Lire de bons livres, c'est converser avec la raison.
Il est des bibliothèques qui vivent le même sort que la bosse d'un bossu ! Elle est à lui, il s'en fait honneur, et jamais il ne la regarde.
Il en est des livres comme des nez : la plupart sont ou trop longs ou trop courts.
Il y a tant de livres qu'on ne peut pas même lire ceux qui sont excellents, alors pourquoi perdre encore son temps à feuilleter ceux qui sont gâtés par le faux esprit ?
Un livre qu'on quitte sans en avoir extrait quelque chose est un livre qu'on n'a pas lu.
Il y a toujours une poignée de désœuvrés, de végétariens, de critiques novices, d'étudiants masochistes ou encore de curieux qui vont jusqu'à lire les livres qu'ils achètent !
Il est des livres qu'on ne recherche et qu'on ne lit que lorsqu'ils ont été défendus ; comme si la malignité qu'on y suppose était le point de perfection, et que la flétrissure qu'ils ont reçue en fut le sceau.
Il y a des personnes qui aiment les livres comme des meubles, plus pour parer et embellir leur maison que pour orner et enrichir leur esprit.
Quand on aime les livres pour eux-mêmes, on les choisit soi-même, et on les acquiert peu à peu.
Il existe une règle selon laquelle, avant d'acheter un nouveau livre, on doit lire un vieux classique. Mais en tant qu'auteur je ne recommande pas d'observer cette règle trop rigoureusement.
La plupart des écrivains font leurs livres chiants pour faire croire qu'ils sont longs.
Un livre a ceci de particulier qu'il peut être interprété comme on veut.
Un livre sur l'amour est un livre d'aveux. C'est une confession psychologique et un rapport médical. Et ceci me semble d'autant plus véridique que l'on n'écrit jamais sur l'amour en état de santé parfaite. Il faut pour cela être malade de corps ou de sentiment, éprouver des troubles physiques ou psychologiques. Un homme parfaitement sain, jeune, fort et joyeux, fait l'amour et n'écrit pas sur l'amour.
Mon rêve était de vieillir avec mes livres parmi mes roses.
On n'est heureux par les livres que si l'on aime à les caresser.
Rien n'est plus délicieux qu'être étendu sous un arbre, en été, avec un bon livre, si ce n'est d'être étendu en été, sous un arbre, sans livre.
Les livres sont rares que j'ai pu achever de lire.
Les livres sont nos derniers amis.
Je nomme livre ce qui brûle les lèvres.
Les livres m'ont sauvé du désespoir, de la bêtise, de la lâcheté, de l'ennui. Les grands textes nous hissent au-dessus de nous-mêmes, nous élargissent aux dimensions d'une république de l'esprit. Entrer en eux, c'est comme aborder la haute mer ou décortiquer un mécanisme d'horlogerie extrêmement sophistiqué.
Le pire service qu'on puisse rendre à un livre outrageant, c'est de l'autoriser.
Un bon livre n'est pas celui qui persuade tout le monde, autrement il n'y aurait point de bon livre ; c'est celui qui satisfait complétement une certaine classe de lecteurs à qui l'ouvrage s'adresse particulièrement, et qui du reste ne laisse douter personne ni de la bonne foi parfaite de l'auteur, ni de l'infatigable travail qu'il s'est imposé pour se rendre maître de son sujet, et lui trouver même, s'il était possible, quelques faces nouvelles.
Je n'ai jamais aimé les livres. Chaque fois qu'on les ouvre, on s'attend à quelque révélation surprenante, mais chaque fois qu'on les ferme, on se sent plus découragé. D'ailleurs, il faudrait tout lire, et la vie n'y suffirait pas. Mais les livres ne contiennent pas la vie ; ils n'en contiennent que la cendre ; c'est là, je suppose, ce qu'on nomme l'expérience humaine.
Ce sont ceux qui ont le moins de livres qui en lisent le plus.
Le livre le plus savant n'est pas celui qui renferme le plus d'érudition, mais celui qui la communique le mieux.
Il arrive une époque où, ayant beaucoup lu, il reste encore à lire le livre de la nature, toujours riche, fécond, et ouvert à tous ceux qui veulent y puiser.
Un auteur éprouve en général plus de plaisir en composant un livre qu'il n'en peut procurer à ses lecteurs.
