Quand on aime le luxe, le faste, il ne faut pas s’étonner d'entamer le capital de son héritage.
Le luxe, la magnificence, les arts, tout ce qui fait la splendeur d'un État, en fait la richesse ; et ceux qui crient contre ce qu'on appelle le luxe, ne sont guère que des pauvres de mauvaise humeur.
Aux yeux de bien des gens proposer d'abolir certains impôts odieux sur les choses de première nécessité pour demander une recette égale à un impôt sur des objets de luxe, c'est tomber dans le paradoxe, mais toute vérité ayant commencé d'abord par être un paradoxe après avoir été une erreur abominable, c'est déjà un bon pas de fait que d'en être venu à être un paradoxe.
Le luxe des gens riches est un robinet mis à une citerne, mais le luxe des pauvres est la porte ouverte aux plus tristes misères et aux plus inévitables hontes.
Le luxe parmi nous, vil enfant des richesses, a ses temples, son culte, et surtout ses prêtresses ; et ce dieu chaque jour nous dicte par leur voix ses oracles changeants et ses mobiles lois.
Le luxe est trop souvent un vernis superficiel qui cache des défectuosités.
Le luxe sous toutes ses formes centuple nos besoins et nous pousse invariablement à la poursuite passionnée des richesses. Quand le luxe est en hausse, les caractères sont en baisse.
Les bases indispensables de la société sont l'oisiveté et le luxe.
Dans une langue les mots sonores et pompeux sont un signe d'appauvrissement plutôt que de richesse ! C'est ainsi que des gens ruinés cachent leurs désastres sous l'apparence du luxe.
Le plus sûr moyen de faire rentrer le luxe dans les bornes que lui prescrit la saine politique, et de rendre du nerf à l'État, est de ramener dans l'esprit des peuples le goût de l'agriculture par des récompenses proportionnées aux travaux. Le plus sûr moyen d'affaiblir un État, c'est d'avilir la condition du cultivateur.
Le parvenu n'aime pas la simplicité, et se complait dans le luxe.
Le luxe et la misère sont les enfants jumeaux de la civilisation.
En goûtant au luxe, la femme dépouille plus vite que l'homme la grossièreté primitive de la nature ou de l'éducation.
Le luxe est une plante qui porte d'admirables fleurs et des fruits malsains.
On donne satisfaction à sa raison en critiquant le luxe du voisin, et à sa vanité en le dépassant.
Tout luxe nouveau devient bientôt une nécessité de plus, aussi tyrannique que nos plus anciens besoins.
Ceux qui déclament contre le luxe sont, à la première occasion, les plus empressés d'en jouir.
Le jargon est le meilleur marché et le plus accessible des luxes, il est le luxe des plus démunis.
Le but de toutes les actions humaines c'est d'avoir de plus en plus d'argent et de plus en plus de luxe. Cela sous-entend que l'essentiel est de devenir riche, et non pas de devenir honorable, c'est-à-dire meilleur, plus intelligent, plus modeste, plus généreux, etc.
L'expérience des siècles prouve que le luxe annonce la décadence des empires.
Les pauvres meurent de faim pendant que les riches vivent dans l'opulence et le luxe.
Le luxe engendre et nourrit l'oisiveté.
Le faux luxe porte toujours le cachet du mauvais goût.
Si vous voulez détruire l'avarice, commencez par détruire le luxe qui en est la source.
Le luxe et le désir insatiable d'accumuler, voilà les seules vertus que le monde estime.
On estime communément que la volonté est un luxe et qu'il faut avoir des rentes pour être en droit de se l'accorder.
Le luxe, enfant de la mollesse et de la vanité, conduit à la misère par des chemins brillants ; mais il n'y a que les sots qui les suivent.
Le luxe corrompt tout, et le riche qui en jouit, et le misérable qui le convoite.
Le luxe n'éblouit que les sots, et ne produit pas une seule vraie jouissance.
Le luxe ne se plait que dans une vaine ostentation ; la propreté s'en tient à une décence honnête.
Cherchez dans vos habits la propreté, et non le luxe.
Le luxe déprave les mœurs en créant pour toutes les classes de la société des besoins factices et des sujets de tentation, ce qui ne peut manquer d'accroître le penchant déjà trop naturel à l'homme de s'enrichir par le moyen le plus prompt et le plus commode, c'est-à-dire, en s'emparant par la ruse ou la violence de ce qu'il devrait gagner par le travail ou l'industrie.
Le luxe est la ruine des Républicains, l'appui du trône, si l'autorité le contient dans de justes bornes, et le dédommagement des esclaves qui végètent sous le joug du despote.
Le luxe est une habitude implacable ; le répudier donnerait un sentiment insupportable de déchéance (sentiment ridicule et typiquement bourgeois, je le note en passant).
C'est un luxe et une misère que de pouvoir s'exposer.
On jouit plus de son luxe quand on sent qu'il ne vous est pas indispensable.
Le luxe n'est excusable que dans un pays où personne ne peut mourir de faim ou de froid.
Quel luxe de conscience que de pouvoir attendre la mort tous les jours !
Rien ne vaut une maison gouvernée avec une savante économie et dans laquelle le faste est sacrifié au vrai luxe, à celui qui plaît et qui charme. Le cœur s'y sent plus à l'aise et, en quelque sorte, les yeux y sont plus riches qu'au milieu de trésors confusément entassés.
Fuis l'avarice, fuis le luxe et le fracas : L'avare et le prodigue, on en fait peu de cas.