Fuyez la louange comme le poison, aimez l'humilité comme l'ambroisie !
Quelques louanges ressemblent à ces dragées de plâtre que, dans les carnavals d'Italie, les masques se lancent les uns aux autres ; certaines sont des fleurs qu'on nous jette après y avoir attaché des pierres. La vanité brosse notre habit, met de l'arnica sur nos contusions, et nous affirme que nous avons sujet d'être contents. Nous n'avons pas de peine à la croire !
Les louanges, même lorsque nous savons qu'elles ne sont point sincères, elles nous chatouillent agréablement. Nous ressemblons à cet homme qui aimait la musique sans avoir d'oreille et se pâmait aux sons aigus d'une affreuse flûte. « Mais c'est faux », lui criait-on. « Qu'importe ? répondait-il, c'est toujours un air. » C'est faux ! eh ! que nous importe ! c'est toujours un compliment.
Adresser des louanges à quelqu'un pour une qualité dont il est notoirement dépourvu, c'est lui faire injure.
Rien ne froisse plus la délicatesse du cœur que l'exagération de la louange.
La louange n'est que fumée, et toute fumée trouble la vue.
La louange fait rougir mais ne forge pas.
Il faut distiller la louange jusqu'à l'extraction du poison.
Toute louange est un blâme différé.
Il faut mesurer le mérite d'une louange au mérite de celui qui la donne.
Le sot recherche la louange, le sage l'attend, et les belles, tout bas, soupirent après.
Si l'on veut rendre la critique utile, il faut avoir soin de lui donner la louange pour passeport.
Il n'y a rien de meilleur que les louanges pour faire recevoir favorablement une déclaration d'amour.
Les louanges sont les rayons réfléchis de la vertu.
La louange enflamme le courage dans les occasions où il pourrait se refroidir.
La louange qu'on n'a pas méritée équivaut à un blâme qu'on mérite.
Les louanges d'un sot sont pour un homme d'esprit la plus mordante satire.
La bassesse trouve le moyen de dégrader ce que les hommes ont de plus noble à donner et de plus doux à recevoir : les louanges méritées.
J'ai vu des gens passant pour très modestes écouter leurs louanges derrière la porte.
Soyez insensibles aux louanges des hommes et vous le serez à leur mépris.
Il y a, dans les hauteurs de l'âme, une région où l'encens qui s'exhale de la louange peut parvenir, mais où l'orgueil ne peut atteindre.
De toutes les pratiques du monde, la louange est la plus habilement perfide. À Paris surtout, les politiques en tout genre savent étouffer un talent dès sa naissance, sous des couronnes profusément jetées dans son berceau.
La louange et le blâme sortent souvent de la même bouche, pour la même personne et le même sujet.
Il n'y a de louanges désirables que celles des hommes louables.
Que d'ingrédients divers entrent dans la composition de la louange : la vérité, le mensonge, l'envie, l'affection, la banalité, l'indifférence, sans oublier le parfum à la mode !
La louange a bien des manières de se faire payer ses caresses.
Il faut accepter les louanges et les hommages des hypocrites le sourire sur les lèvres.
Les hommes sont aussi avares de louanges que prodigues de flatteries.
La louange est une insulte quand elle n'est pas sincère.
Les louanges ne touche que médiocrement les personnes modestes.
Les seules louanges que le cœur donne sont celles que la bonté s'attire.
Il y a des gens dont la haine et le mépris font plus d'honneur que les louanges et l'amitié.
Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit.
Il n'y a pas de louanges si grosses dont la vanité ne nous fasse avaler au moins la moitié.
Il y a tant de bassesse dans la plupart des louanges qu'elles avilissent plus ceux qui les donnent qu'elles n'honorent ceux qui les reçoivent.
Il faut mériter les louanges, puis les fuir.
Ce qui diminue quelquefois l'impression qu'on reçoit des louanges ingénieuses, c'est qu'elles louent plus ceux qui les donnent que ceux à qui elles sont adressées.
Les louanges et les flatteries ne font pas oublier les torts.
La femme est un grand enfant qu'on amuse avec des joujous, qu'on endort avec des louanges, et qu'on séduit avec des promesses.
Pour bien apprécier les louanges, il est nécessaire de ne pas s'en croire digne.
Les gourmands de flatterie aiment à entendre autour d'eux la musique mélodieuse des louanges, et reniflent à pleines narines les vapeurs de l'encens.
Il faut douter de la justice des louanges qui nous viennent d'une bouche perfide.
Le meilleur office que l'on puisse rendre à un ami, c'est de ne pas lui donner plus de louanges qu'il n'en peut porter.
La louange de soi-même est une couronne de merde.
La louange, en nous aveuglant sur nos défauts, nous fait rester dans la route de la médiocrité, lorsque la nature nous avait donné les moyens de nous élever au-dessus du vulgaire.
La louange en nous faisant fermer l'oreille aux conseils sévères de la vérité, elle nous fait prendre l'amour-propre pour le génie, la vanité pour le mérite, et la facilité pour le talent.
Les louanges se donnent à l'amitié, aux dignités, et très rarement à la vérité.
La louange exagérée pour les uns est un stimulant, pour d'autres, un somnifère.
La louange est fille du pouvoir présent.
La louange est une intéressée, on doit s'en méfier.
La louange est le commencement du blâme?