et ça ne s'éteint plus.
Le temps est un torrent à qui rien ne résiste, il entraîne tout par sa rapidité.
Le temps, qui permet la réflexion, ne la donne à personne.
Le temps découvre tout.
Le temps qui cicatrise les plaies, par compensation, creuse les rides.
Le temps est un crible qui trie les réputations et jette les médiocrités dans la poussière.
Le temps emporte sur son aile et le printemps et l'hirondelle.
Le temps, cette image mobile de l'immobile éternité, crée, renouvelle, et détruit tout.
Le temps, c'est de la poudre d'or, des dents d'éléphant et des plumes d'autruche. La vie est courte, il faut, sans perdre un moment, négocier et naviguer, afin de gagner des richesses, pour vieillir heureux et respecté. Le temps est l'idée qui se forme en nous par l'observation de l'ordre dans lequel se succèdent les phénomènes de la nature, et qui nous fait concevoir les choses comme ayant une durée dans leur existence. En réalité le temps n'a pas de durées différentes ; il n'en a qu'une qui est l'éternité.
Le temps remet toujours les gens à leur place.
Le temps est trop précieux pour être dépensé inutilement.
Le temps tourne comme tourne la chance.
Le temps, disent les paresseux, est l'ennemi irrévocable de toutes choses.
Le temps est le plus grand des innovateurs.
Le temps découvre les secrets, le temps confirme les bons conseils.
Le temps est un monstre qui fait peur, et qui du poids de ses pas qui nous écrasent, chaque heure qui sonne nous menace de sa terrible faux, dont il est armé.
Le temps est l'étoffe dont notre vie est faite ; c'est le bien dont nous devrions être le plus économes, et c'est pourtant celui que nous dépensons le plus follement, que nous perdons avec le moins de regret, et que nous nous laissons voler le plus facilement.
Le temps est le plus grand médecin de tous les maux.
Le temps est précieux, mais on n'en connaît pas le prix ; nous ne savons qu'en faire, nous en sommes embarrassés, tandis que nous devrions être si circonspects sur son usage et son bon emploi.
Le temps est un grand indiscret, il découvre tout.
Le temps use la patience.
Le temps seul suffit à nous user.
Le temps, dans sa fuite, blesse ou tue nos sentiments les plus ardents et les plus tendres.
Le temps est une chaîne ; plus tu fuis, plus la chaîne que tu traînes devient longue et pesante.
Le temps rend plus aimable et plus confiant.
Le temps et l'à-propos sont les meilleurs auxiliaires du génie.
Le temps n'est rien si on ne le pense.
Le temps nous presse sans trêve vers le trou final.
Le temps passe et fauche à l'aveuglette.
Le temps est de toutes les propriétés celle qu'il faut le plus garantir contre l'invasion.
Le temps est le père de la vérité.
Le temps, ce grand consolateur, apaise un peu la douleur.
Le temps file comme un éclair.
Le temps, loin d'enrichir l'être, accumule les déceptions et les échecs.
Le temps de la jeunesse est celui des folies.
Le temps fortifie la vérité.
Le temps met au jour la vérité.