On préfère un livre riche en idées à un autre où il n'y a qu'un arrangement harmonieux de mots ; ces deux choses réunies constituent la perfection.
Il est très difficile à l'auteur d'un livre de se cacher dedans qu'on ne puisse l'apercevoir.
Un livre nouveau est pour moi un trésor, mais il faut qu'il soit véritablement nouveau : or, comme j'ai lu considérablement, plus peut-être qu'aucun homme de mon âge, il ne me faut pas longtemps pour voir si un ouvrage est un non-sens, une variante ou un plagiat volontaire, et, dans ce cas, je rejette le livre avec dégoût.
Il y a si loin du livre imprimé au livre lu, si loin du livre lu au livre compris, assimilé, retenu !
Un livre est comme un miroir ; si un singe s'y mire, d'évidence il n'y verra point un apôtre. Nous n'avons nulle parole pour parler de sagesse à l'abruti. Il est déjà sage celui qui comprend le sage.
Si ton livre est une plaie, il y aura toujours sur lui un cercle immobile de mouches.
Une bibliothèque est le corollaire de nos idées et de nos sentiments.
Je préfère que l'on vende cent exemplaires d'un livre dont je ne rougis pas, que six millions d'exemplaires d'un navet. C'est de l'égoïsme bien compris, parce que les cent exemplaires auront autrement de pouvoir que les six millions.
Un livre qu'on soutient est un livre qui tombe.
Les mêmes livres, relus à différents âges, ne paraissent plus les mêmes.
Un livre est un miroir, si un singe s'y regarde, ce n'est évidemment pas le visage d'un apôtre qui apparaît.
Un livre peut réussir par ses défauts ; il ne survit que par ses qualités. Il plaît aux contemporains s'il les reflète ; il ne plait à la postérité que s'il reflète l'homme de tous les temps.
Lire un livre, c'est broder sur le thème proposé par l'auteur des variations que l'on tire de soi, et qui seules font l'intérêt de la lecture. Les livres dont il faut s'assimiler les données sans y rien ajouter de soi, on les consulte, on ne les lit pas.
On se fait le parrain et l'avocat de la pièce dont on a par hasard vu la première représentation, du livre dont on a entrevu le manuscrit.
Le monde est un beau livre, mais il sert peu à qui ne le sait lire.
Il y a des livres qui ferment un monde : ils sont un point final ; on les laisse ou on s'en va.
On pardonne la médiocrité aux livres utiles. Inutiles, ils nous doivent d'être admirables.
Il y a une règle sûre pour juger les livres comme les hommes, même sans les connaître : il suffit de savoir par qui ils sont aimés, et par qui ils sont haïs. Cette règle ne trompe jamais.
Les livres présument que la pensée siège dans le cerveau, la vie prouve que l'homme pense avec ses autres viscères.
Il est bon, il est même indispensable, dans l'éducation des enfants de ne pas négliger les écrits des anciens, et de faire un choix de bons livres.
À quoi sert l'étude des livres à celui qui est naturellement dépourvu d'intelligence ?
Le journal observe, tâtonne , analyse, contemple ; l'article veut faire réfléchir ; le livre doit démontrer.
Les livres sont comme des amis véritables qu'on retrouve toujours dans les bonnes ocassions.
Il faut étudier les hommes ou les livres. Je vous conseille les livres, les hommes sont trop mal écrits.
L'idéal serait de s'insérer parmi les hommes comme un livre entre deux autres.
Les livres sont à l'âme ce que les aliments sont au corps.
Un livre est une fenêtre par laquelle on s'évade.
Des livres ne prends, pour ton bien, que ce qu'il faut, mais fais-le bien.
Sans bibliothèques la vie serait trop fade et trop insipide. La société la plus spirituelle n'est pas celle que les tailleurs, mais celle que les relieurs habillent.
Les savants sont des livres vivants qui éclairent l'esprit, sans incommoder la vue.
Oui, malheureusement, la circulation des idées comme celle des monnaies est en raison inverse de leur valeur. Un livre médiocre, ou sans idée, est généralement lu, goûté et enrichit ordinairement son auteur : car il est à la portée du plus grand nombre. Un bon livre va chez l'épicier, et son auteur meurt souvent à l'hôpital.
Un bon livre est un ami qui ne trompe jamais?